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Actualités - CHRONOLOGIES

Meeting - La « base Kataëb » critique la politique suivie par la direction du parti - Joseph Abou Khalil : « Le leadership actuel se vend à n’importe qui »

La «base Kataëb», c’est le nom qu’ont choisi les partisans phalangistes qui refusent l’assujettissement des «caciques» du parti à une politique, qui, pour eux, n’a plus rien à voir avec les principes instaurés par le fondateur, Pierre Gemayel. Ce nouveau courant s’est rallié au président Amine Gemayel dès son retour au Liban, et à ses fils, le député Pierre Gemayel et Sami Gemayel «le soldat inconnu» – c’est ainsi que le nomme l’ancien secrétaire général du parti, Joseph Abou Khalil. Le bureau des étudiants de la «base Kataëb» a commémoré mardi, au sein de la section de Hadeth du parti, l’anniversaire du début de la guerre, en présence des députés Pierre Gemayel et Antoine Ghanem, de l’ancien secrétaire général Joseph Abou Khalil, de certains membres du bureau politique, des représentants de la section estudiantine du Courant patriotique libre (CPL – aouniste) et de Sami Gemayel, tous vivement applaudis par les centaines de jeunes présents dans la salle. Prenant la parole, M. Abou Khalil a d’abord évoqué le passé, affirmant que «le 13 avril 1975 est plus que le début d’une guerre destructrice : il s’agit de la première résistance libanaise contre la comédie loufoque de la patrie de rechange palestinienne». Et de poursuivre, en direction des jeunes : «Vous ne savez rien de l’histoire de la guerre. Je ne sais pas ce qu’on vous apprend dans les livres d’histoire à l’école. Ceux qui se sont battus en 1975 avaient votre âge, les martyrs qui sont tombés aussi. Ils possédaient un sens sacré des valeurs, du patriotisme, de la pureté… mais la guerre a fini par décomposer la société civile libanaise». Il a ensuite fait le parallèle entre «le mandat français et le mandat syrien, qui se ressemblent, la civilisation en moins». «Pierre Gemayel nous a appris que nous devions refuser l’état de tutelle et lutter pour un État indépendant. En refusant aujourd’hui la tutelle syrienne, vous me rappelez cette génération qui a dit non à la tutelle française», a-t-il poursuivi. Répondant à une question sur l’identité des assassins de Bachir Gemayel, M. Abou Khalil a répondu avec franchise : «Ce n’est un secret pour personne. Ce sont les mêmes qui ont exécuté Kamal Joumblatt, Mohammed Choucair, ou le mufti Hassan Khaled, pour ne citer que ceux-là». Il a d’autre part évoqué la ligne «pure et patriotique» du parti Kataëb durant ses heures de gloire, se déchaînant par ailleurs, sans jamais le nommer, contre le chef actuel du parti, Mounir Hajj. «À l’époque, aucun des membres ne pensait à la députation. Le parti symbolisait l’esprit de rebellion. À l’heure actuelle, tous ont vendu cet esprit pur, celui du refus de la tutelle sur leurs pays, pour devenir députés, à l’exception notable de Pierre Amine Gemayel», a-t-il souligné. «Les valeurs du fondateur ont été occultées, l’histoire du parti a été jetée aux oubliettes. Aujourd’hui, il suffit d’entretenir d’excellentes relations avec (le chef des services de renseignements syriens) Ghazi Kanaan, et d’accepter l’absence de la souveraineté pour devenir un député du parti Kataëb. Peu sont ceux qui ont réussi sans se soumettre à ces conditions», a-t-il ajouté. «La question que je suis venu vous poser est la suivante : Quel parti Kataëb nous voulons aujourd’hui ? Celui qui assiste aux conférences du parti Baas, qui participe aux meetings prosyriens, qui appuie des manifestants armés de haches et de couteaux, qui envoie ses représentants aux meetings de Bteghrine? Est-ce cette ligne-là que vous choisissez? Ou celle qui est conforme aux principes de cheikh Pierre Gemayel?», a-t-il demandé aux jeunes. «Nous avons essayé de réaliser la réconciliation, avant même le retour d’Amine Gemayel. Nous avons réuni toutes les parties en présence, avons discuté. Dès que nous sommes arrivés à un document écrit, la décision est venue de l’extérieur. Il nous est interdit de nous réunir, il nous est interdit d’exister. Si c’est vraiment ce qu’ils veulent, notre intifada démocratique n’est plus loin. Nous rejetons le leadership actuel qui se vend à n’importe qui. Ils ne font rien pour consacrer la réconciliation, ils empêchent les autres de la réaliser, et, en plus, ils refusent de se retirer, alors qu’ils sont incapables de prendre une quelconque décision», a-t-il poursuivi. «Je vois en votre génération la renaissance du Liban, mais elle n’a aucune connaissance du passé, de l’histoire du Liban et du parti. Et ce dernier ne vous aide pas à répondre à vos questions. À quoi sert-il, s’il ne remplit pas ces fonctions essentielles ?», a déploré M. Abou Khalil. Les étudiants de la «base Kataëb» ont enfin affirmé, dans un communiqué, leur détermination à «participer à l’édification de l’État, loin de la logique du vainqueur et vaincu, des tensions et des provocations, pour la réconciliation nationale». «Les Kataëb sont absents, à l’image du Liban, privé de sa souveraineté et de son indépendance. La base Kataëb est coupée d’une partie de son leadership qui n’a plus aucun rôle, qui est plongé dans des querelles fomentées par les services de renseignements, qui n’a plus aucun lien avec la lignée traditionnelle du parti, et qui ne cache pas son allégeance aux services de renseignements libanais et non libanais. Où en sont-ils des principes fondateurs, de nos martyrs, Bachir en tête, des sermons du patriarche Sfeir, de l’exil du président Amine ? Où en sont-ils des meetings du Parti syrien national social et du Baas, et des rencontres avec les forces de Baalbeck. Qu’ils soient là où ils veulent, mais qu’ils sachent qu’ils ne sont pas avec nous. Nous ne faisons allégeance qu’au Liban et proclamons que la renaissance du Liban passe par celle des Kataëb», ont-ils conclu.
La «base Kataëb», c’est le nom qu’ont choisi les partisans phalangistes qui refusent l’assujettissement des «caciques» du parti à une politique, qui, pour eux, n’a plus rien à voir avec les principes instaurés par le fondateur, Pierre Gemayel. Ce nouveau courant s’est rallié au président Amine Gemayel dès son retour au Liban, et à ses fils, le député Pierre...