Pèlerinage - Le pape en Syrie (5 - 8 mai) - Jean-Paul II sur les pas de saint Paul

Le vendredi 4 mai, le pape entame un pèlerinage biblique «sur les pas de saint Paul» qui le conduira successivement en Grèce, en Syrie et à Malte, hauts lieux de la prédication paulinienne. Le samedi 5 mai, après avoir fait escale en Grèce, Jean-Paul II posera ses pieds sur le sol syrien, théâtre de la conversion de saint Paul, incontestablement la plus dramatique de l’histoire du christianisme. Tout le pèlerinage conclut une série de visites pastorales aux lieux marquants de l’histoire du Salut, voulues par Jean-Paul II pour marquer le grand jubilé de l’an 2000. À l’exclusion de la visite en Irak, patrie d’Abraham, qui n’a pu avoir lieu, officiellement, pour des raisons de sécurité, le pape a pu accomplir selon le calendrier qui lui a été posé cette série de pèlerinages et s’est donc rendu au Liban, en Terre sainte (Palestine et Israël), en Jordanie, sur le Mont-Nébo, à partir duquel Moïse a vu la Terre promise, en Égypte, où la Sainte Famille avait fui la persécution d’Hérode et aujourd’hui, pour conclure cette extraordinaire remontée aux origines du christianisme, en Grèce, sur l’«agora» où saint Paul fit connaître aux Athéniens l’identité du Dieu inconnu qu’ils adoraient, à Malte, au large duquel son navire fit naufrage au cours d’un de ses voyages apostoliques et en Syrie. Damas, c’est la ville où saint Paul, qui s’y rendait porteur d’une lettre du Sanhédrin l’autorisant à arrêter tous ceux qui suivaient cette «Voie-là», fut renversé de son cheval et entendit le Christ lui dire : «Shaoul, Shaoul, pourquoi me persécutes-tu ?». Rendu momentanément aveugle par la lumière de l’Apparition, saint Paul sera guéri de sa cécité par un chrétien, Ananie, qui lui rend visite dans le domicile où il se trouvait. Troisième lieu symbolique de cet épisode mouvementé mais capital de la vie de saint Paul, le pape va visiter le pan de l’ancienne muraille de Damas par lequel, fuyant la persécution des autorités juives, saint Paul désormais converti, et ne pouvant plus emprunter les portes de la ville, surveillées, va fuir. «Sur les pas de saint Paul», le thème initial de la visite de Jean-Paul II en Syrie, a évolué, et a revêtu, à la demande des autorités syriennes, une dimension nationaliste, pour devenir : «La Syrie, terre de civilisation et berceau du christianisme. Sur les pas de saint Paul». Le thème du pèlerinage de Jean-Paul II reflète la volonté de la Syrie de ne renier aucune des civilisations et des cultures qui l’ont marquée au cours des siècles, et qui ont forgé sa personnalité. La visite du pape dans la grande mosquée des Omeyyades sera la première d’un pape dans un lieu de culte musulman. Toujours à la demande des autorités syriennes, la visite papale comportera une étape profane, à Kuneitra, ville conquise en 1973 par Israël, puis évacuée après que toutes ses maisons eurent été dynamitées. Le pape y priera pour la paix et y plantera un olivier, symbole de paix. Le pèlerinage est organisé par une commission présidée par Mgr Isidore Battikha, vicaire patriarcal des grecs-catholiques, aidé par des évêques orthodoxes. Les préparatifs se font en coordination avec trois ulémas, ainsi qu’avec le ministère syrien des Affaires étrangères. Durant son séjour, le pape résidera à la nonciature apostolique à Damas.