Tlass accuse, Harb répond

Le député Boutros Harb a stigmatisé hier les propos du ministre syrien de la Défense, le général Moustapha Tlass, parus dans le journal italien Corriere della Sera et dans le quotidien ad-Diyar. Le général Tlass avait critiqué avec virulence le patriarche maronite Nasrallah Sfeir, estimant que ce dernier «avait demandé au pape Jean-Paul II en 1983 d’intervenir auprès du Premier ministre israélien Menahem Begin afin qu’Israël protège les chrétiens lors de la guerre de la montagne. «Begin a répondu que “le sang juif est versé uniquement pour Israël”», avait poursuivi le ministre syrien. Le général Tlass a en outre affirmé, concernant les critiques formulées par M. Joumblatt à l’égard des relations libano-syriennes : «Qu’il critique. Nous n’allons pas lui répondre et nous ne l’écoutons pas. D’ailleurs, c’est nous qui l’avons inventé». Condamnant ces propos, M. Harb a félicité leur auteur «pour être devenu le confident du pape (…) après avoir été celui de Menahem Begin». Il a rappelé que le patriarche Sfeir avait été élu en 1986 et que le patriarche maronite en 1983 était Mgr Khoreiche. Il a également estimé que «le patriarcat maronite a toujours joué un rôle important dans la lutte contre Israël», estimant que «de telles accusations portées par un général syrien contre Bkerké servent les intérêts d’Israël en accusant les chrétiens de trahison». Il a enfin rappelé au général Tlass que «M. Joumblatt n’est pas un leader conjoncturel comme ceux que les événements ont produits. Il est le fils d’une grande famille et l’héritier d’un leadership national et arabe dont les racines remontent loin dans l’histoire». «Il ne peut, par conséquent, être la création d’une partie ou d’un État, puisque son leadership remonte jusque bien avant la présence du régime syrien actuel ou du général Moustapha Tlass au pouvoir en Syrie, bien que celui-ci soit le plus ancien ministre de la Défense dans le monde», a conclu M. Harb.