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Actualités - CHRONOLOGIES

LIBAN-CANADA - Le ministre signe avec le Québec un protocole de 260 000 dollars pour la restauration de Jbeil - Pour la francophonie et la culture, Ghassan Salamé retourne à Beyrouth les poches pleines

Canada, Ghassan Salamé l’a passée à Québec Ville. C’est-à-dire au cœur de la francophonie canadienne, au cœur de la capitale de l’irréductible province de Québec. C’est-à-dire là où on n’aime pas, mais vraiment pas, tout ce qui ressemble de près ou de loin à de l’anglophone. Ou à du fédéral. En public, les responsables fédéraux et les responsables québécois se sourient, poliment, froidement. En fait, «ils se haïssent, surtout depuis que le référendum sur le Québec libre a échoué trois fois». Et cette haine entre frères ennemis peut prêter au sourire, à l’amusement, à l’anecdote - sauf lorsque les uns essaient délibérément de torpiller les actions de l’autre. Petit état des lieux indispensable pour comprendre la «sympathique» donne canadienne. Pour le IXe sommet des chefs d’État ou de gouvernement francophones, le Canada enverra trois délégations, fin octobre, à Beyrouth. Celle, évidemment, de la fédération en tant que telle – et qui sera présidée par le Premier ministre canadien Jean Chrétien –, mais également celles du Québec et du Nouveau-Brunswick. C’est comme la Belgique et la Communauté française de Belgique, mais en un peu plus tendu, «une version encore plus hard de je t’aime moi non plus». Soit. Mais dans tous les cas, c’est une réalité pas très évidente à concevoir, ni théoriquement, et encore moins lorsqu’il faut l’appliquer sur le terrain. Sauf que c’est une véritable petit manne pour les pays pauvres, pour les pays qui ont besoin d’argent, de soutiens divers et variés, pour les pays – francophones, cela s’entend – qui sont dépendants. Comme le Liban. Ils doublent, voire même triplent l’aide des pays riches. Concrètement, après avoir obtenu, à Ottawa, 4 millions de dollars canadiens pour l’organisation du sommet d’octobre, Ghassan Salamé s’assurera en principe la contribution québécoise pour la formation, entre autres, des indispensables officiers de liaison. Ceux-là mêmes – de jeunes bénévoles libanais – qui s’occuperont notamment des chefs d’État ou de gouvernement qui seront présents à Beyrouth. Mais ce qu’il fera aussi, parce qu’il ne faut pas oublier qu’il est ministre de la Culture, c’est de récolter fonds et contributions pour son ministère. Concrètement, Ghassan Salamé signera – et c’est particulièrement important – un protocole d’accord entre le Québec et le Liban et qui porte sur la restauration de la ville de Jbeil : 260 000 dollars canadiens. Important parce qu’un pays se construit et se pense, dans l’avenir, encore mieux, lorsque son patrimoine – c’est-à-dire pas uniquement ses ruines – est préservé. Et bien préservé. Il signera au cours de son entretien avec la pasionaria du «Québec libre», la bouillonnante ministre d’État aux Relations internationales et ministre responsable de la francophonie Louise Beaudoin. Bouillonnante et controversée, parce que les Québécois qui ne l’aiment pas l’accusent de «xénophobie et de racisme», alors que les afficionados de la cérébrale aux yeux (trop) bleus disent simplement qu’elle est… «militante, passionnée et engagée». Elle a d’ailleurs organisé un déjeuner en l’honneur de son homologue libanais, salon des Voltigeurs au Cercle de la Garnison. Ghassan Salamé s’est également entretenu avec le président de l’Assemblée nationale du Québec Jean-Pierre Charbonneau, qui est également l’actif président du groupe parlementaire (fédéral) d’amitié Canada-Liban. Ghassan Salamé qui a été présenté en Chambre lors de la période des affaires courantes, hier aux alentours de 14 heures. Autres entretiens : ceux avec le maire de Québec Jean-Paul L’Allier, le recteur de l’Université Laval François Tavenas – sachant que le gros de l’apport québécois au Liban se situe sur le plan universitaire –, mais également la ministre d’État à la Culture et aux Communications, ministre responsable de la Charte de la langue française et de l’Autoroute de l’information Diane Lemieux. Et puis l’hyperactif et infatigable ministre – très apprécié de ses collègues féminines d’ailleurs – s’est envolé en début de soirée vers Paris via Montréal. Paris où il rencontrerait aujourd’hui – c’est une question de compatibilité d’horaires – le ministre délégué à la Coopération Charles Josselin.
Canada, Ghassan Salamé l’a passée à Québec Ville. C’est-à-dire au cœur de la francophonie canadienne, au cœur de la capitale de l’irréductible province de Québec. C’est-à-dire là où on n’aime pas, mais vraiment pas, tout ce qui ressemble de près ou de loin à de l’anglophone. Ou à du fédéral. En public, les responsables fédéraux et les responsables...