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Actualités - ANALYSES

Clair avertissement de Murr aux formations locales - Pour fêter la libération, le gouvernement promet une meilleure sécurité au Sud

En parfaite harmonie avec l’anniversaire du 25 mai, des prisonniers vont être libérés sous peu. Non pas les détenus libanais captifs des Israéliens que réclame le Hezbollah. Mais un groupe d’anciens collaborateurs de l’occupant. C’est-à-dire de jeunes gens qui, sans en faire partie, servaient l’Armée du Liban-Sud d’une manière ou d’une autre. Cette relaxe, on le sait, constitue l’un des vœux de la population sudiste. Qui en a bien d’autres, nettement plus préoccupants. Car la situation de la région libérée, sur le plan sécuritaire comme sur le plan économique, devient littéralement désastreuse. Les exactions des soi-disant éléments incontrôlés, qui font sauter véhicules et magasins, pillent les demeures ou les vergers, agressent petits et grands, bafouent les tabous sociaux, ne se comptent plus. Les tracts incendiaires, qui visent à semer la terreur pour provoquer un nouveau mouvement d’exode chrétien, bénéficient d’un réseau de distribution exemplaire et polluent tous les villages. Le Hezbollah et Amal s’en lavent les mains, protestent de leur propre innocence, condamnent vigoureusement (et verbalement) ces agissements, mais ne parviennent manifestement pas à juguler cette vague de criminalité débridée. Il est compréhensible dès lors que ces formations aient renoncé à des cérémonies de liesse pour célébrer la libération, l’ambiance n’étant pas particulièrement à la joie dans la région. Recevant une délégation de Kleya venue demander secours sinon protection, le responsable du Hezbollah pour le Sud, cheikh Nabil Kaouk, a sobrement répondu, en substance, que les explosions sont perpétrées pour des motifs individuels et personnels. Ajoutant qu’il faut comprendre ceux qui ont souffert sous l’occupation, qui ont par exemple vécu l’enfer du pénitencier de Khyam et qui ne parviennent pas à dominer leur colère quand il leur arrive de croiser leurs anciens bourreaux déambulant à l’air libre. Le responsable hezbollahi a cependant affirmé que ces réactions restent limitées et qu’il existe une bonne coordination avec les forces de sécurité ainsi qu’avec l’armée pour contenir ces débordements. Rappelons quand même qu’à l’annonce du retrait israélien il y a un an, le pouvoir et les deux formations chiites étaient convenus que les milices ne pénétreraient pas dans les villages, surtout chrétiens, pour éviter tout risque d’incidents à caractère confessionnel. Cela pour ne pas faire le jeu d’Israël. Mais cet accord n’a pas été longtemps respecté. Pour la bonne raison qu’étant en concurrence notoire, Amal et le Hezbollah se sont précipités pour occuper le terrain et hisser leurs emblèmes respectifs sur les places des villages, en y installant des permanences. Cependant l’État, devant les plaintes de la population, a décidé de réagir fermement. D’autant que, bien entendu, le climat ambiant n’encourage pas les Libanais réfugiés en Israël à revenir, comme le souhaite Beyrouth. Dès lors un responsable sécuritaire a relancé le Hezbollah et Amal pour leur tenir à peu près ce langage : «Il ne suffit pas de soutenir que vous n’avez rien à voir avec ce qui se passe. Il faut, et vous en avez certainement la possibilité puisque vous contrôlez le terrain, identifier les coupables». Encore plus important : le ministre de l’Intérieur, M. Élias Murr, a réuni à son bureau des représentants des deux mouvements chiites, en présence du directeur des renseignements militaires le général Raymond Azar. Pour leur déclarer qu’il n’admet pas la persistance de la situation actuelle. Marquée par la psychose dans laquelle se trouve plongée une partie de la population en butte à des actes de vindicte. Le ministre a conclu en promettant que l’État assumera désormais contre vents et marées ses responsabilités en matière de protection sécuritaire des Libanais. On apprend du reste qu’il y a eu récemment des interpellations de suspects. Mais en deux mots comme en mille, seul l’envoi de l’armée peut rassurer les gens. Les villages concernés relancent sans cesse Beyrouth à cette fin. En précisant qu’ils ne demandent pas à ce que l’armée gagne la ligne bleue, ce que le pouvoir refuse prétendument pour ne pas protéger Israël, mais s’implante chez eux. À Marjeyoun, Kleya ou Debl, théâtre d’explosions et de provocations devenues quotidiennes.
En parfaite harmonie avec l’anniversaire du 25 mai, des prisonniers vont être libérés sous peu. Non pas les détenus libanais captifs des Israéliens que réclame le Hezbollah. Mais un groupe d’anciens collaborateurs de l’occupant. C’est-à-dire de jeunes gens qui, sans en faire partie, servaient l’Armée du Liban-Sud d’une manière ou d’une autre. Cette relaxe, on le...