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Actualités - ANALYSES

Pour ne pas faire le jeu d’Israël - Un redéploiement tranquille, conseille un ancien ambassadeur

Après le raid contre le radar syrien installé au col de Beïdar, la priorité va au dossier régional. Ainsi qu’à l’unification des rangs intérieurs face aux visées israéliennes. Le problème de la présence militaire syrienne se trouve automatiquement mis entre parenthèses. À partir de ce postulat même, un ancien ambassadeur souligne que la Syrie a tout intérêt à effectuer un redéploiement de ses forces au Liban, en ne tenant compte que de critères purement stratégiques et autosécuritaires. Car de la sorte, elle ôterait à Israël la possibilité d’exploiter les divergences entre Libanais ou entre Libanais et Syriens. Reste Chebaa. Sur ce point également, le professionnel cité souligne qu’il est grand temps d’unifier les positions locales. Sur base des réalités onusiennes juridiques. Qui se résument, à son avis, dans le fait que ces hameaux relèvent de la 242 comme le Golan et non de la 425. Ce qui signifie que leur récupération doit faire l’objet de négociations et n’est pas inconditionnelle. Ce qui signifie aussi que le recours à la résistance active, reconnu comme légitime par la Charte des Nations unies en ce qui concerne les régions couvertes par la 425, ne joue pas dans le cas de la 242 et, partant, de Chebaa. De plus, observe la même personnalité, il est connu que les États arabes concernés et Israël ne sont pas d’accord sur l’interprétation de la formule «retrait des territoires occupés» contenue dans la 242. L’État hébreu affirme comprendre qu’il s’agirait d’un retrait «de territoires occupés», donc partiel. Tandis que les Arabes soutiennent que la restitution doit être absolument totale. Ce conflit essentiel de sémantique, provoqué par les différences entre le texte anglais et le texte français de la résolution, fait l’objet de discussions serrées qui durent depuis 1967. Pour en revenir à cette même année, l’ancien diplomate note qu’il aurait fallu à ce moment-là même que le Liban réclamât Chebaa pour son compte. Ce qu’il a omis de faire. Tout comme il a oublié en 1978, lors de la promulgation de la 425, de demander qu’elle englobât cette zone. Qui s’est toujours trouvée placée sous la surveillance du corps d’observateurs onusien déployé au Golan et non sous la juridiction de la Finul. Par voie de conséquence, pour pouvoir juridiquement justifier son droit à la résistance active à Chebaa, le Liban doit d’abord obtenir que la région soit couverte par la 425. Il faut à cet effet une nouvelle résolution du Conseil de sécurité, qui ne peut la délivrer tant que le Liban et la Syrie n’ont pas présenté ensemble une requête d’ajustement frontalier. Ce qui non plus n’a pas été fait. Dans les conditions actuelles, l’ancien diplomate souligne que l’Onu, les États-Unis et l’Europe sont obligés de considérer toute opération dans la zone de Chebaa comme une violation de la ligne bleue. C’est un tel jugement que le secrétaire général des Nations unies, M. Kofi Annan, et le secrétaire d’État US, M. Colin Powell, ont dû porter après la dernière attaque de la Résistance qui a fait un tué dans les rangs israéliens. Sur le plan intérieur également, ajoute l’ancien diplomate, il faut désamorcer les divergences sur la légitimité et l’opportunité de l’option militaire retenue par la Résistance. Il faut adopter une ligne unifiée, en accord avec la Syrie. Sur base de l’identité de statut juridique international entre Chebaa et le Golan. Autrement dit, si on veut passer outre à la 242 dans les hameaux libanais, il faut aussi le faire sur le haut plateau syrien. Et sinon, il faut que le calme y règne. D’autant qu’il y a là un risque de guerre généralisée dont la responsabilité ne serait pas internationalement imputée à l’État hébreu, le cas échéant.
Après le raid contre le radar syrien installé au col de Beïdar, la priorité va au dossier régional. Ainsi qu’à l’unification des rangs intérieurs face aux visées israéliennes. Le problème de la présence militaire syrienne se trouve automatiquement mis entre parenthèses. À partir de ce postulat même, un ancien ambassadeur souligne que la Syrie a tout intérêt à...