Liban-Onu - Le représentant de Kofi Annan chez Lahoud - De Mistura qualifie les survols israéliens - de violations de la ligne bleue

Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Liban-Sud, Staffan de Mistura, a qualifié hier les survols israéliens répétés du Liban de violations de la ligne bleue et des résolutions internationales. «Ces survols sont une violation de la ligne bleue (délimitée par l’Onu entre le Liban et Israël), et des résolutions 425 et 1337 du Conseil de sécurité des Nations unies», a déclaré M. de Mistura à la presse à l’issue d’un entretien à Baabda avec le chef de l’État Émile Lahoud. «C’est la 342e fois que de telles violations ont lieu depuis le 1er août», a indiqué le représentant de Kofi Annan. «De telles actions devraient prendre fin car elles sont particulièrement improductives en ces temps de tension et inquiètent la population», a-t-il souligné. L’aviation israélienne a violé hier pour la cinquième journée consécutive l’espace aérien libanais en franchissant le mur du son à plusieurs reprises. Les chasseurs israéliens ont traversé tout l’espace aérien du Liban, du sud au nord du pays, en provoquant des bangs supersoniques au-dessus notamment de Beyrouth et de Tripoli. Ces survols sont devenus quotidiens depuis l’attaque menée samedi par le Hezbollah contre l’armée israélienne dans le secteur des fermes de Chebaa, où un militaire israélien avait été tué. Les sources de la présidence de la République n’ont pas caché hier leur satisfaction à la suite de la déclaration de M. de Mistura. Selon ces sources, «cette nouvelle prise de position de l’Onu, exprimée par le représentant du secrétaire général, est la conséquence de la fermeté du Liban». Les sources de Baabda relèvent en effet «qu’en dépit des plaintes répétées du Liban à propos de violations israéliennes, l’Onu n’avait pas l’habitude de réagir et ne se mobilisait que lorsque les forces israéliennes étaient visées dans les fermes de Chebaa ou dans des occasions similaires». Des habitants de Kfarchouba contre la présence de la Finul Sur un autre plan, une centaine d’habitants du village frontalier de Kfarchouba, au Liban-Sud, se sont opposés hier à l’installation d’un poste de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Les habitants ont démantelé une partie des installations en préfabriqué et coupé les fils électriques alimentant le poste, en demandant à la force onusienne d’installer son poste ailleurs. Un des meneurs, Hussein Mohammed Kadari, a indiqué à l’AFP que l’installation de ce poste «empêchera les habitants de Kfarchouba de se rendre à leurs champs et d’abreuver le bétail à la mare de Bahaï, située à 400 mètres du village». «Que la Finul installe son poste sur la ligne bleue, mais pas à un endroit qui lèse nos intérêts», a-t-il dit. Un officier de la Finul a confirmé à l’AFP qu’un incident avait eu lieu avec les habitants de Kfarchouba pendant que les Casques bleus s’apprêtaient à installer un poste fixe. «Alors que nos hommes étaient en train d’effectuer des travaux de déminage et d’installation, plusieurs dizaines d’habitants sont venus leur demander de partir. La force a arrêté les travaux en attendant les instructions du commandement», a-t-il dit. Le 9 février, des partisans du Hezbollah avaient déjà interrompu l’installation d’un poste de la Finul dans le même secteur, de peur, selon eux, qu’il ne serve de prétexte pour concrétiser le tracé de la ligne bleue. Les habitants de Kfarchouba, un village situé à proximité des fermes de Chebaa, sont divisés depuis plusieurs mois sur l’opportunité de la présence de la Finul, une partie des habitants étant favorable. En soirée, le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud s’est félicité de la réaction de l’Onu concernant les survols israéliens. «L’Onu a pour la première fois fait état clairement des violations et des agressions israéliennes et nous espérons que cela figurera dans le rapport que le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan doit préparer à la fin du mois», a déclaré le chef de la diplomatie, avant de souligner que depuis son retrait du Liban-Sud, en mai dernier, «Israël n’a pas cessé ses agressions contre le Liban, par terre, air et mer».