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Actualités - CHRONOLOGIES

LECTURE - Sur le thème de la « géographie poétique » dans les œuvres de Nadia Tuéni - Langue et chant, une même musique

Le 6 décembre 1974, Nadia Tuéni lisait une partie de ses poèmes au Goethe, avec le fameux prologue : «Ce soir ici même entre vous et moi une rencontre.» Vingt-sept ans plus tard, l’institut culturel lui rend hommage, à l’occasion de la traduction en allemand de certaines de ses œuvres par Huberta von Voss-Wittig, épouse de l’ancien ambassadeur d’Allemagne au Liban jusqu’en 1999. Pour l’occasion, ont été accrochés sur les murs des tableaux appartenant à la Fondation Nadia Tuéni : deux magnifiques portraits de Paul Guiragossian et un autre de Cici Sursock (le plus connu de la poétesse) et trois dessins d’Amine el-Bacha. Monica von Krafft, directrice du Goethe, et Charles-Hervé Faucon, ancien directeur du Centre culturel français, ont donné une lecture bilingue des plus belles poésies sur le Liban, entrecoupées par des interventions au oud de Kamal Morcos : Saïda, Beyrouth, Byblos, «Balamand», le très émouvant Mon pays, J’ai retenu la vie, N’importe quoi. Un peu d’Orient dans l’allemand Même si on ne comprend pas l’allemand, les difficultés de rythme à rendre dans la traduction ont certainement été franchies avec bonheur. Bref, c’était un plaisir nouveau que d’entendre cette langue exprimer un peu d’Orient. La lecture en français aurait sans doute gagné en intensité dramatique : on se souvient de l’élan formidable injecté à la poésie par Pierre Tabard, mais trève de nostalgie. La seconde partie de la soirée était une mise en musique de Femmes de mon pays et «En montagne libanaise», interprétée par Fadia Tomb el-Hajj, femme au talent et à la curiosité musicale impressionnants. La chanteuse mezzo-soprano tenait à des compositions «à la manière de» Gabriel Fauré, autrement dit de la musique impressionniste française. L’arrangement autour du premier poème a été confié à un religieux espagnol installé à Rome et enseignant à Maria Maggiore, Valentino Miserachs ; le second, à Iyad Kanaan, avocat libanais, compositeur-arrangeur par passion (il collabore étroitement avec la chorale de Louaizé). Le résultat, s’il est encore à travailler, est pour le moins intéressant. Fadia Tomb el-Hajj se voit d’ailleurs bien poursuivant sa découverte musicale de Nadia Tuéni. À suivre.
Le 6 décembre 1974, Nadia Tuéni lisait une partie de ses poèmes au Goethe, avec le fameux prologue : «Ce soir ici même entre vous et moi une rencontre.» Vingt-sept ans plus tard, l’institut culturel lui rend hommage, à l’occasion de la traduction en allemand de certaines de ses œuvres par Huberta von Voss-Wittig, épouse de l’ancien ambassadeur d’Allemagne au Liban...