CORRESPONDANCE - Sting reçoit le prix « Khalil Gebrane, Esprit d'Humanité

«Je rêve de pluie/ je rêve de jardins dans le désert/… Douce rose du désert/ ce souvenir de l’Éden nous hante tous/ Cette fleur du désert, ce rare parfum sont les plus douces ivresses de l’automne». Cette Rose du désert, chantée par Sting dans son nouvel album intitulé Brand New Day, lui a valu le prix «Khalil Gebrane, Esprit d’Humanité». Une distinction sponsorisée par l’«Arab American Foundation» dans le but de garder vivant le message de l’auteur du Prophète dont l’œuvre met en relief l’amour de l’humanité, sa fierté pour son héritage arabe et le respect de la liberté qu’il avait trouvée aux États-Unis. L’«Arab American Foundation», qui est très active dans le renforcement des liens entre ces deux mondes, est présidée par un Américain d’origine libanaise, Jim Zoghbi. Elle a honoré Sting parce qu’à travers son art il se fait le chantre des identités des peuples, de la conservation de l’environnement et de la compréhension entre les diverses cultures. La remise du prix a eu lieu lors d’un récent gala à Washington qui a regroupé un vaste public comprenant plusieurs membres de l’Administration, du Congrès et du corps diplomatique. Parmi eux, trois personnalités d’origine libanaise : le ministre de l’Énergie (Spencer Abraham), deux membres du Congrès (Nick Rahall et Darrell Issa) et l’ancienne chef du Protocole de la Maison-Blanche (Selwa Roosevelt). Le mot de Colin Powell L’hôte d’honneur de la soirée était le secrétaire d’État, Colin Powell, qui a prononcé un discours portant sur l’élimination des barrières raciales. Lui-même fils d’émigrants jamaïcains, il parlait en connaissance de cause des problèmes de discrimination. Ayant grandi dans le quartier new-yorkais du Bronx avec sa famille, d’aucuns n’auraient pu penser qu’il accéderait un jour aux hauts postes qu’il a occupés plus tard dans ce pays d’accueil. «C’est un honneur pour moi, a-t-il dit, d’être avec vous tous ce soir, et en particulier avec le ministre Spencer Abraham qui, tout au long de sa carrière, n’a pas ménagé ses efforts pour faire corps avec les besoins et les aspirations des Arabes et des Américains d’origine arabe. Je suis spécialement honoré d’être avec Sting qui a mis son talent et sa renommée au service de grandes causes : la lutte pour les droits de l’homme et la préservation de l’environnement». Il a poursuivi : «Le prix qui lui est décerné est un rappel de la nécessité de donner et de partager. Gebrane Khalil Gebrane a écrit un jour : “Ils donnent pour qu’ils puissent vivre, car ne pas donner c’est périr. Donner et partager est une chose noble et elle est une obligation”. Dans cet esprit, l’“Arab American Foundation” a établi cette distinction pour promouvoir la fusion. Dans notre pays et dans le monde”. L’Amérique doit se diriger davantage dans cette direction et devenir le modèle de ce qui est possible : à savoir une nation universe, un lieu où les personnes venant “de différentes latitudes peuvent vivre en paix et en harmonie”». Sting, dont une grande partie du répertoire exprime cette coexistence, a reçu le prix Khalil Gebrane des mains de la reine Nour de Jordanie conviée à cette soirée. Le chanteur, qui vient de se produire en Égypte et qui doit donner un concert au Festival international de Baalbeck, a dit dans son mot de remerciement : «C’est à la fois avec un sentiment de fierté et d’humilité que je reçois cette récompense à caractère humanitaire en lieu et place d’une rétribution artistique». Avec ce nouveau trophée dans ses bagages, il s’est rendu ce même soir au grand auditorium de Washington, le MCI Center, où il a donné un récital au cours duquel ses fans lui ont fait un accueil délirant.