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Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

« Je refuse que nous croisions les bras en attendant la paix », affirme Hariri

Au cours du petit-déjeuner de travail avec les journalistes américains – et les enfants de ces derniers, c’est la coutume aux É-U, une fois par semaine – hier à Washington, le Premier ministre Rafic Hariri a affirmé que le but de sa visite aux É-U «a été réalisé, ou commence à l’être, dans le sens où un soutien direct de Washington à l’égard de la politique du gouvernement en général – et de la volonté de ce dernier d’alléger le service de la dette – commence à se faire plus palpable». Rappelant qu’il est sorti du Bureau ovale comme du département d’État avec le sentiment que «les É-U ne s’intéressaient pas uniquement, au Proche-Orient, au dossier irakien, mais aussi à la réalisation du processus de paix dans la région», et que l’Administration US partageait sa volonté de voir «la légalité internationale revenir sur le devant de la scène», rappelant aussi que «les fermes libanaises de Chebaa étaient occupées par Israël», Rafic Hariri a nié le fait que Washington ait posé comme condition pour un éventuel soutien au Liban sur le plan économico-financier l’envoi de l’armée au Sud. «La solution n’est pas là, elle est plutôt au niveau d’un règlement pacifique dans toute la région», a-t-il dit. Et au sujet du débat, au Liban, sur la présence syrienne, il a estimé que c’était un débat «sain, prouvant que le Liban est un pays démocratique. Et j’en suis fier. Il y a plusieurs avis, mais c’est un débat démocratique qui débouchera sur un accord». Il a également rappelé «le respect de tous, au Liban, de la Résistance et de ceux qui meurent, en martyrs, pour leur pays». Le Premier ministre a ensuite brossé un portrait détaillé de la situation économique du Liban, indiquant que les signaux, pour le premier trimestre 2001, étaient «encourageants». Assurant que des initiatives proprement libanaises devraient être prises, Rafic Hariri a néanmoins indiqué qu’«il y en avait d’autres qui nécessitaient le soutien de la communauté internationale», estimant que «le train était sur la bonne voie». Enfin, il a souligné sa conviction que «les Libanais devraient planifier, travailler et développer leur économie indépendamment de l’évolution du processus de paix. La paix donnera un élan de tout cela, mais ne résoudra pas tous les problèmes. Je refuse que nous croisions les bras en attendant la paix», a-t-il conclu. Quant aux questions-réponses avec les journalistes arabes, elles ont porté sensiblement sur le même thème, avec les mêmes réponses, notamment au sujet de l’envoi de l’armée au Sud… «Nous partirons rassurés par l’implication US dans la réalisation du processus de paix dans la région», a répété le Premier ministre, estimant que «même avec un autre langage que celui de l’équipe Clinton, les É-U veulent coopérer avec la Syrie et le Liban». Et par rapport au dossier des fermes de Chebaa, il a insisté sur le fait qu’«il n’y avait pas de doute ou de polémique sur la libanité» de ces hameaux. Et parmi les entretiens du jour de Rafic Hariri, le plus important a été certainement celui qu’il a eu en tête-à-tête avec le vice-président Dick Cheney. Une réunion au cours de laquelle le Premier ministre de l’État a dû répéter, d’une façon moins officielle certes, les mêmes demandes, les mêmes souhaits du Liban que ceux évoqués avec le président Bush. Et tout aussi important, sur un autre plan évidemment, son entretien avec son grand ami Edward Djerejian. On murmure d’ailleurs, au sein de la délégation officielle, que l’ancien ambassadeur US à Damas serait l’une des deux personnes pressenties pour jouer un rôle de premier plan au PO, à l’instar, par exemple, d’un Philip Habib. «Sauf que sa femme n’a aucune envie de quitter les É-U, et qu’il écoute sa femme. Pour l’instant...», a-t-on entendu des mêmes sources. Notons enfin la visite du ministre de la Culture Ghassan Salamé à la Banque mondiale, pour récolter des fonds pour son ministère, et celle du ministre de l’Énergie Mohammed Abdel Hamid Beydoun à son homologue US d’origine libanaise Spencer Abraham. «Pour restructurer, en fait, le ministère. Mais je lui donnerai bien quelques millions pour le sien, nous sommes quand même originaires de deux villages presque mitoyens...», a souri le très sémillant ministre.
Au cours du petit-déjeuner de travail avec les journalistes américains – et les enfants de ces derniers, c’est la coutume aux É-U, une fois par semaine – hier à Washington, le Premier ministre Rafic Hariri a affirmé que le but de sa visite aux É-U «a été réalisé, ou commence à l’être, dans le sens où un soutien direct de Washington à l’égard de la politique du...