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Actualités - CHRONOLOGIES

Contacts chrétiens avec la curie, à Damas

Sur les traces de saint Paul, tout le monde n’a pas boudé le chemin de Damas. Des personnalités libanaises chrétiennes se sont en effet rangées aux côtés des officiels syriens pour accueillir le souverain pontife. Et mettre à profit sa visite pour engager de discrets contacts avec les éminences de la curie. Sur le problème des relations libano-syriennes. Ce qui peut être considéré comme une sorte de pied-de-nez aux hôtes du moment. Ou, plus exactement, à la thèse qu’ils défendent par hérauts interposés. Théorie selon laquelle il n’y a justement pas de problème et rien à discuter… L’une de ces courageuses personnalités ne tarit pas d’éloges sur la démarche de Jean-Paul II. Pour ce témoin libanais, «il est très évident que le Saint-Père lance par sa visite historique en Syrie de multiples messages à différentes parties. Son initiative revêt une ampleur aussi bien humaine que spirituelle. Il tend un pont entre deux grandes religions monothéistes, pour tourner la page des conflits et initier une ère de rapprochement fondé sur le pardon comme sur l’empathie. Nous sommes directement concernés, dans la mesure où le plan papal conforte le concept de coexistence islamo-chrétienne. Le Saint-Père a voulu en donner une illustration frappante en se rendant à la mosquée des Omeyyades, se déchaussant avant d’y pénétrer pour bien signifier qu’il faut toujours respecter les rites d’autrui. Sur un plan à la fois plus conjoncturel et plus conjecturel, le pape a délivré un appui certain à la Syrie face à Israël, dans le contexte d’un processus de paix globale en base des principes de Madrid. Cela par sa visite à Kuneitra. Comme par le fait qu’il n’a pas critiqué les propos du président Assad lorsque ce dernier a dénoncé devant lui les visées de Sharon. Mais le souverain pontife a souligné pour sa part la nécessité d’aller vers la paix dans la région. C’est d’ailleurs visiblement pour contribuer, dans la mesure de ses moyens, à l’apaisement comme à l’éventuelle reprise des négociations qu’il s’est rendu en Syrie. Son autorité morale peut faire espérer une réduction de la tension, notamment sur le front où Israël et la Syrie risquent de s’affronter, à savoir le Liban-Sud et la Békaa. Le problème, c’est que les Israéliens ont mal pris la visite de Jean-Paul II à Damas et à Kuneitra. Ils ont certes multiplié les critiques verbales. Mais ils ont surtout perpétré de nouvelles provocations sur la ligne bleue, notamment en érigeant des poteaux dotés de caméras à proximité du Wazzani, en territoire libanais. La Finul a pris acte de cette violation qui sera signalée à M. Kofi Annan». – Mais qu’en est-il sur le plan strictement intérieur, ou plus exactement sur le plan des relations entre Bkerké, ou l’Est, et Damas ? La personnalité citée préfère ne pas trop s’étendre sur le sujet. Mais laisse entendre qu’il devrait y avoir sous peu une détente. Qui se traduirait par une reprise de la mission de M. Fouad Boutros. Ajoutant que tout le monde, y compris les dirigeants syriens, convient de la nécessité de corriger les rapports libano-syriens dans leur ensemble. À condition d’y mettre les formes et de ne pas paraître en faire un défi, et encore moins un casus belli. Ce qui implique que, dans un premier temps, on retire le dossier du débat public. Pour laisser la diplomatie agir, loin de tout tapage médiatique. Comme quoi le souci d’efficience peut parfois transcender toute volonté de transparence. Et de cartes sur table, en toute clarté.
Sur les traces de saint Paul, tout le monde n’a pas boudé le chemin de Damas. Des personnalités libanaises chrétiennes se sont en effet rangées aux côtés des officiels syriens pour accueillir le souverain pontife. Et mettre à profit sa visite pour engager de discrets contacts avec les éminences de la curie. Sur le problème des relations libano-syriennes. Ce qui peut être...