Société - Contrat entre la direction de la statistique et l’OMS - Démarrage d’une étude d’évaluation - du secteur de la santé

Dans quel état se trouve le secteur de la santé au Liban ? Quelle est la perception du citoyen et comment évaluer la performance de ce secteur ? Tels sont les principaux axes qui devront orienter une étude que vient de lancer l’Administration centrale de la statistique (ACS), en collaboration avec l’OMS et le ministère de la Santé. Lors d’une conférence de presse tenue au siège de l’ACS, Mme Marale Guidanian, directrice de cette administration, a précisé les objectifs de cette étude intitulée «L’adéquation du système de santé aux demandes et besoins de la société libanaise». Il s’agit en premier «d’évaluer les cas de maladies incurables, leur importance et le degré de compatibilité du système de santé existant par rapport aux aspirations et demandes répertoriées sur le terrain», explique Mme Guidanian. Cette étude vise en outre à déterminer «les principaux problèmes de santé au Liban, selon des priorités définies à l’avance par les personnes interrogées». Ces données devront servir dans un second temps comme outil de comparaison avec le taux de mortalité et le taux de maladies par rapport à la population globale. À long terme, les informations recueillies seront utilisées pour évaluer le système de santé et les projets communs au Liban et à l’OMS. Elles seront exploitées également pour faire ressortir le plus grand nombre d’indicateurs utiles pour la détermination des plans d’action à mettre en place conjointement par le ministère de la Santé et l’OMS. Prenant la parole à son tour, le représentant de l’OMS, Habib Latiri, a expliqué qu’il s’agit, à travers cette étude, «d’aboutir à une meilleure compréhension de la performance du système de santé». Les résultats obtenus devront être par la suite combinés aux efforts entrepris dans le but d’améliorer ce secteur, ainsi que les modes d’évaluation à long terme, et ce à l’échelle nationale. À noter que cette étude sera effectuée dans 10 autres pays, dont la Turquie, l’Égypte, l’Inde, l’Indonésie, la Slovaquie. Le Liban est le premier pays de la région à avoir entamé le projet. Le critère utilisé est géographique d’abord, chaque pays sélectionné étant représentatif d’une région. Économique ensuite, à savoir qu’il s’agit de pays «dont les populations ont des revenus moyens». Ce projet «est une réponse à une requête faite par les États membres et les agences internationales à l’OMS pour mettre en place un cadre pratique pour évaluer la performance du système de santé dans chacun de ces pays», précise M. Latiri. Selon la directrice de l’ACS, pour que l’étude réussisse, «il faut que les citoyens se montrent coopératifs avec les délégués et les enquêteurs et prennent au sérieux cette recherche». Elle rappelle que les résultats et les données recueillies seront tenus secrets, et ne seront en aucun cas utilisés à des fins financières ou fiscales. Concrètement, un échantillon représentatif de 4 500 ménages répertoriés à l’échelle nationale sera interviewé sur la base d’un questionnaire établi par l’OMS. «Il s’agit d’une nouvelle méthode d’enquête, effectuée selon des normes internationales», précise Mme Guidanian. Cette étude fait suite à la signature par le Liban en 1987 d’une convention connue sous le nom de MA’TA, définissant la santé comme étant désormais «un état de bien-être physique, mental et social et non seulement l’absence de maladies ou de handicaps». À partir de cette définition, plusieurs projets relatifs à la santé ont été exécutés dans le but d’améliorer le système global de la santé, poursuit la directrice de l’ACS. Cependant, au Liban, à l’instar des pays dont les populations ont des revenus moyens, la quantité et la qualité des données disponibles sur les maladies virales restent minimes ou incomplètes. Et ne permettent pas une analyse globale de la réalité. D’où l’importance de cette recherche qui permettra de relier l’évaluation du système de santé aux politiques à prévoir à l’avenir dans ce secteur.