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Actualités - CHRONOLOGIES

Le pape évoquera-t-il le drame - des Croisades ?

Le pape Jean-Paul II évoquera-t-il les Croisades, cet épisode douloureux de l’histoire de l’Église, dans ses rapports avec l’islam ? L’occasion pourrait lui en être donnée lors de sa visite à la mosquée des Omeyyades où se trouve, outre le mémorial de saint Jean-Baptiste, la tombe de Saladdin qui, à la bataille de Hattin (1187), défit les Croisés et reprit Jérusalem. Le pape saisira-t-il cette occasion pour demander pardon pour les actions contraires à l’Évangile commises durant les Croisades? Les autorités ecclésiales syriennes réagissent mal à cette perspective. Mgr Isidore Battikha, vicaire patriarcal grec-catholique et chef du comité organisateur du pèlerinage, affirme, dans un entretien accordé à la presse, que «le pape ne vient pas pour visiter tel ou tel mausolée. Sa visite n’est pas politique». «Les musulmans ne sont pas nos ennemis», ajoute Mgr Battikha. «De ce fait, nous ne demandons pas pardon à nos frères. Nous vivons en bonne entente avec les musulmans, et il est inutile d’évoquer les pages des combats et des inimitiés du Moyen-Âge, des conquêtes arabes et islamiques, des Croisades, etc. (...) Laissons ces choses aux historiens. L’Histoire, nous la connaissons, mais nous refusons de vivre dans le passé historique, comme si nous étions des momies. Nous sommes les enfants de l’espérance, de la Résurrection et de l’avenir. Voici ce qui importe». Malgré cette perspective de l’Église locale , il reste vrai que le pape n’a manqué aucune occasion pour demander pardon, au nom de l’Église, pour les fautes du passé , tout en mettant l’histoire en perspective, en tenant compte de l’état d’esprit de chaque époque. C’est ainsi que Jean-Paul II a déjà demandé pardon pour le drame des Croisades, la traite des esclaves, le cas de Galilée, les torts infligés à d’autres chrétiens et aux juifs, comme il a demandé pardon pour la marginalisation de la femme dans l’Église. Voici, en particulier, ce qu’il a déclaré en ce qui concerne les Croisades : «La femme, éducatrice de la paix». Il est bien connu, le cri que Catherine de Sienne fait monter vers le pape Grégoire XI pour l’encourager à promouvoir la paix entre les chrétiens (...). Certes, il faut reconnaître qu’elle était aussi la fille de son temps, d’une époque où, dans un zèle d’ailleurs juste pour la défense des Lieux saints, elle partageait la mentalité alors dominante, selon laquelle une telle tâche pouvait exiger le recours aux armes. Aujourd’hui, nous devons être reconnaissants à l’Esprit de Dieu qui nous a conduits à comprendre toujours plus clairement que la manière la plus appropriée, la plus conforme aussi à l’Évangile, pour affronter les problèmes qui peuvent naître dans les rapports entre les peuples, les religions et les cultures, est celle d’un dialogue patient, ferme autant que respectueux (Angelus, 12 février 1995). Le programme de la visite Le programme de la visite de Jean-Paul II en Syrie se présente comme suit : Samedi 5 mai : - 14 h : arrivée à l’aéroport de Damas. Cérémonie d’accueil à l’aéroport. Entretien avec le président Bachar el-Assad au palais présidentiel. L’accueil officiel prend fin à ce stade, le reste de la visite papale, jusqu’à la cérémonie de départ à l’aéroport de Damas, se déroulant sans présence d’officiels représentant le gouvernement syrien. - 18h30 : grande cérémonie œcuménique en la cathédrale Notre-Dame des grecs-orthodoxes, où le pape sera accueilli par le patriarche Hazim. - Dimanche 6 mai : - 9h30 : messe en plein air au stade des Abbassides, à laquelle assisteront en priorité les fidèles de Syrie, et dont la capacité d’accueil est d’environ 36 000 personnes. - 17 h : rencontre avec tous les chefs d’Églises et le clergé dans la cour extérieure du patriarcat Saint-Georges des syriens-orthodoxes. - 18h15 : visite à la grande mosquée des Omeyyades, et notamment à la crypte où se trouve conservé le crâne de saint Jean-Baptiste, considéré par l’islam comme un prophète et vénéré sous le nom de Yehya. Rencontre avec les chefs religieux musulmans. Il n’y aura pas de prière en commun, mais la visite elle-même sera le symbole par excellence de la volonté de coexistence islamo-chrétienne. - Lundi 7 mai : - 9h45 : visite du mémorial de Saint-Paul à Bab Tabbalé, et visite à la petite grotte où saint Paul se serait réfugié tout de suite après sa fuite de Damas. - Visite à Kuneitra : prière pour la paix à la cathédrale Saint-Georges des grecs-orthodoxes et plantation d’un olivier, symbole de paix. - 18h : rencontre avec les jeunes, dans la cour du patriarcat grec-catholique. Mardi 8 mai : - départ pour Rome.
Le pape Jean-Paul II évoquera-t-il les Croisades, cet épisode douloureux de l’histoire de l’Église, dans ses rapports avec l’islam ? L’occasion pourrait lui en être donnée lors de sa visite à la mosquée des Omeyyades où se trouve, outre le mémorial de saint Jean-Baptiste, la tombe de Saladdin qui, à la bataille de Hattin (1187), défit les Croisés et reprit...