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Actualités - CHRONOLOGIES

Le budget du Conseil du Sud amputé de 30 milliards - Berry se déchaîne contre le gouvernement

La Finul est chère au cœur du bon Sudiste qu’est le président Nabih Berry. Mais le Conseil du Sud l’est encore plus, et cela se comprend. Réduction pour réduction, ce sont les 30 milliards de livres retirés du budget de ce Conseil qui irritent le président de la Chambre, actuellement très monté contre le gouvernement, bien plus que l’allègement des effectifs de la Force intérimaire. C’est ce que reconnaissent des sources assez proches de l’intéressé. Qui soulignent que par pure pudeur, M. Berry a préféré entonner le grand air de la protestation antigouvernementale au sujet des Casques bleus plutôt qu’à celui du Conseil du Sud. On sait en effet que le président de la Chambre, effaré à l’en croire par l’amincissement anorexique des contingents onusiens, reproche au président Hariri d’en avoir accepté le principe, à l’issue de ses récents entretiens avec M. Kofi Annan. Qui indique que la Finul passera de 6 000 à 4 500 hommes, en laissant entendre qu’elle pourrait du reste être dissoute assez vite. Parce que le Liban officiel ne remplit toujours pas ses engagements à l’égard de la 425, ne déploie pas son armée dans la zone frontalière et ne neutralise pas le Hezbollah. Toujours est-il que lors de la dernière séance de la commission parlementaire des Finances, les lieutenants amalistes de M. Berry se sont déchaînés contre le gouvernement pour sa décision d’amputer de 30 milliards le budget du Conseil du Sud. Une institution souvent mise en cause, mais jamais remise en question car elle a toujours été défendue bec et ongles par le brillant avocat qu’est M. Berry. Il a ainsi réussi à éviter que ce Conseil ne fasse partie de la charrette des fusions entre offices et ne passe de la sorte à la trappe. Ou sous le contrôle de M. Hariri via le CDR. Mais cet exploit de résistance a son prix. Et les berriyistes trouvent la note un peu trop salée : de 50 milliards de LL, le budget du Conseil du Sud est en effet ramené à 20 petits milliards. Même plus assez pour faire des heureux, et encore moins des élections. Car sans de régulières distributions de bonbons, sous forme d’aides diverses, toute population électorale a la fâcheuse tendance d’oublier ses bienfaiteurs le jour du scrutin. Mais comment cette réduction drastique de crédits a-t-elle pu s’opérer ? Non sans mal : M. Hariri, en bon diplomate, a déclaré à M. Berry que le Sud n’y perdrait rien. Car le gouvernement promet de débloquer des crédits à part, sans passer par le Conseil du Sud, chaque fois qu’il y aura un projet d’utilité publique à mener à bien. Mais M. Berry, ajoutent ces mêmes sources, n’a rien voulu entendre. Il proteste donc aujourd’hui contre les projets développés dans sa région en marge du Conseil du Sud par d’autres départements officiels. Et il laisse entendre qu’il y a là une usurpation de prérogatives. D’autant plus cruellement ressentie, sans doute, que les fonds ainsi utilisés sont scrupuleusement contrôlés par le ministère des Finances qui n’a par contre aucun droit de regard sur les dépenses du Conseil du Sud. Il faut cependant relever que le président Berry vise juste, dans sa campagne actuelle de critiques, quand il reproche au pouvoir exécutif de laisser complètement en plan les régions libérées du Sud. Où le chômage, la déshérence et l’insécurité se développent à tel point que la population en vient presque à regretter les temps anciens. On sait, entre autres exemples frappants, que ces derniers jours, les actes de vindicte violente contre les présumés ex-collaborateurs se sont multipliés, ainsi que les tracts de menaces visant à pousser une partie des Sudistes à un nouvel exode.
La Finul est chère au cœur du bon Sudiste qu’est le président Nabih Berry. Mais le Conseil du Sud l’est encore plus, et cela se comprend. Réduction pour réduction, ce sont les 30 milliards de livres retirés du budget de ce Conseil qui irritent le président de la Chambre, actuellement très monté contre le gouvernement, bien plus que l’allègement des effectifs de la Force...