Vers la création d’un front face aux assises de Kornet Chehwan

Selon des sources biens informées, une réunion devrait se dérouler aujourd’hui au domicile du député du Kesrouan Farid el-Khazen. Elle regrouperait plusieurs ministres et députés chrétiens, notamment : les ministres Élias Murr, Khalil Hraoui, Jean-Louis Cardahi, Sleiman Frangié, les députés Assaad Hardane, Nazem Khoury, Neemtallah Abinasr, Mikhaël Daher, Jean Obeid, Robert Ghanem, et l’ancien ministre Farès Boueiz. Les mêmes sources indiquent que les participants à cette réunion auraient l’intention de former un front qui aurait pour nom «le front de la modération nationale» pour faire pendant aux assises de Kornet Chehwan. Hier soir, les membres de ces mêmes assises ont tenu une réunion sous l’égide de l’évêque maronite Mgr Youssef Béchara. Ils ont examiné la possibilité d’inviter des personnalités musulmanes à leurs prochaines réunions afin que le document qu’ils ont publié devienne «une revendication nationale». De son côté, l’ancien Premier ministre Omar Karamé a rendu publique hier sa position à l’égard dudit document en présence notamment de plusieurs membres des assises de Kornet Chehwan, à savoir : les députés Nayla Moawad, Salah Honein, Mansour el-Bone, Farès Soueïd, ainsi que Samir Frangié, Michel Khoury et Michel René Moawad. Dans une allocution prononcée à l’Université américaine de Beyrouth sur le thème de «L’avenir du Liban à la lumière des développements actuels», M. Karamé a approuvé les points suivants évoqués par le document de Kornet Chewan : l’invitation au dialogue national, la désignation d’Israël en tant qu’ennemi fondamental, l’hommage rendu à la Résistance contre l’État hébreu, la confirmation de l’identité arabe du Liban et l’appui à l’initifada palestinienne. Concernant d’autre part la question des relations avec la Syrie, l’ancien Premier ministre s’est félicité des relations privilégiées que prônent les participants aux assises de Kornet Chehwan. S’agissant par contre du redéploiement des troupes syriennes, il a estimé «indispensable d’émettre des réserves à ce sujet». «Dans les circonstances actuelles, nous considérons que la présence des forces syriennes est nécessaire et légale du moment que l’État n’a pas encore demandé leur retrait», a-t-il déclaré avant de poursuivre : «Il n’est donc plus permis de remettre la question sur le tapis et nous approuvons dans ce cadre le document de Kornet Chehwan qui affirme que ce sujet ne devrait plus constituer un motif de division entre les Libanais».