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Actualités - ANALYSES

L’analyse d’un diplomate européen - La stratégie de Sharon, une escalade graduée

Quand Sharon parle de changer les règles du jeu, analyse un diplomate européen, il veut dire qu’il compte suivre une ligne tout à fait différente de celle qu’avaient adoptée ses prédécesseurs. Tant par rapport à l’intifada palestinienne qu’en ce qui concerne les différents dossiers du conflit israélo-arabe, dont le volet libano-syrien. Mais il compte procéder par étapes, non d’une seule fois. Pour que les Palestiniens ne puissent pas affirmer qu’on leur livre une guerre ouverte, ce qui provoquerait une forte colère du monde arabe et obligerait tous les régimes à rompre avec l’État hébreu. Tout en fournissant d’abondance armes et finances à l’intifada. C’est pourquoi le présent gouvernement israélien a divisé la carte des territoires en carrés. Ses chars pénètrent dans une zone d’où des tirs sont partis contre les implantations israéliennes, attaquent les positions palestiniennes, rasent des habitations, se retirent puis recommencent ailleurs. Alliée à un étouffant blocus économique des territoires, cette tactique d’agression vise à affaiblir les ressources défensives des Palestiniens zone après zone, sans qu’on puisse encore accuser Sharon de guerre totale. D’autant qu’il affirme qu’il est prêt à retourner à la table des négociations dans un délai de cent jours après l’arrêt confirmé de l’intifada. Quant au front libanais, poursuit ce diplomate occidental, le message de Sharon est clair : si la Résistance ne cesse pas ses opérations à Chebaa, Israël compte engager des représailles qui ne se limiteraient ni à des actions sur les positions présumées du Hezbollah ni à des raids pour la destruction de l’infrastructure libanaise. Mais viseraient directement les forces syriennes stationnées sur le territoire libanais. Même Peres, qui a qualifié d’inopportune l’attaque contre le radar de Beïdar, accuse la Syrie d’être responsable de la situation. En interdisant au gouvernement libanais de déployer son armée le long de la frontière pour laisser les mains libres au Hezbollah. Cependant, Israël ne va pas attaquer le territoire syrien même, pour ne pas risquer une condamnation à l’Onu ni un fort ralliement arabe autour de Damas. Reste la position US. Sur ce point, un officiel libanais pense que l’Administration, sans approuver le plan de Sharon, lui en laisse la responsabilité. C’est-à-dire lui laisse les mains libres, à condition qu’il reste dans certaines limites et ne déclenche pas une guerre totale. S’il devait échouer, Washington interviendrait pour le forcer à appliquer de nouveau les accords d’Oslo. Ce responsable estime pour sa part que dans le délai de cent jours qu’il s’est fixé, Sharon ne réussira pas à mater l’intifada. Et ajoute que la Résistance libanaise pourrait de son côté agir contre Israël non pas au Sud, mais à partir d’un autre point, en accord avec les Palestiniens et avec l’appui de certains États arabes ou étrangers.
Quand Sharon parle de changer les règles du jeu, analyse un diplomate européen, il veut dire qu’il compte suivre une ligne tout à fait différente de celle qu’avaient adoptée ses prédécesseurs. Tant par rapport à l’intifada palestinienne qu’en ce qui concerne les différents dossiers du conflit israélo-arabe, dont le volet libano-syrien. Mais il compte procéder par...