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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-USA - Prochaines rencontres : Annan à New York, Chrétien à Ottawa et Chirac à Paris - Premier contact réussi, pour Hariri, avec l’Administration Bush

Hier jeudi, le président du Conseil Rafic Hariri ainsi que les ministres Beydoun, Siniora, Fleihane et Salamé, présents avec lui à Washington, ont terminé leur trois journées-marathon – soixante-douze heures – au cours desquelles le Premier ministre s’est entretenu avec tous ceux qui font des États-Unis aujourd’hui la première puissance mondiale. Aréopage impressionnant comprenant, entre autres, le président George W. Bush, le vice-président Cheney, le secrétaire d’État Colin Powell, la conseillère du président à la Sécurité nationale Condoleeza Rice, le secrétaire au Trésor Paul O’Neill, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, celui à l’Énergie Spencer Abraham, le président de la Banque mondiale James Wolfensohn, le directeur du Fonds monétaire international Horst Koehler, ou l’ancien ambassadeur US à Damas Edward Djerejian. Un véritable bottin politique, et trois questions. Est-ce que tout ce beau monde recevait le Premier ministre du Liban, ou bien recevait-il Rafic Hariri ? Et, surtout, pourquoi ? Pour quelles raisons, nombreuses mais pas toutes encore très claires, l’ont-ils, tous, reçu ? Et pourquoi l’ambiance au sein de cette équipe libanaise présente à Washington est-elle, au bout de ces trois jours, à la (grande) satisfaction ? Impossible, dans tous les cas, de tenter de répondre à tout cela sans prendre en compte la surprise manifestée par bon nombre des membres de la délégation officielle. Une surprise mesurée en public, une surprise assez énorme ni cachée ni honteuse, en privé. «Surpris et très agréablement, parce que tout cela a dépassé nos espérances, et de loin. Pas en termes de résultats, cela est encore tout chaud, mais par rapport à la qualité de l’écoute. Généralement, les responsables américains écoutent simplement, en souriant. Cette fois, ils ont presque dialogué, et c’est certainement parce que les indications en ce sens venant de la Maison-Blanche ont été très claires», a indiqué, dans les couloirs du Four Seasons de Washington et à L’Orient-Le Jour, une source ministérielle. «Et puis, surtout, les sujets désagréables pour le Liban, les sujets-polémique, ont été totalement absents. À l’image de l’envoi de l’armée au Liban-Sud. Si, si, je vous assure», a-t-elle ajouté. Étonnant lorsque l’on sait combien les États-Unis seraient attachés à ce déploiement le long de la frontière libano-israélienne, seule garantie pour l’arrêt des opérations du Hezbollah dans le secteur (voir encadré). Un club très fermé Il est clair, d’autre part, à en croire un observateur arabe installé à Washington, que «c’est certainement Rafic Hariri que les Américains ont bien voulu recevoir, et non pas le Premier ministre du Liban. Aucun de ses prédécesseurs, aucun sans doute de ses successeurs n’aurait d’ailleurs obtenu tout cela. Indépendamment du fait que le Liban est clairement, même sous tutelle syrienne, au cœur de la crise proche-orientale, et puis recevoir un Premier ministre arabe, ça peut toujours servir. Mais n’oubliez pas que les Américains n’ont rien à gagner financièrement. Il n’y a aucune influence du Liban sur les stocks options, sur les marchés, au niveau des investissements. C’est définitivement Rafic Hariri que les Américains ont reçu». Et pourquoi la Maison-Blanche a-t-elle décidé, justement, de faire tout cela ? Le carnet d’adresses de Rafic Hariri ? Sa fortune ? Les interventions de l’émir Bandar ou de Jacques Chirac ? «Certainement. Tout cela à la fois. Rafic Hariri fait aujourd’hui partie d’un club très fermé, où évoluent Chirac, Wolfensohn et les autres. Ce n’est pas uniquement sa fortune. À Ryad, il y a des parkings de jets privés aussi grands et aussi remplis qu’un parking de la rue Monnot un samedi soir. Et puis il y a aussi les raisons domestiques, internes. L’Administration Bush fait – et fera – tout pour se démarquer de l’ère Clinton, George W. Bush n’a pas encore digéré la défaite de son père face à Clinton il y a huit ans. Ils ont également décidé que leurs(s) intérêt(s) sont désormais d’aller chercher dans la globalité de la région, sans zoomer sur un quelconque pays. Il faut aussi prendre en compte que l’électorat juif a voté démocrate en masse il y a quelques mois. Tout cela fait que les portes se sont ouvertes en grand pour Rafic Hariri, même si on ne lui a octroyé, à chaque fois, qu’un laps de temps assez modeste. Et puis c’est un premier contact». Et pour un premier contact, force est de constater que le contrat a été pleinement réussi. Un bilan positif donc, même si, répétons-le, aucun résultat concret n’est à espérer à court, voire à moyen terme. Il n’empêche que le retour à Beyrouth de Rafic Hariri et son immersion dans ce que les Américains ont décidé d’occulter complètement – les affaires strictement libano-libanaises – risquent d’être assez mouvementés. Sauf qu’en résumé, et en conclusion, c’était cette «très grande et très agréable» surprise qui prédominait hier à Washington au sein de la délégation officielle. Une surprise qu’il faut néanmoins relativiser par l’inévitable wait and see.
Hier jeudi, le président du Conseil Rafic Hariri ainsi que les ministres Beydoun, Siniora, Fleihane et Salamé, présents avec lui à Washington, ont terminé leur trois journées-marathon – soixante-douze heures – au cours desquelles le Premier ministre s’est entretenu avec tous ceux qui font des États-Unis aujourd’hui la première puissance mondiale. Aréopage...