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Actualités - CHRONOLOGIES

MEA - La grève a perturbé le trafic à l’AIB - 1 200 employés seront remerciés : - le timing tributaire du feu vert politique

Halte aux surenchères politiciennes et syndicales. Il est question de vie ou de mort de la Middle East Airlines. Le conseil d’administration de la compagnie aérienne nationale a décidé de prendre les taureaux par les cornes et de s’expliquer sur le plan de redressement et le licenciement des employés surnuméraires. La direction n’a pas agi de son propre chef. Son action s’inscrit dans le cadre d’une décision politique claire, celle du Conseil des ministres du 8/3/2001, qui a donné plein pouvoir au conseil d’administration de s’acquitter de l’opération de restructuration de la compagnie sur base du rapport de la SFI. Entouré de trois des membres du conseil d’administration, le PDG de la MEA Mohammed el-Hout a paru serein et calme devant les journalistes venus nombreux à la conférence de presse qui s’est tenue au troisième étage des locaux de la direction centrale, alors que les employés de la compagnie observaient une grève de 24h. La direction a achevé le côté technique de l’opération de restructuration, mais le timing de la mise en exécution de ce plan attend le feu vert des politiques. «Le consensus politique a été obtenu pour la phase préliminaire, mais nous exigeons une reconfirmation de la couverture politique ou le feu vert politique pour déterminer le timing de l’exécution», a dit M. Hout. 1 200 employés (dont 450 sont âgés de plus de 60 ans) d’un total de 3 200 personnes cadrées seront remerciés. Le processus de sélection a eu lieu en toute transparence. Le dossier de chaque salarié a été examiné à part. Ont participé à l’opération d’évaluation du travail le président et les membres du conseil d’administration de la MEA, le directeur général, le contrôleur général, les chefs des départements et des services. A priori, c’est la productivité qui a été prise en considération puis sont venus en second lieu les besoins de la compagnie. «Le conseil d’administration est chargé de la gestion de la compagnie, les syndicats défendent les droits des employés . Si chaque partie joue son rôle, il n’y aura pas de problème, a affirmé le PDG de la MEA. Les syndicats ne peuvent en aucun cas intervenir dans l’opération d’évaluation des employés. Une mauvaise habitude prise pendant la guerre qui devrait dans tous les cas de figure cesser aujourd’hui». L’erreur est humaine et une rectification du tir sera toujours possible. Mais aucune révision des décisions de licenciement ne se fera sur base de coups de fils de complaisance. Un nombre important de salariés ont été de toute façon absorbés dans les compagnies affiliées à la MEA. Des indemnités généreuses Ni le ministre des Travaux publics et du Transport Négib Mikati, qui est le ministre de tutelle, ni le gouverneur de la BDL Riad Salamé ne souhaitent être impliqués dans les détails de l’opération de licenciement collectif. Seules les grandes lignes de cette opération ont été discutées avec lesdits responsables avec lesquels la direction de la MEA maintient, selon le PDG de la compagnie, des contacts permanents. Le coût de cette opération s’élèverait à 100 millions de dollars. La BDL a consenti jusqu’à présent à accorder 75 millions de dollars. «Le coût est énorme. Il représente 0,75 % du PIB», a fait valoir M. Hout. Et pour cause : les indemnités pour un départ à la retraite anticipé sont très généreuses, voire exceptionnelles. Tous les employés remerciés auront, en plus de leurs indemnités de la Sécurité sociale, un mois de salaire pour chaque année de service en plus de six mois de bonus, le montant total des indemnités versées pour chaque personne ne devant pas être inférieur à 30 millions de LL, soit près de 22 000 $. Entre 235 et 250 employés pourraient bénéficier des mêmes avantages s’ils présentent leur démission. Des pourparlers sont en cours entre l’administration et le syndicat des pilotes libanais. Des réunions ont lieu régulièrement depuis deux semaines entre les deux parties. Le dialogue est cependant rompu avec le syndicat des employés au sol. «Une révision à la hausse du montant des indemnités constituerait une lourde charge et serait improbable», dit M. Hout. Et de répéter pour la énième fois que la décision finale revient aux politiques : «S’ils disent exécutez, nous sommes prêts. Et s’ils veulent tirer un trait sur le projet, nous sommes prêts à le faire. Mais cette dernière alternative ne signifiera nullement le maintien du statu quo actuel. Le gouverneur de la BDL a clairement fait savoir mercredi qu’il lui était devenu difficile de continuer à financer la MEA et qu’il est devenu indispensable de trouver une solution au problème endémique de cette compagnie», a affirmé M. Hout. Conformément à la décision du Conseil des ministres, l’hypothèse d’une liquidation de la compagnie aérienne nationale et de la création d’une nouvelle compagnie a été envisagée. Cette hypothèse nécessite des études. «Nous sommes en train de préparer un rapport qui sera fourni dans un délai maximum d’une semaine au ministre Mikati, lequel va le soumettre au Conseil des ministres». M. Hout a appelé les grévistes à modérer leurs exigences. «Il y va de l’intérêt de toutes les parties de préserver la compagnie nationale. Il faut se rendre à l’évidence que le maintien des choses dans leur état actuel est devenu impossible. Même si la flotte de la MEA passe de neuf appareils à dix-huit, il nous faudra pour les faire fonctionner 250 employés». Halte aux accusations injustes. Le conseil d’administration répond à ses détracteurs par les chiffres. En trois ans de mandat, les pertes opérationnelles ont passé de 80 millions de dollars à moins de 50 millions de dollars. Il y a tout une restructuration à faire au niveau des mécanismes de travail. A priori, une habitude de guerre : horaire de travail. «Peut-on imaginer une compagnie aérienne au sein de laquelle les employés travaillent seulement de 8h à 15h», s’est interrogé le PDG de la MEA
Halte aux surenchères politiciennes et syndicales. Il est question de vie ou de mort de la Middle East Airlines. Le conseil d’administration de la compagnie aérienne nationale a décidé de prendre les taureaux par les cornes et de s’expliquer sur le plan de redressement et le licenciement des employés surnuméraires. La direction n’a pas agi de son propre chef. Son action...