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Actualités - CHRONOLOGIES

Diplomatie - Le ministre australien des AE s’entretient avec Lahoud, Farès et Hammoud - Downer : Halte à la violence

Le ministre australien des Affaires étrangères, Alexander Downer, a lancé hier un appel au calme à toutes les parties sur la scène régionale, condamnant l’option de la violence et plaidant en faveur de la reprise «au plus vite» des négociations de paix. En visite officielle à Beyrouth, deuxième étape de sa tournée régionale après la Turquie et avant l’Arabie séoudite, M. Downer a insisté à plusieurs reprises, devant le président de la République Émile Lahoud, le vice-Premier ministre Issam Farès et le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud, sur la nécessité de «retourner à la table des négociations dans les plus brefs délais». Le diplomate australien – accompagné d’une délégation formée de son chef de cabinet Mike Smith, du secrétaire aux Affaires du Moyen-Orient et de l’Afrique, George Atkin, de la conseillère au bureau du ministre, Sandra Vegting, de l’ambassadeur d’Australie au Liban, John Fennessy, et du deuxième secrétaire près l’ambassade Jamil Hanna – s’est entretenu en matinée avec le chef de l’État à Baabda. Évoquant les relations bilatérales, le général Lahoud a mis en exergue le rôle qualitatif joué par les Libanais émigrés en Australie. Il a ensuite procédé à l’analyse de la situation régionale, en mettant en évidence les constantes de la position libanaise dans le cadre du processus de paix et les dangers qui menacent ce processus. Dans une conférence de presse à l’issue de la rencontre, M. Downer a souligné l’attachement de son pays «au processus de paix au Moyen-Orient», insistant sur «l’opposition de Canberra à toute escalade de la violence entre Israéliens et Palestiniens». «Le recours à la force et à la violence n’est pas la solution. Il existe sûrement une issue à travers les pourparlers, et c’est pour cela qu’il incombe de retourner le plus vite possible à la table des négociations. Si la paix se concrétise, la situation économique redeviendra florissante au plan régional», a-t-il estimé. L’affaire de Chebaa Interrogé par un journaliste, M. Downer a affirmé qu’il avait discuté de la situation au Liban-Sud avec le président Lahoud, et plus précisément de l’affaire des hameaux de Chebaa. «Vous comprenez la position du président de la République et du gouvernement libanais», a-t-il dit, en plaidant en faveur de l’option des négociations. «Nous sommes désolés, en tant qu’observateurs, d’assister ces derniers mois à l’effritement de la sécurité et l’effondrement du processus de paix. Nous espérons qu’il s’agit là d’un problème passager», a-t-il poursuivi. Rendant enfin hommage «aux 300 000 Libanais qui sont très actifs, tant sur le plan politique qu’économique», en Australie, M. Downer a exprimé la volonté du gouvernement australien «d’investir dans la reconstruction de Beyrouth et dans l’économie». Le diplomate australien a ensuite été reçu par le vice-Premier ministre Issam Farès. Commentant sa visite au Liban, M. Downer a estimé qu’elle revêt «une grande importance pour l’Australie, compte tenu du nombre d’émigrés libanais qui y résident». «L’Australie est un pays libanais», a-t-il lancé pour illustrer ses propos. Il a également souhaité voir toutes les parties dans la région «garantir le succès du processus de paix, bien que la situation ne soit pas rassurante». «L’un des buts de ma visite est de relancer les investissements au Liban», a-t-il souligné. Il a également incité les hommes d’affaires, particulièrement australiens, à investir au Liban, insistant sur la possibilité d’améliorer les relations bilatérales entre les deux pays. Interrogé sur l’accueil éventuel par l’Australie d’un certain nombre de réfugiés palestiniens, M. Downer a estimé que «l’essentiel, pour l’instant, réside dans les moyens de retourner aux pourparlers de paix». «Nous ne pouvons pas nous lancer dans des spéculations et prétendre que le processus de paix touche à sa fin. Je crains même que nous ne soyons retournés au point initial. Si toutes les parties ne retrouvent pas le chemin des négociations, tout le monde y perdra. Par contre, si elles arrivent à s’entendre, tout le monde recherchera les moyens de les aider. Et tant qu’un des pays les plus industrialisés du monde, nous serons toujours disposés à vous soutenir. Mais nous ne pouvons savoir comment, tant que les négociations n’auront pas repris», a-t-il affirmé. Concernant le raid israélien qui a visé le radar syrien au Liban, M. Downer a dit : «De telles agressions ont lieu en raison de l’absence d’accord de paix. En tant que partie étrangère au conflit, nous nous gardons de commenter chaque événement. C’est à vous de traiter avec de tels développements. Tel est le prix payé par tout le monde tant qu’il n’existe pas d’accord de paix juste et global. Les Israéliens ont leur point de vue, les Palestiniens en ont un autre, les Libanais et les Syriens un troisième». «La violence appelle la violence, et seule la paix permet de mettre un terme aux incidents, quels qu’ils soient», a-t-il conclu. Au palais Bustros M. Downer et les membres de la délégation qui l’accompagnent ont ensuite conféré avec le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud en présence d’un groupe libanais groupant notamment le secrétaire général du ministère des AE Zouheir Hamdane et le directeur des affaires politiques et consulaires Nagi Abi Assi. M. Hammoud a mis l’accent sur «l’importance et la nécessité du processus de paix en vue d’une paix juste, globale et durable sur base des résolutions de la conférence de Madrid et du principe de la terre en échange de la paix». Il a également tenu son homologue australien au courant des «agressions israéliennes continues sur le Liban». De son côté, M. Downer est revenu à la charge, plaidant en faveur de «la reprise des négociations pour une paix globale dans le cadre de laquelle serait trouvée une solution à tous les problèmes qui ont déchiré cette partie du monde. Il n’y a pas de solution à travers l’option militaire». «Ceci est très important pour nous, étant donné le grand nombre de Libanais qui vivent en Australie», a-t-il dit. Il a par ailleurs proposé l’aide de l’expertise de son pays pour le déminage du Liban-Sud, indiquant «qu’un envoyé officiel spécialisé dans ce domaine viendra à Beyrouth prochainement pour tenir au courant les responsables concernés des dernières techniques utilisées à ces fins». Interrogé sur la position de l’Australie vis-à-vis des pressions exercées sur le Liban pour un envoi de l’armée au Sud, M. Downer a affirmé qu’il n’était pas là pour «donner des leçons sur les moyens à employer pour résoudre de tels problèmes. Ce que nous voulons, c’est que les Israéliens, les Palestiniens, les Jordaniens, les Syriens et les Libanais arrêtent de s’entretuer et se mettent à la recherche d’une solution pacifique». Interrogé enfin sur la possibilité de l’accueil par l’Australie des anciens miliciens de l’Armée du Liban-Sud, le diplomate australien a répondu : «Nous étudions toutes les demandes de résidence en fonction de considérations humanitaires. Lorsque nous trouverons de véritables motifs de cet ordre, nous prendrons la décision de les accueillir. Dans le cas contraire, nous refuserons toute demande».
Le ministre australien des Affaires étrangères, Alexander Downer, a lancé hier un appel au calme à toutes les parties sur la scène régionale, condamnant l’option de la violence et plaidant en faveur de la reprise «au plus vite» des négociations de paix. En visite officielle à Beyrouth, deuxième étape de sa tournée régionale après la Turquie et avant l’Arabie...