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Actualités - CHRONOLOGIES

Enseignement - L’Université libanaise surpeuplée - Lahoud et Hariri discutent de la fusion des sections de l’UL

L’annonce de la décision du Conseil des ministres de confier à une commission ministérielle l’étude de la fusion des deux sections (celles de l’Est et de l’Ouest) de l’Université libanaise (UL) à Beyrouth et au Mont-Liban ne cesse, depuis jeudi dernier, de susciter des réactions dans les milieux académiques. C’est sans doute pour couper court à la polémique que la présidence de la République a publié un communiqué précisant qu’une réunion a groupé hier, au palais de Baabda, le président de la République Émile Lahoud et le Premier ministre Rafic Hariri. Selon le communiqué, la réunion a servi à «discuter du projet de fusion des différentes sections de l’UL à Beyrouth et au Mont-Liban dont l’étude a été confiée à une commission ministérielle présidée par le vice-président du Conseil des ministres Issam Farès et qui servira à renforcer les relations entre les étudiants de l’université nationale et à éliminer les répercussions négatives de la guerre». Répondant indirectement à l’affirmation de «sources proches du Premier ministre» selon laquelle ce dernier ne serait pas en faveur d’une fusion des deux sections de l’UL, mais «préférerait une rotation des professeurs et du personnel administratif», le communiqué de la présidence a tenu à préciser que «seuls les responsables sont habilités à rendre public leur point de vue vis-à-vis des affaires publiques». La décision du Conseil des ministres, qui remet en cause l’existence même des OCP ouvertes à l’Est depuis le début de la guerre, repose sur des considérations d’ordre politique et vise «à usurper un rôle légalement dévolu au Conseil de l’Université», comme l’affirme un communiqué du comité de soutien à l’Université libanaise. Le comité de soutien rappelle que l’État s’abstient, depuis trois mois et demi, de nommer les doyens de treize facultés et instituts dans le dessein de «saborder le conseil de l’Université en cherchant à empêcher son plénum». Le communiqué du comité de soutien condamne «le siège financier imposé à l’UL par le ministère des Finances» et estime que la décision de fusionner les deux sections constitue une contradiction par rapport aux articles 5 et 17 de la loi 67/75 qui accordent au seul conseil de l’Université le droit de créer, de fusionner ou d’annuler les diverses sections. Le communiqué rappelle que la décision ministérielle a été adoptée sans prendre en considération aucune statistique sur le nombre d’étudiants de l’UL, qui atteint le chiffre de 70 739 pour l’année universitaire 2000/2001 et met en évidence les chiffres suivants, à titre d’exemple : • Les bâtiments de la faculté des sciences ont accueilli 9 465 étudiants en 1999/2000, puis 10 926 en 2000/2001, alors que sa capacité effective est de 2 543 étudiants seulement. • Quant à la faculté de lettres, elle a accueilli 22 376 étudiants en 1999/2000 et 25 871 en 2000/2001 alors que leur capacité effective ne dépasse pas les 4 750 étudiants. • De même, les bâtiments de la faculté de droit et de sciences politiques, initialement conçus pour accueillir 1 860 personnes, ont reçu, au cours des années universitaires 1999/2000 et 2000/2001, 12 157 et 13 202 étudiants, respectivement. De son côté, prié de donner son avis sur cette décision à son départ pour le Vatican, le patriarche maronite Mgr Nasrallah Sfeir a répondu qu’il est en faveur de l’unification des jeunes Libanais, ajoutant toutefois que «tous les pays du monde ont actuellement adopté le principe de décentralisation des universités». Quant au député Farid el-Khazen, il s’est prononcé contre la fusion «si le but est d’étouffer le mouvement estudiantin». Rappelons que le projet de fusionner les sections de l’UL, qui n’était pas prévu à l’ordre du jour de la réunion, avait été soulevé par le président Lahoud lors du Conseil des ministres de jeudi dernier dans le dessein de réunifier la jeunesse libanaise. Selon des sources généralement bien informées, le chef de l’État s’était prévalu de la réunification de l’armée par le biais de la fusion des diverses brigades.
L’annonce de la décision du Conseil des ministres de confier à une commission ministérielle l’étude de la fusion des deux sections (celles de l’Est et de l’Ouest) de l’Université libanaise (UL) à Beyrouth et au Mont-Liban ne cesse, depuis jeudi dernier, de susciter des réactions dans les milieux académiques. C’est sans doute pour couper court à la polémique que la...