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Actualités - CHRONOLOGIES

Interview d’un haut responsable de l’organisation internationale à « L’Orient-Le Jour » - La ligne bleue doit être respectée, rappelle l’Onu

Réuni mercredi, le Conseil de sécurité a approuvé le rapport intérimaire du secrétaire général sur la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) du 30 avril 2001. Ce rapport décrit l’évolution récente de la situation et expose un plan de reconfiguration ramenant les effectifs à environ 4 000 Casques bleus, tous rangs confondus, soit au niveau d’avant le 24 mai 2000. Au paragraphe 11 du rapport qui sert de conclusion, M. Kofi Annan précise qu’après le départ du contingent irlandais prévu en octobre, et la réduction du contingent finlandais de 350 personnes fixée à la fin de juillet, la force sera réduite à 3 600 personnes. La Finul «maintiendra ce niveau d’effectifs jusqu’en janvier 2002. S’il n’y a pas d’évolution radicale de la situation dans la région, la reconfiguration pourrait être achevée au cours de la période du prochain mandat, qui prend fin en juillet 2002». Quel sera le rôle de la Finul ? Dans une lettre datée du 9 mai 2001 et adressée au secrétaire général, le représentant permanent du Liban auprès de l’Onu, M. Sélim Tadmoury, exprime clairement la position du gouvernement libanais. «Une reconfiguration de la Finul, telle que vous la recommandez, créerait un climat d’instabilité dans la région, porterait atteinte au sentiment de sécurité imputable à la présence de la force, et fragiliserait la paix et la sécurité internationales auxquelles vous faites référence au paragraphe 6 du rapport (…)». Le gouvernement libanais souligne ses réserves au sujet de la ligne bleue, estimant qu’Israël ne s’était pas retiré «jusqu’aux frontières internationalement reconnues, conformément à la résolution 425 (1978) du Conseil de sécurité». Opposé à cette réduction et essayant de trouver une solution à la controverse qui l’oppose aux Nations unies concernant l’application de la 425, Beyrouth craint le pire. «Rien de surprenant» Dans une interview accordée à L’Orient-Le Jour après la réunion du Conseil de sécurité, au siège des Nations unies, un haut responsable de l’organisation internationale a entrepris d’expliquer qu’il s’agit d’exécuter une décision prise en janvier. «J’ai, bien sûr, suivi de près la controverse publique au Liban à propos de la reconfiguration de la force onusienne et du rapport de M. Annan. Je ne suis pas sûr de bien comprendre. Le débat porte sur le départ de la Finul alors qu’il s’agit d’exécuter une décision prise en janvier dernier par le Conseil de sécurité. Rien dans ce rapport n’est nouveau ou surprenant», souligne ce responsable. «En deuxième lieu, selon lui, il s’agit de mettre en valeur ce qui a été exprimé en janvier dernier après la décision du Conseil de sécurité. C’est-à-dire la réaffirmation de l’engagement des Nations unies à la paix et de la sécurité au Liban-Sud. On peut discuter si on a besoin de 5 000 ou de 600 hommes. Mais je peux vous assurer que ce qui est proposé par le secrétaire général ne constitue pas un message à quiconque. Le rapport est basé sur le jugement professionnel d’une équipe militaire concernant les besoins nécessaires pour exécuter la mission que la Finul entreprend dans les circonstances présentes. Décrites dans le rapport du secrétaire général de janvier dernier, ces fonctions prévoient, à la base, d’observer et d’essayer d’empêcher que des incidents dégénèrent en situation sérieuse, d’aider à réduire les tensions, et en général, de maintenir les contacts avec les deux parties en vue d’atteindre cet objectif. Quand on compare la force envisagée pour la Finul à celle des forces de désengagement du Golan, qui sont de 1 039 troupes et 78 observateurs militaires de l’Onust, il est évident que la Finul est bien plus forte». Q. : Le Liban est opposé à ce plan et continue de ne pas reconnaître la validité de la ligne bleue dans la zone des fermes de Chebaa, comme l’indique la lettre adressée au secrétaire général par le représentant permanent du Liban auprès de l’Onu, M. Sélim Tadmoury. Qu’en est-il ? R. : «Concernant ce point précis, la position de l’Onu est que la ligne de retrait doit être respectée par les deux parties, aucune violation n’est permise par terre, par air ou par mer». À l’issue de la réunion du Conseil de sécurité, son président, l’ambassadeur James B. Cunningham, a exprimé à la presse les résultats de la réunion. «Les membres du Conseil de sécurité sont profondément préoccupés par les assertions que la ligne bleue n’est pas valide dans les régions des fermes de Chebaa. Cette région est comprise dans les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité qui s’applique au Golan syrien occupé». «Ces résolutions ont été adoptées à la suite de la guerre de 1967. Elles expriment le fait que le problème doit être réglé à travers des négociations en vue d’arriver à une paix globale au Proche-Orient». Ressources financières insuffisantes Q.: Dans son rapport de janvier, le secrétaire général de l’Onu fait référence «à la grave insuffisance des ressources financières mises à la disposition de la force». Pensez-vous que les questions financières ont influé sur la décision de réduire les effectifs de la Finul ? R.: «Il est clair que lorsque les exigences des États membres sont élevées dans le domaine des opérations de paix, le secrétaire général, en bon gardien de la maison, ne peut pas se permettre de dépenser plus que ce qui lui est alloué. Il y a aussi le fait que les ressources dans lesquelles les Nations unies puisent pour ces opérations de paix ne sont pas illimitées. Récemment, de nouvelles opérations d’envergure en Europe, en Afrique et en Asie ont accru le poids des ressources financières. Il serait injuste de ne pas reconnaître que ce facteur a pesé dans la balance. Mais ce n’est certainement pas le motif principal. Il s’agissait essentiellement d’adopter la Finul à la nouvelle situation et de lui donner une forme qui lui permette d’exécuter sa mission d’une manière effective et efficace. J’entends par là sans gaspillage de ressources». Q.: Comment voyez-vous le nouveau rôle de la Finul après 2002 ? R.: «Avec un peu de chance, j’espère que la situation se stabilisera et que le calme sera rétabli afin que les habitants du Sud puissent mener une vie normale. Avec la stabilité retrouvée, ils pourront développer leur économie et investir. Ces citoyens ne sont pas riches. Leur train de vie est modeste et ils méritent d’avoir la chance de mener une existence meilleure». «Combien de temps la Finul va-t-elle rester en place ? Bien sûr, c’est au Conseil de sécurité d’en décider. Comme je l’ai dit, il existe un engagement réel du Conseil de sécurité de faire ce qui est possible pour ramener la stabilité au Liban. La déclaration de l’ambassadeur James B. Cunningham, à l’issue de la réunion de mercredi, donne un signal clair. Le Conseil continuera de suivre ce processus et prendra les mesures (nécessaires) qu’il faut, au moment propice, jusqu’à ce que la paix soit restaurée. Je crois que telle est la clé de l’engagement du Conseil de sécurité».
Réuni mercredi, le Conseil de sécurité a approuvé le rapport intérimaire du secrétaire général sur la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) du 30 avril 2001. Ce rapport décrit l’évolution récente de la situation et expose un plan de reconfiguration ramenant les effectifs à environ 4 000 Casques bleus, tous rangs confondus, soit au niveau d’avant le 24...