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Actualités - INTERVIEWS

Hariri tend la main à Sharon pour « faire la paix », - à une condition : le respect des résolutions de l’Onu

Voici, dans sa quasi-intégralité, l’interview accordée par le Premier ministre Rafic Hariri, avant-hier mardi à la CNN, en direct des studios de la chaîne américaine à Washington. Et indépendamment du fait que le chef du gouvernement a répété quelques-uns de ses credos les plus récurrents – la nécessité de la présence syrienne, le non-envoi de l’armée au Sud tant qu’Israël continue d’occuper les fermes de Chebaa, etc. – trois éléments nouveaux – et d’importance – sont à relever : la main tendue à Ariel Sharon pour faire la paix, au conditionnel évidemment, ainsi que ce constat, venant faire oublier tous les reproches faits dernièrement par l’État libanais à l’Administration Bush – mutisme et «désintérêt» US à l’égard de la situation au P-O en général et au Liban en particulier. Et la concomitance des trois volets, syrien, palestinien et libanais. Tout cela quelques heures seulement après son entretien avec le nouveau locataire de la Maison-Blanche, qui aurait démenti fermement ces rumeurs tout en informant le n° 3 de l’État que les préoccupations US ne concernent pas le Liban, mais bien plutôt la situation dans la globalité du P-O. – le journaliste de la CNN a demandé à Rafic Hariri s’il était convaincu que l’Administration Bush allait s’impliquer autant que celle du président Clinton dans le processus de paix au P-O. «Franchement, lorsque je suis entré dans le bureau ovale, c’était avec le sentiment que l’Administration Bush n’allait pas se mettre au service de la paix avec la même intensité que l’équipe qui l’a précédée. Mais j’ai quitté la pièce en étant fermement convaincu que le président Bush s’implique pour la paix et qu’il fera le maximum pour réaliser la paix au P-O». Cette interview est suivie partout dans le monde, notamment en Israël, où un nouveau Premier ministre est au pouvoir : Ariel Sharon. Pensez-vous que cet architecte de l’invasion du Liban en 1982 soit l’homme avec qui les Arabes pourraient faire la paix ? «Après mon élection, j’ai été le premier responsable à dire que nous sommes concernés par la paix. Et nous sommes prêts à faire la paix avec M. Sharon s’il le souhaite. Malgré le passé, malgré les mauvais souvenirs, parce que nous avons l’impression aujourd’hui que l’éventualité de la paix s’éloigne de plus en plus. J’espère que M. Sharon changera d’avis, qu’il reviendra à la réalité et qu’il respectera les résolutions de l’Onu et la légalité internationale. Sans cela, je ne vois pas comment on pourrait arriver à la stabilité et à la sécurité – pour tous – dans la région». L’on a toujours pensé que lorsqu’Israël se retirera du Liban, la Syrie fera de même. Israël l’a fait, alors pourquoi les 35 000 soldats syriens sont encore au Liban ? «Personne, vous savez, ne compare l’occupation israélienne à la présence syrienne. La Syrie a joué un rôle important pour assurer au Liban sécurité et stabilité. Elle nous a aidés à reconstruire notre armée et notre État. Oui, je voudrais que les forces syriennes restent, pour l’instant, au Liban. Et elles le resteront jusqu’à ce que nous soyons capables d’assurer par nous-mêmes cette stabilité et cette sécurité. À ce moment-là, nous leur demanderons de partir et ils le feront». Quand allez-vous demander à l’armée de se rendre au Liban-Sud ? «Vous savez Israël ne s’est pas retiré de tout le territoire, il reste les fermes de Chebaa. C’est certes étroit, mais c’est un territoire libanais». Et s’il se retirait de ces fermes, enverrez-vous l’armée ? «Toute la situation politique changerait. Néanmoins, il faut se rappeler que depuis qu’Israël s’est retiré, il n’y a eu que 3 opérations du Hezbollah. Alors que pendant l’occupation, il y en avait presque tous les jours». Pensez-vous qu’un jour le Liban pourrait signer, comme l’Égypte ou la Jordanie, un traité de paix avec Israël ? «Tous les Arabes seraient prêts à le signer demain, plutôt qu’après-demain. Le Liban profitera particulièrement de cette paix et nous encourageons les États-Unis d’aller de l’avant, de conclure cet accord. Personne ne pourra bénéficier d’une stabilité et d’une sécurité dans la région, à moins qu’Israéliens, Palestiniens, Syriens et Libanais ne signent ensemble un traité de paix».
Voici, dans sa quasi-intégralité, l’interview accordée par le Premier ministre Rafic Hariri, avant-hier mardi à la CNN, en direct des studios de la chaîne américaine à Washington. Et indépendamment du fait que le chef du gouvernement a répété quelques-uns de ses credos les plus récurrents – la nécessité de la présence syrienne, le non-envoi de l’armée au Sud tant...