Ça, du sport ? …

Les retombées de la sinistre mascarade d’un certain championnat de football commençaient à peine à se tasser que vient de surgir un incident appelé à laisser des séquelles sur le sport au Liban, et le basket-ball en particulier. Les images retransmises mardi soir par la télévision tarderont, on le conçoit aisément, à s’estomper. Et c’est tant mieux. Nul sportif, dirigeant ou spectateur ne devrait les oublier. Ce n’est pas tous les jours – fort heureusement – que l’on peut voir un coach faire le geste de foncer sur l’arbitre, des supporters déchaînés déferler en hordes sur le terrain, des chaussures ( !) voler dans les airs. Ni que l’on peut entendre des slogans haineux à l’adresse de l’autre camp, ou favorables à tel dirigeant arabe, dans une tentative ridicule de faire apparaître la partie adverse comme étant hostile à celui-ci. Y a-t-il eu ou non goal tending, ce lundi soir de triste mémoire ? La question, toute technique, est dépassée dès lors que des abus ont été commis, énormes, inqualifiables, que rien, absolument rien ne justifiait, et certainement pas la décision d’un arbitre, quelque discutable qu’elle ait pu être. Certes, le jugement du referee, seul maître sur le terrain, peut être contesté. Mais il y a pour cela des voies, des recours. Moins que n’importe où ailleurs, la loi du Far West ne saurait avoir cours ici. Des tensions, il y en eut autrefois, mais le sport était alors une affaire de gentlemen. Des tensions, il y en aura toujours, sans qu’il faille en arriver aux barricades, celles des cœurs et des esprits. Le jour où, sur les stades, dans les vestiaires et les rues on comprendra cela, alors les hooligans rejoindront la place qui n’aurait jamais dû cesser d’être la leur.