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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-USA - Tout en étant opposé à l’arrêt de l’aide, Washington appelle Beyrouth à clore le débat sur Chebaa - Les États-Unis soufflent le chaud et le froid

Au moment où la Chambre des représentants adoptait une motion prévoyant de sanctionner le Liban parce que ce dernier refuse toujours de déployer son armée à la frontière avec Israël, l’Administration américaine, qui s’est déclarée opposée à un arrêt de l’aide à Beyrouth, a renouvelé son soutien de principe au gouvernement libanais, notamment dans sa politique économique. Mais, dans le même temps, les États-Unis ont invité le Liban à clore le débat sur les fermes de Chebaa. À Washington, la Chambre des représentants a approuvé de justesse hier une proposition législative visant à retenir le paiement au Liban de centaines de milliers de dollars jusqu’à ce que l’armée libanaise rétablisse son autorité à la frontière avec Israël. Cette proposition a été approuvée par 216 voix contre 210 dans le cadre d’un projet de loi d’orientation en matière de politique étrangère, sur lequel la Chambre basse devait voter plus tard dans la soirée. La proposition avait été introduite par le représentant démocrate Tom Lantos, membre de la commission des relations internationales. Elle prévoit de retenir un peu plus de 600 000 dollars en aide militaire américaine et appelle l’Administration Bush à préparer dans les six mois un plan plus sévère au cas où le Liban n’aura pas déployé ses troupes à la frontière. «Le Hezbollah opère en toute impunité à partir du territoire libanais à la frontière avec Israël», a déclaré M. Lantos lors d’un débat, en soulignant que les autorités libanaises avaient le pouvoir d’y mettre fin. Pour entrer en vigueur, la proposition devra également être approuvée par le Sénat américain et signée par le président George W. Bush. À Beyrouth, l’ambassadeur des États-Unis David Satterfield, qui a été reçu hier successivement par le chef du gouvernement Rafic Hariri et le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud, a pour sa part affirmé que la position de son Administration, et notamment du secrétaire d’État Colin Powell, à ce sujet était «connue». «Nous sommes opposés à toute législation de nature à geler l’aide au Liban et nous poursuivrons nos efforts pour assurer l’envoi de cette assistance», a déclaré M. Satterfield à la presse. Cette position de l’Administration américaine est renforcée par un message de soutien de M. Powell transmis par M. Satterfield à M. Hariri. «Dans ce message, le secrétaire d’Etat a renouvelé notre appui au Liban», a indiqué le diplomate à sa sortie du Grand Sérail. «Le président Bush et M. Powell avaient déjà fait valoir lors de la visite de M. Hariri à Washington que si le Liban continue dans la voie des réformes structurelles qu’il a engagées, il se prépare à un avenir prometteur», a dit M. Satterfield, avant d’ajouter : «C’est ce que nous souhaitons avec nos partenaires au sein de la communauté internationale et des institutions financières». Voilà pour la carotte. Vient ensuite le bâton : «Le Liban est actuellement dans un processus de relance de son économie. Rien ne devrait être fait qui stopperait ce processus», a lancé M. Satterfield. Il devait par la suite préciser sa pensée : «Le Liban a accepté le tracé de la “ligne bleue” il y a un an, y compris dans le secteur des fermes de Chebaa. Cette question ne devrait plus être rouverte», a-t-il dit. Côté libanais, le président du Parlement Nabih Berry a estimé hier que la proposition de gel de l’aide américaine au Liban approuvée par la Chambre des représentants prouvait l’inimitié des États-Unis à l’égard du Liban. «Une fois de plus, les États-Unis ont montré qu’ils sont contre nous en temps de guerre et en temps de paix», écrit M. Berry dans un message au speaker de la Chambre des représentants. «J’étais en train d’œuvrer pour convaincre le gouvernement libanais de refuser cette aide qui n’égale même pas les intérêts de l’aide militaire que vous accordez à Israël», ajoute-t-il. «Merci, parce que vous avez eu le courage d’annuler cette aide alors que mon gouvernement n’a pas eu le courage de la refuser», souligne-t-il. Quant à M. Hammoud, il devait se féliciter de l’hostilité de l’Administration américaine au texte voté par la Chambre des représentants. Il a aussi estimé que c’est à la diplomatie libanaise que revient le mérite d’avoir obtenu une forte opposition au sein de la Chambre, puisque la proposition n’a eu que six voix de majorité.
Au moment où la Chambre des représentants adoptait une motion prévoyant de sanctionner le Liban parce que ce dernier refuse toujours de déployer son armée à la frontière avec Israël, l’Administration américaine, qui s’est déclarée opposée à un arrêt de l’aide à Beyrouth, a renouvelé son soutien de principe au gouvernement libanais, notamment dans sa politique...