DOSSIER RÉGIONAL - Le chef de la - diplomatie française aujourd’hui à Beyrouth - Védrine demandera au Liban - le gel des activités de la Résistance

La visite que le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine doit effectuer aujourd’hui vendredi à Beyrouth s’inscrit dans le cadre des efforts déployés à l’heure actuelle par plus d’une partie en vue d’éviter une nouvelle guerre israélo-arabe. Selon des sources diplomatiques, la position française face à la situation explosive qui prévaut aujourd’hui dans la région se résume ainsi : Paris, comme Washington, pense qu’il faut à tout prix empêcher le Premier ministre israélien Ariel Sharon de recourir impunément à la violence face aux Palestiniens, aux Libanais et aux Syriens. Quel est dans ce contexte le message que M. Védrine transmettra à Beyrouth ? La France, dira-t-il en substance, souhaite que le Liban contribue à réduire la tension. Pour ce faire, il convient de geler les activités du Hezbollah dans le secteur des fermes de Chebaa en attendant l’application de la résolution 242 des Nations unies relative en particulier au retrait des forces israéliennes du Golan syrien. Mais, selon une source officielle, Beyrouth réservera à cette proposition une fin de non-recevoir du moment, fera-t-il valoir, que le président de la République, le gouvernement et le peuple libanais appuient le Hezbollah dans sa lutte visant à récupérer les fermes de Chebaa et à libérer les 19 détenus libanais dans les prisons israéliennes. «Qui nous garantit que M. Sharon ne décidera pas d’une nouvelle frappe semblable à celle qui a pris pour cible le radar syrien à Dahr el-Beïdar ? » C’est en clair la question que les dirigeants poseront au chef de la diplomatie française pour justifier leur soutien à la Résistance. Un rapport diplomatique en provenance de Paris indique dans ce cadre que la France prend très au sérieux la décision de la Syrie de riposter au raid israélien du 16 avril. Avec les responsables libanais, Védrine compte ainsi débattre de la situation au Sud en profondeur, l’essentiel étant de mettre fin à tout prix au cycle de violence dans la région et de relancer les négociations de paix.