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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-Libye - La disparition de l’imam Sadr au cœur de négociations discrètes - Kadhafi menace de s’opposer à la tenue - du prochain sommet arabe à Beyrouth

Le colonel libyen Moammar Kadhafi pourrait compromettre la tenue à Beyrouth du sommet arabe de mars 2002 si l’affaire Sadr n’est pas réglée dans les plus brefs délais. Au cours de ses entretiens avec le président Émile Lahoud mais aussi avec le président Bachar el-Assad, à Amman, le chef de la Jamahiriya aurait été très clair sur le sujet, tout en laissant la porte ouverte aux négociations. Depuis, tractations et médiations se multiplient, mais le chef du Parlement libanais, Nabih Berry, demeure intraitable sur cette question. Entre le Liban et la Syrie, d’un côté, la Libye de l’autre, rien ne va plus, les relations sont au plus mal et aussi bien à Damas qu’à Beyrouth, les ambassades de la Jamahiriya sont fermées. Ce n’est pourtant pas faute de bonne volonté de la part du Liban et de la Syrie, les deux pays cherchant sincèrement à régler le contentieux avec la Libye, mais se heurtant toujours au même obstacle : l’affaire Sadr. Une dernière tentative a eu lieu au cours du sommet arabe d’Amman en mars, lorsqu’au cours de ses entretiens avec les présidents libanais et syrien, le colonel a abordé le problème. Il y a quelques mois déjà, le sujet avait été longuement évoqué et une solution portant sur la formation d’une commission d’enquête proposée. Elle avait buté sur la composition de cette commission. À Amman, Kadhafi est revenu sur cette idée et il aurait, selon des sources diplomatiques, renoncé à ce que la Libye y soit représentée, à condition toutefois que le mouvement Amal n’en soit pas membre non plus. Après de longues discussions, l’idée d’une commission de 5 membres, présidée par l’ancien chef d’État algérien Ahmed ben Bella aurait fait son chemin. Elle regrouperait, outre son président donc, un magistrat libanais de renom, probablement l’ancien ministre de la Justice Jospeh Chaoul, le président de l’Ordre des avocats arabes, l’Égyptien Farouk Abou Issa, un représentant de la Syrie, probablement le président de la Chambre Abdel Kader Kaddoura et un représentant iranien, qui n’a pas encore été désigné. Ben Bella à Damas Ben Bella a d’ailleurs rencontré le président Bachar el-Assad, le mois dernier à Damas, pour étudier la composition et le rôle de cette commission. Restait à convaincre le colonel libyen de ne pas en faire partie. Finalement, Kadhafi aurait accepté l’idée à Amman, à condition toutefois que le mouvement Amal fasse de même. Mais c’est là où les choses se compliquent. Jeudi dernier, l’envoyé spécial du colonel libyen, son cousin Ahmed Kazzafeddam, s’est rendu à Damas pour voir où en sont les négociations avec le président libanais de la Chambre. Les autorités syriennes lui auraient répondu qu’elles ne parviennent toujours pas à convaincre Nabih Berry d’accepter de ne pas faire partie de la commission d’enquête. Le chef d’Amal estime que l’affaire de l’imam Sadr est cruciale pour lui et il n’est donc absolument pas question d’accepter qu’elle soit traitée comme un vulgaire fait divers. De leur côté, les autorités syriennes et libanaises seraient plus enclines à trouver une solution, pour des raisons politiques et économiques, surtout à une période où la solidarité arabe semble vitale. Les deux pays estiment que 22 ans après la disparition de l’imam, il serait temps de trouver une issue honorable à ce dossier. Pour Beyrouth et Damas, une commission d’enquête regroupant le Liban, la Syrie, l’Égypte, l’Iran et l’Algérie a toutes les chances d’accomplir un travail sérieux et sans passion, d’autant que l’Italie, où, selon les Libyens, l’imam aurait disparu après avoir atterri à l’aéroport international de Rome, a promis de fournir toute l’aide requise pour aider la commission. Le président de la Chambre est encore sceptique et en insistant sur la participation de son mouvement à la commission d’enquête, il compte sur l’appui du président iranien Khatami, ayant un lien de sang avec l’imam disparu. C’est d’ailleurs là une des raisons qui poussent l’Iran à prendre tellement à cœur cette affaire, même si les sources précitées estiment qu’en désignant un représentant officiel de haut niveau au sein de la commission, l’Iran montrerait qu’elle accepte la formule proposée. Ahmed Kazzafeddam s’est d’ailleurs rendu au cours du week-end à Téhéran pour tenter de convaincre les autorités iraniennes. Si l’émissaire de Kadhafi réussit dans sa mission, Berry se retrouvera seul, mais pour lui, c’est une question fondamentale et, même isolé, il compte maintenir ses revendications, refusant le moindre compromis. De son côté, le colonel Kadhafi a déjà menacé les autorités libanaises de s’opposer à la tenue du prochain sommet arabe de mars 2002 à Beyrouth. Un rendez-vous pourtant très attendu au Liban, puisqu’il pourrait constituer une véritable reconnaissance du rôle régional du pays des cèdres, sans compter l’éventualité de l’ouverture certes tardive des mannes promises. Le Liban a donc dix mois pour trouver une solution, avec l’aide de la Syrie, mais entre les exigences de l’irascible colonel et celles de Berry, la tâche ne sera pas aisée.
Le colonel libyen Moammar Kadhafi pourrait compromettre la tenue à Beyrouth du sommet arabe de mars 2002 si l’affaire Sadr n’est pas réglée dans les plus brefs délais. Au cours de ses entretiens avec le président Émile Lahoud mais aussi avec le président Bachar el-Assad, à Amman, le chef de la Jamahiriya aurait été très clair sur le sujet, tout en laissant la porte...