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Actualités - CHRONOLOGIES

manifestation - N. Lahoud : « Les deux poids, deux mesures » du pouvoir - L’État pris à partie pour avoir permis le rassemblement des Ahbaches

Nombreuses sont les personnalités politiques qui ont condamné l’attitude impartiale adoptée par les autorités libanaises, suite au spectacle moyenâgeux offert par la manifestation de l’association islamique des Ahbaches mercredi. Parmi ces réactions, la plus virulente reste celle du député Nassib Lahoud, qui a stigmatisé la politique des «deux poids, deux mesures, dont à fait preuve le pouvoir sur le terrain». Ce dernier a, selon lui, «sauvagement réprimé un sit-in pacifique de jeunes pour la défense des libertés, organisé (mardi) à Sanayeh, et a agi ultérieurement avec une telle complaisance qu’il a facilité un rassemblement de personnes armées de haches, de gourdins et de couteaux qui prônaient la violence». «Tout cela démontre clairement le parti pris du pouvoir et de ses services, sa fausse prétention à vouloir faire régner l’ordre public et ses faux prétextes concernant son attachement à la stabilité et à la paix civile dans le pays», a estimé le député du Metn. «Il est désormais clair pour les Libanais que la décision d’interdire les manifestations vise à contrer tous ceux qui ne partagent pas la même opinion que le pouvoir, lequel est toujours déterminé à occulter le dialogue et à se cacher derrière la logique de la répression», a-t-il poursuivi. M. Lahoud a enfin appelé le pouvoir «à prendre conscience des conséquences négatives de cette conduite sur les slogans d’“État de droit” et de “relance des investissements” dont il se réclame nuit et jour, alors qu’il persiste à réprimer les libertés (…) et à distinguer entre les citoyens». Abondant dans ce sens, le Parti national libéral (PNL) a comparé hier les manifestants prosyriens à «des êtres primitifs munis de leurs bâtons, épées, chaînes et haches, instruments généralement utilisés par les meurtriers à travers les siècles et les bourreaux dans les pays totalitaires… sans oublier la panoplie des ustensiles de cuisine et les armes organiques : dents, ongles et poings». «Nous savons qui sont les metteurs en scène de ces manifestations et quels sont les objectifs auxquels ils aspirent (…)», a souligné le PNL. «Cette manifestation n’a pas joué en faveur de ses organisateurs et a porté atteinte à l’ image du Liban et à l’économie libanaise en pourrissement et en quête d’investissements pour se refaire une santé. C’est une manifestation ridicule qui ne fera peur à personne, et spécialement pas aux partisans de la souveraineté, de la libre décision et de l’indépendance». Le PNL a enfin fait assumer la responsabilité de la manifestation à l’État, et plus particulièrement aux ministres de l’Intérieur et de la Défense. «L’État nous démontre jour après jour qu’il est le symbole de l’injustice et de l’inégalité et que c’est lui qui agit selon le principe de vainqueur et vaincu», a-t-il conclu. L’ancien secrétaire général du Parti communiste libanais Georges Haoui a pour sa part déploré «l’organisation de telles manifestations sous l’égide de la légalité libanaise et de la Syrie». Dans un entretien à l’hebdomadaire ad-Dabbour qui paraît aujourd’hui, M. Haoui a noté «la modération qui caractérise généralement la rue chrétienne et le discours du patriarche Sfeir». De son côté, le secrétaire général du conseil juridique britannique pour le Moyen-Orient, Ibrahim Kanaan, a appelé l’État à «assumer ses responsabilités au lieu de se cacher derrière des slogans et des actes qui le discréditent». «Les scènes dont nous avons été témoins ont porté atteinte à l’ordre public et contrevenu aux lois libanaises et aux décisions du ministère de l’Intérieur», a-t-il estimé. M. Kanaan a stigmatisé l’absence flagrante de l’État, du parquet et des services de sécurité et demandé «si la logique de la force n’avait pas été érigé en règle générale pour contrer les appels au dialogue et l’expression démocratique». «Le pouvoir n’a-t-il plus aujourd’hui que ce genre d’ alliés ?», a-t-il conclu.
Nombreuses sont les personnalités politiques qui ont condamné l’attitude impartiale adoptée par les autorités libanaises, suite au spectacle moyenâgeux offert par la manifestation de l’association islamique des Ahbaches mercredi. Parmi ces réactions, la plus virulente reste celle du député Nassib Lahoud, qui a stigmatisé la politique des «deux poids, deux mesures, dont...