Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

Une source du département d’État à « L’Orient-Le Jour » : - Nous aimerions beaucoup voir l’armée déployée au Liban-Sud

Un constat : le profil bas adopté par le Premier ministre au cours de sa deuxième journée de travail à Washington. Comme s’il avait voulu plutôt braquer les projecteurs sur les rencontres à caractère économique plutôt que politique... Le premier entretien, en tête à tête celui-ci, de la journée-marathon d’hier de Rafic Hariri a été avec (l’omnipotente) conseillère du président à la Sécurité de l’État Condoleeza Rice. C’est elle qui, tous les matins, en cinq minutes, briefe George W. Bush sur la situation dans le monde, sur ce qui devrait être parmi les premières priorités des États-Unis, de leur «sécurité nationale», justement. «Elle occupe la place qu’a occupée avant elle, entre autres, Henry Kissinger. C’est elle qui décide s’il faut parler, en l’occurrence, du Liban trois fois par semaine ou une fois tous les deux mois. Il est indispensable d’être dans ses bonnes grâces, du moins de la convaincre de l’importance de la situation d’un pays donné», a indiqué à L’Orient-Le Jour un des membres de la délégation libanaise. Et selon une source officielle, l’entretien Hariri-Rice a montré «une décision certaine des États-Unis de soutenir la politique du gouvernement Hariri, et qu’il est de l’intérêt des USA que le Liban puisse tenir sur ses deux pieds». Voilà de quoi réjouir et rassurer le président français Jacques Chirac, qui avait appelé lundi dernier son homologue US pour lui recommander tout cela. Et au cours de ce rendez-vous, le communiqué officiel de la Maison-Blanche a pris encore plus de poids, dans le sens où Mme Rice a réaffirmé que «la prospérité du Liban est une garantie à la stabilité au P-O. Et que l’intérêt des Américains englobait toute la région et non pas focalisé sur le Liban». Où l’on a également appris que «la nouvelle Administration US tente de se faire une idée générale avant de statuer sur les choix fondamentaux de sa stratégie régionale, et qu’elle se base pour ce faire sur une série de sondages, faits jusqu’à présent auprès de Abdallah de Jordanie, de Moubarak d’Égypte et de Hariri du Liban». Aucun mot en revanche, c’est ce que l’on s’est escrimé à dire aux médias, sur la présence syrienne ou sur l’envoi de l’armée au Sud. Le deuxième rendez-vous de Rafic Hariri, en compagnie des ministres Siniora, Fleihane et Beydoun cette fois, a été avec son grand ami James Wolfensohn, le président de la Banque mondiale – les deux hommes seraient d’accord sur presque tout –, qui s’était d’ailleurs rendu deux fois avant-hier mardi dans les appartements du Four Seasons du Premier ministre. Ce dernier est sorti apparement satisfait de cet entretien officiel, un entretien au cours duquel M. Wolfensohn se serait félicité, selon des sources proches de la délégation libanaise, de l’adoption par le Parlement de la loi rendant au CDR son efficacité, permettant ainsi le déblocage de 350 millions de dollars. «Le Liban doit maintenant s’atteler à présenter des projets visant à épuiser cette somme avant la fin de l’année», aurait souhaité James Wolfensohn. Et devant l’intérêt manifesté par la délégation libanaise au sujet du financement d’établissements scolaires publics, le président de la Banque mondiale a indiqué qu’«un tel projet existait», et qu’ils allaient voir s’ils pouvaient l’élargir. Quant à l’évolution du dossier des privatisations, elle aurait reçu l’aval de la Banque mondiale qui a décidé d’envoyer une délégation d’experts à Beyrouth pour travailler sur la préparation de ces privatisations. Troisième rendez-vous, et non des moindres, celui qui l’a réuni au secrétaire d’État Colin Powell, en compagnie des quatre ministres (c’est-à-dire Ghassan Salamé en sus des trois précédents) et de l’ambassadeur Abboud. Une réunion à l’issue de laquelle le Premier ministre a réitéré son appel fait sur la CNN moins de 24 heures auparavant, indiquant que la solution était de «commencer à travailler la main dans la main avec tous ceux qui croient en la paix. Et le Liban est parmi ceux-là», a-t-il dit, ajoutant : «Nous allons faire de notre mieux avec d’autres responsables de la région pour parvenir à la paix, en coopération avec les États-Unis». Cette fois, c’est le président Bush qui a dû être ravi et rassuré. Quant au général Powell, il a démenti une nouvelle fois «le non-engagement de l’Administration Bush dans la recherche de la paix : nous ne sortons pas tous les jours avec des pancartes, mais nous sommes particulièrement impliqués dans la recherche d’un apaisement de la paix au P-O», a-t-il assuré. Interrogé par L’Orient-Le Jour, une source confirmée auprès du département d’État a fortement modéré une dépêche de l’AFP datée du 24 avril et qui indique, citant le porte-parole du State Department, que «les discussions entre M. Hariri et le général Powell porteraient notamment sur le retrait des troupes syriennes». Ce que cette source a par contre affirmé, et très fermement, c’est que les deux hommes allaient «certainement évoquer le sujet de l’armée au Liban-Sud, étant donné que les États-Unis verraient d’un très mauvais œil une autre opération du Hezbollah le long de la frontière avec Israël. On aimerait beaucoup, ici, voir le Liban déployer ses troupes à la frontière. Le Premier ministre est particulièrement intéressé par la reconstruction et le développement du Liban et cela est très difficile à réaliser, pour votre pays, avec ce genre d’opérations», a estimé cette même source. Et parmi les autres entretiens de ces dernières heures de Rafic Hariri, citons celui avec Richard Haas – le directeur de la planification politique au département d’État, et l’un des grands conseillers de Colin Powell, comme celui, à l’époque, de Bush Sr –, un autre avec une délégation de la Chambre de commerce américano-arabe, un déjeuner avec les congressmen d’origine libanaise et enfin un entretien avec le secrétaire au Trésor Paul O’Neill, et un autre avec le sénateur ultrachrétien, Sam Brownback, très proche du patriarche maronite.
Un constat : le profil bas adopté par le Premier ministre au cours de sa deuxième journée de travail à Washington. Comme s’il avait voulu plutôt braquer les projecteurs sur les rencontres à caractère économique plutôt que politique... Le premier entretien, en tête à tête celui-ci, de la journée-marathon d’hier de Rafic Hariri a été avec (l’omnipotente) conseillère...