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Actualités - ANALYSES

Diplomatie - Beyrouth a intérêt à intensifier ses démarches sur la scène internationale - L’aide économique tributaire de la stabilité au Liban-Sud

Le Liban ne peut plus continuer à ignorer les divergences qui l’opposent aux Nations unies concernant l’application de la 425 et pourrait devoir réviser sa position à cet égard. Beyrouth affirme que l’exécution de la résolution restera inachevée tant que les fermes de Chebaa sont occupées et que les Libanais détenus en Israël ne sont pas relâchés. Mais telle n’est pas l’opinion de l’Onu. Première conséquence négative pour le Liban : la proposition du secrétaire général Kofi Annan au sujet de la réduction des effectifs de la Finul sera sans doute approuvée demain mardi par le Conseil de sécurité. D’où, selon des sources diplomatiques, la nécessité pour le gouvernement libanais de s’activer en vue de persuader les cinq membres permanents du Conseil de sécurité du droit à la résistance pour la libération des fermes de Chebaa. La Russie et la France ainsi que l’Union européenne conseillent au Liban d’avoir recours aux moyens diplomatiques pour obtenir gain de cause, en attendant l’application de la résolution 242. Les mêmes sources n’ont pas manqué de relever que même la France, qui n’a cessé pourtant de soutenir le Liban depuis 1978, s’est prononcée contre le recours à l’action militaire pour récupérer le secteur de Chebaa. C’est d’ailleurs le message que transmettra le président Jacques Chirac à son homologue libanais Émile Lahoud, quand celui-ci se rendra à Paris à la fin du mois. Du reste, le chef de l’État français avait tenté une première approche dans ce sens en envoyant le 27 avril dernier à Beyrouth son ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine. Certes, ce dernier a échoué à convaincre les autorités libanaises de la nécessité de déployer l’armée à la frontière avec Israël. Mais, selon les sources susmentionnées, deux semaines avant cette visite, Paris avait déjà commencé à laisser entendre que l’aide économique au Liban est tributaire de la stabilité au Sud. Concrètement, les résultats de la conférence de Paris 2, qui doit avoir lieu en septembre, dépendront de la volonté de Beyrouth de rétablir la sécurité à la frontière avec l’État hébreu. Dans ce cadre aussi, ce n’est pas un hasard si la tenue de la conférence des pays donateurs ne cesse d’être reportée. Même l’aide humanitaire que les États-Unis consacrent annuellement aux pays sous-développés est remise en cause dans le cas du Liban, et les 20 millions de dollars qui doivent lui être attribués risquent de se heurter mercredi à l’hostilité de certains représentants du Congrès, notamment les démocrates. C’est dire combien le Liban a besoin d’intensifier ses démarches sur la scène internationale. Qui plus est, sur le plan diplomatique, la délégation de ministres arabes qui était censée effectuer une tournée auprès des grandes capitales en vue de plaider la cause de Beyrouth à la suite du raid israélien contre une station de radar syrienne à Dahr el-Beidar n’a visité encore aucun pays. Selon les sources diplomatiques, le président George Bush ne lui aurait même pas encore fixé un rendez-vous. Il est vrai enfin que le Hezbollah a gelé ses opérations contre les fermes de Chebaa. Mais aux yeux des grandes puissances, rien ne prouve que le parti islamiste ne réitérera pas ses attaques contre Israël.
Le Liban ne peut plus continuer à ignorer les divergences qui l’opposent aux Nations unies concernant l’application de la 425 et pourrait devoir réviser sa position à cet égard. Beyrouth affirme que l’exécution de la résolution restera inachevée tant que les fermes de Chebaa sont occupées et que les Libanais détenus en Israël ne sont pas relâchés. Mais telle n’est...