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Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Exécutif - Aridi déplore le spectacle de la manifestation des Ahbaches - Le chef de l’État appelle à l’arrêt des dissensions internes

Le Conseil des ministres ordinaire qui s’est tenu hier sous la présidence du chef de l’État, le général Émile Lahoud, n’a duré qu’un peu plus d’une heure et a été consacré en partie, parallèlement à un ordre du jour de routine, à la tension politique qui sévit dans le pays en raison du débat sur la présence syrienne. Le président Lahoud a mis l’accent à ce propos sur la nécessité de s’opposer aux dissensions et à la tension interne en vue de faire face à la crise socio-économique. Le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, a souligné, à l’issue de la séance, en réponse aux questions des journalistes, que seul le dialogue peut résoudre le conflit actuel sur la présence syrienne. M. Aridi a reconnu qu’une «tension extrême» a régné dans le pays au cours des derniers jours, soulignant à ce sujet qu’un dialogue «rationnel et calme» devrait s’instaurer par le biais, notamment, du président de la République. Pressé de questions par les journalistes, le ministre de l’Information a, d’autre part, déclaré que le spectacle des manifestants brandissant des couteaux et des bâtons, en signe de menace contre ceux qui réclament un redéploiement syrien et un rééquilibrage des rapports avec Damas, était «inhabituel dans notre vie politique». «Je ne pense pas qu’un tel spectacle ait été bien accueilli», a déclaré M. Aridi. Donnant lecture des résolutions officielles du Conseil des ministres, M. Aridi a d’abord indiqué qu’au début de la séance, le président de la République a souligné la nécessité de rejeter «les dissensions et la tension internes». «Le chef de l’État a appelé à la solidarité, à l’unification des rangs et à la coopération pour faire face à la crise socio-économique, a déclaré M. Aridi. Il a également souligné la nécessité d’œuvrer à consolider la confiance interne entre les Libanais». Le Conseil des ministres a ensuite examiné et approuvé les points inscrits à son ordre du jour, dont notamment : – L’approbation d’un projet de décret visant à fixer les conditions d’embauche dans les postes techniques à l’Université libanaise. – La désignation de la commission financière auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale. Cette commission comprend : le directeur général des Finances, président ; le directeur général de la CNSS, rapporteur ; un représentant du CDR ; deux représentants de la CNSS et un représentant de l’Association des banques. – La formation d’une commission ministérielle présidée par le vice-Premier ministre Issam Farès et comprenant les ministres de la Défense, de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, de la Jeunesse et des Sports, de l’Information, de la Culture, de l’Intérieur et des Affaires municipales. Cette commission est chargée d’élaborer le programme d’activités étatiques à l’occasion de l’anniversaire de la libération, le 25 mai prochain. – La formation d’une commission ministérielle comprenant les ministres de l’Environnement, de la Défense, de l’Intérieur et de l’Agriculture en vue de mettre au point un plan d’action pour lutter contre les incendies de forêt durant l’été. La voie du dialogue Au cours de sa discussion à bâtons rompus avec les journalistes, le ministre de l’Information a reconnu, d’entrée de jeu, que «la situation a atteint ces derniers jours les limites de la tension extrême». «Cette tension n’est dans l’intérêt d’aucun Libanais, a déclaré M. Aridi. Il est nécessaire, par conséquent, de normaliser la situation. Tout le monde est convaincu que le dialogue est la seule voie acceptable par le biais, notamment, du président de la République». M. Aridi a fait état sur ce plan d’une amorce de détente au cours des derniers jours et des dernières heures. «Les contacts et le dialogue sont ouverts avec le patriarche Sfeir ainsi qu’avec certaines fractions politiques locales», a déclaré le ministre de l’Information. M. Aridi a déclaré dans ce cadre que la rencontre d’hier entre le président Lahoud et le leader du PSP, Walid Joumblatt, ainsi que la visite du chef de l’État à Bkerké, dimanche prochain, et les démarches politiques entreprises par plus d’une partie politique «entretiennent un climat d’optimisme, malgré les indices peu encourageants apparus ces derniers temps». «Nous devons être conscients, nous Libanais, que nous n’avons d’autre choix que la voie du dialogue», a déclaré M. Aridi. En réponse à une question, le ministre de l’Information a, par ailleurs, souligné que l’entretien d’hier entre le président Lahoud et M. Joumblatt avait été «extrêmement positif». «Le dialogue a été franc, calme, objectif, a déclaré M. Aridi. Pendant une heure et dix minutes, tous les problèmes ont été discutés. Une vision commune et une entente se sont dégagées au sujet de nombreux points soulevés. Ils ont convenu du fait que les problèmes en suspens ne peuvent être réglés que par le dialogue. D’où l’importance du rôle joué par le président de la République dans ce processus. Le chef de l’État a affirmé qu’il intensifiera ses efforts au niveau de ce dialogue aussi bien à la faveur de la prochaine rencontre avec le patriarche maronite qu’à l’occasion de ces contacts avec les fractions politiques locales». Interrogé sur les manifestations des Ahbaches et des partisans des groupuscules fondamentalistes qui ont brandi des couteaux et des bâtons pour menacer ceux qui réclament le redéploiement syrien, M. Aridi a déclaré qu’un tel spectacle était étranger aux traditions politiques locales. M. Aridi a affirmé sur ce plan que le parquet avait lancé des mandats d’amener à l’encontre de ceux qui ont distribué des tracts appelant à la sédition. En réponse à une question sur l’attentat d’Aley qui a visé mercredi dernier la sœur et la nièce du député joumblattiste Akram Chehayeb, le ministre de l’Information a souligné qu’il ne fallait pas tirer des conclusions avant la clôture de l’enquête. Il a toutefois précisé que cet attentat constituait «un message adressé à tous les Libanais». M. Aridi a répondu ensuite aux questions de la presse concernant le paiement des indemnités des employés de Télé-Liban qui avaient organisé le matin un sit-in de protestation au siège de la chaîne nationale à Tallet el-Khayat. Il a assuré qu’après les fêtes, près de 250 personnes sur un total de 503 pourront toucher leurs indemnités, expliquant que les 25 milliards de livres nécessaires à l’indemnisation des fonctionnaires licenciés sont assurés. Selon ses explications, de nombreuses complications sont apparues lors de l’examen des dossiers de chaque employé. Elles sont toutes dues, a-t-il dit, à une certaine anarchie au niveau de l’organisation administrative de la chaîne nationale. À titre d’exemple, il a indiqué que certains parmi eux se trouvent à Télé-Liban depuis 1959 et leurs dossiers n’ont pas été transférés à la nouvelle société de télévision qui a été créée par la suite. D’autres, a-t-il dit, n’ont jamais mis les pieds à Tallet el-Khayat et ont quand même obtenu une augmentation de 50 % de leurs salaires qu’ils veulent maintenir pour le calcul de leurs indemnités. Un autre groupe, a ajouté le ministre, a été embauché avec des salaires élevés, en dépit d’une décision du Conseil des ministres du 21 décembre 1998 d’interdire le recrutement de fonctionnaires. Tous ces faits constituent une entorse à la loi, selon M. Aridi qui a indiqué qu’une sorte de solution de compromis est en cours d’examen.
Le Conseil des ministres ordinaire qui s’est tenu hier sous la présidence du chef de l’État, le général Émile Lahoud, n’a duré qu’un peu plus d’une heure et a été consacré en partie, parallèlement à un ordre du jour de routine, à la tension politique qui sévit dans le pays en raison du débat sur la présence syrienne. Le président Lahoud a mis l’accent à ce...