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Actualités - CHRONOLOGIES

Nasrallah promet de poursuivre la lutte anti-israélienne « que les hameaux de Chebaa soient ou non libérés » - Le Hezbollah rend l’État responsable du délabrement de la bande frontalière

Le Hezbollah impute à la carence de l’État libanais le sentiment d’abandon que ressentent les habitants de la bande frontalière, un an après le retrait israélien du Liban-Sud. Le numéro 2 de la formation intégriste, cheikh Naïm Qassem, a reconnu dans un entretien avec l’AFP que «les habitants de l’ex-zone occupée se sentent abandonnés parce qu’ils sont privés d’un chantier de développement économique et social à la mesure des dégâts provoqués par 22 ans d’occupation» israélienne. «La région est victime d’une grande négligence. Les habitants n’ont reçu que des miettes alors qu’ils sont en droit d’attendre une attention spéciale de l’État après tout ce qu’ils ont enduré», a estimé cheikh Qassem. Selon lui, le Hezbollah tente, «dans les limites de ses moyens», de pallier la carence étatique par le biais de son organisme – «Jihad al-Bina» – qui reconstruit des habitations et de ses dispensaires. «Mais nous ne prétendons pas pouvoir nous substituer à l’État», a-t-il souligné. Depuis le retrait israélien du 24 mai 2000, les habitants dont des proches étaient membres de l’ex-ALS vivent dans la crainte de représailles: plus de dix attentats ont visé ces derniers mois les biens de personnes incriminées. Cheikh Qassem a condamné fermement ces actes : «Nous ne sommes ni des justiciers, ni des gardiens de l’ordre. Si nous comptions faire justice, nous aurions agi de plein jour et non par ces moyens pernicieux, qui font le jeu d’Israël». Interrogé sur d’éventuelles conséquences de la prochaine remise en liberté de centaines d’anciens miliciens de l’ALS qui auront purgé leurs peines d’un an de prison, il a estimé qu’il revient à l’État d’empêcher les frictions en appliquant les sanctions de «bannissement» prononcées parallèlement aux peines de prison par le tribunal militaire. Selon lui, la baisse de la population, qui est passée de plus de 100 000 sous l’occupation à moins de 70 000 actuellement, est due à des «raisons économiques» et non aux actes de vengeance ou au refus d’envoyer l’armée à la frontière. «Sous le prétexte mensonger de rassurer la population, ceux qui appellent à l’envoi de l’armée veulent clore le conflit politique et frontalier avec Israël», a-t-il dit. Par ailleurs, le secrétaire général adjoint du Hezbollah n’a pas exclu qu’Israël mette à exécution ses menaces contre l’armée syrienne au Liban si sa formation poursuivait ses opérations dans les fermes de Chebaa. «Nous prenons ces menaces au sérieux car (le Premier ministre israélien Ariel) Sharon risque toujours de se comporter de façon écervelée et nous nous préparons à toutes les éventualités», a-t-il dit. «Un an après la libération de la plus grande partie du Liban-Sud, la population soutient l’action de la résistance bien que des voix minoritaires appellent à donner la priorité à la diplomatie», a-t-il affirmé. Cheikh Qassem fait fi de l’opinion de la communauté internationale qui juge que les attaques dans les fermes de Chebaa constituent une violation de la «ligne bleue», tracée par l’Onu pour tenir lieu de frontière entre le Liban et Israël. «Nous n’accordons pas d’importance à l’avis de la communauté internationale. De tout temps, elle nous a été hostile et favorable à Israël», a-t-il déclaré. Solidarité totale avec les Palestiniens Par ailleurs, le Hezbollah a affirmé mardi soir par la voix de son chef cheikh Hassan Nasrallah que sa formation soutiendra les Palestiniens jusqu’à la création de leur État sur «toute la terre de Palestine». «Nous sommes avec vous, dans un même combat, que les fermes de Chebaa soient occupées ou pas», a-t-il indiqué dans un discours axé sur l’intifada, prononcé dans la nuit devant des milliers de partisans dans la banlieue sud. «Nous sommes avec vous, que ces fermes soient considérées comme relevant de la résolution 425 de l’Onu ou de la résolution 242», a-t-il répété. «Nous sommes unis par la même souffrance dans l’affaire des détenus et les Israéliens ne verront pas leurs prisonniers tant que vos fils sont en prison», a-t-il lancé à l’adresse des Palestiniens. «Que nous le voulions ou pas, le sort du Liban est lié à celui de la Palestine», a martelé cheikh Nasrallah qui, pour la première fois, portait un keffiyé palestinien autour du cou. «Des menaces, des intimidations, tout a été fait, même des tentatives pour nous séduire, afin d’écarter la résistance pour changer la donne dans la région», a-t-il dit. «Mais nous resterons l’épée suspendue au-dessus du cou de l’ennemi, celle qui peut le frapper à n’importe quel moment». «Nous demeurerons avec vous (...) et nous ferons pour vous aider uniquement ce qui vous est utile», a-t-il dit, indiquant qu’il «n’est pas nécessaire de donner des détails», mais laissant entendre que ce serait un «honneur» pour sa formation de participer à des opérations suicide. «Le Hezbollah, ses dirigeants, ses moujahidine et tout ce dont il dispose sont au service» des Palestiniens qui mènent le jihad (guerre sainte de l’islam), a dit cheikh Nasrallah. «Tout ce que nous voulons, c’est voir la Palestine, toute la Palestine (...) aux mains de son peuple, qu’il crée son État (...) et que les envahisseurs sionistes s’en retournent là d’où ils sont venus», a-t-il ajouté, soulignant qu’il était «résolument modéré en s’abstenant de réclamer de les jeter à la mer». «Peu nous importe ce que disent les États-Unis, l’Occident ou même les pays amis, laissez cela de côté et consacrez-vous aux coups portés à l’ennemi qui ébranlent l’entité sioniste», a conseillé cheikh Nasrallah aux Palestiniens. Il les a en outre invités à «ne pas placer beaucoup d’espoir dans les gouvernements et monarchies arabes qui ont lié leur sort à la volonté des États-Unis». Dans une allusion à l’initiative égypto-jordanienne, il a traité de «menteur» celui qui affirmerait que les États-Unis pourraient venir en aide aux Palestiniens, car toute intervention de Washington aurait pour seul but de «sauver» le Premier ministre israélien Ariel «Sharon et son gouvernement», a-t-il dit.
Le Hezbollah impute à la carence de l’État libanais le sentiment d’abandon que ressentent les habitants de la bande frontalière, un an après le retrait israélien du Liban-Sud. Le numéro 2 de la formation intégriste, cheikh Naïm Qassem, a reconnu dans un entretien avec l’AFP que «les habitants de l’ex-zone occupée se sentent abandonnés parce qu’ils sont privés...