Présidence - Le vice-ministre iranien des AE remet à Lahoud un message de Khatami - Sadr souligne l’importance de la coopération Beyrouth-Damas-Téhéran

En visite actuellement au Liban, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Sadr a remis hier un message du président iranien Mohammad Khatami à son homologue libanais, le général Émile Lahoud. Le message porte sur la situation au Proche-Orient et le renforcement des relations bilatérales, notamment dans le domaine économique, a indiqué un communiqué de la présidence de la République. «Nous avons souligné l’importance de la coopération entre le Liban, la Syrie et l’Iran, qui est dans l’intérêt des États de la région», a déclaré le responsable iranien à sa sortie du palais de Baabda, ajoutant avoir évoqué avec le président Lahoud «les récents développements au Liban et en Palestine ainsi que les attaques israéliennes contre le Liban», en référence au raid mené le 16 avril contre des objectifs militaires syriens à Dahr el-Beïdar. Accompagné de l’ambassadeur Mohammad Ali Sabhani et du premier conseiller Abou Hassan Zaafari, le vice-ministre iranien s’est également rendu au siège de la Ligue maronite où il a été notamment reçu par le président de la ligue, Harès Chéhab. Celui-ci a prononcé à cette occasion une allocution axée sur «le dialogue des cultures et sur le rôle essentiel que le président iranien Mohammad Khatami joue dans ce cadre». Selon M. Chéhab, ce dialogue «vise à permettre aux pays de cultures et de religions différentes de s’entendre sur la construction d’un monde de paix et de justice». Il a estimé que «les soucis et les obstacles d’aujourd’hui ne doivent pas nous empêcher de penser à l’avenir». Et de poursuivre : «L’Iran fait partie intégrante de la région et soutient en permanence les causes arabes justes dans le conflit avec Israël. La dernière conférence de Téhéran sur l’intifada (palestinienne) en est la preuve». Prenant la parole à son tour, le vice-ministre iranien a insisté sur les «relations historiques» entre les deux pays. Il ajouté que «dans sa thèse sur le dialogue des civilisations face au choc des cultures, le président Mohammad Khatami s’est notamment inspiré de la configuration de la société libanaise». Aux yeux du président iranien, le dialogue préconisé constitue un nouveau critère de relations internationales visant à juguler les conflits. M. Sadr a poursuivi : «La coexistence au Liban constitue un modèle pour tous les peuples du monde. En effet, ce critère de relations permet de régler les conflits en optant pour le dialogue et la réflexion». Par ailleurs, le responsable iranien a condamné la politique israélienne qui fait fi des droits de l’homme. Selon lui, «l’appui des États-Unis à cette politique fait planer le doute sur les allégations de ce pays, qui prétend défendre ces droits». En conclusion, M. Sadr a rendu hommage au peuple libanais qui a réussi à libérer le Sud. Il a souhaité que le processus de libération aille jusqu’au bout, sachant que «le gouvernement et le peuple libanais pourront se glorifier de l’éviction d’Israël de ces régions (les fermes de Chebaa) occupées». Le vice-ministre iranien des AE s’était déjà rendu chez le patriarche maronite Nasrallah Sfeir. Arrivé mercredi à Beyrouth, il a rencontré aussi plusieurs responsables et dirigeants, notamment le secrétaire général du Hezbollah, cheikh Hassan Nasrallah, et le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt. Principal soutien du Hezbollah, Téhéran a rejeté le 25 avril dernier les accusations du Premier ministre israélien Ariel Sharon selon lesquelles l’Iran est en train d’établir au Liban une base de lancement de roquettes dirigées contre Israël.