Droit de réponse

Suite au billet de Maria Chakhtoura intitulé «Sin el-Fil perd la mémoire», (livraison du 24 avril), nous avons reçu, de la municipalité et des moukhtars de la localité, une réponse dont nous reproduisons les éléments concrets : «Non, Sin el-Fil n’est pas en train d’effacer sa mémoire, ni sa dignité. Ce n’est pas dans ses traditions (...). «La municipalité a eu le souci d’embellir le rond-point, en coopération avec le secteur privé, lequel se nomme toujours rond-point Hayeck, nom inchangé par respect des valeurs, des traditions, de la continuité, et surtout par conviction ! «Celui-ci était délaissé depuis une quinzaine d’années et occupé, malheureusement, par un panneau publicitaire illégal appartenant au petit-fils du R P Hayeck. Suite à des contacts, depuis quelques jours seulement, entre le président de la municipalité, les membres du conseil municipal (élus il y a trois ans) et la famille Hayeck, le conseil municipal était tout à fait d’accord pour remettre à la place qu’il occupait avant la guerre le buste du révérend père, chose qui n’a pas été faite depuis 1970, date à laquelle le buste a été détruit (...). «Si querelle il y a, il ne s’agit pas, bien sûr, d’une “querelle de clocher” ou d’une histoire de “noufouz” local de “parvenus politiques”, mais de deux mentalités : celle de l’intérêt public et du bien-être des citoyens et celle de l’intérêt féodal et clanique…» l L’«intérêt public», puisque c’est de cela qu’il s’agit, c’est aussi et surtout un «devoir de mémoire». N’est-ce pas ? Dans ce billet, il a été rapporté ce que les yeux de tout passant anonyme voient. S’il y a des dessous à cette affaire, comme l’indique clairement le droit de réponse, le public aussi a droit (de réponse) à ses interrogations. Comment alors expliquer ce retard à replacer le buste dans sa niche d’origine, puisqu’il existe, intact ? Pourquoi, en somme, ne pas remettre les choses. En place. Puisque tout le monde est de si bonne foi ? Cette statue, pour la transparence, doit éclairer.