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Actualités - OPINIONS

La définition de la nation - d’après Renan...

«On peut se demander, a-t-il dit, ce qui fait une nation. La dynastie ? Les États-Unis et la Suisse n’en ont pas ; la France a renoncé à la sienne. – La race ? Elle eut jadis une importance capitale qu’elle a perdue depuis la formation de l’empire romain et le triomphe du christianisme, car l’histoire humaine diffère essentiellement de la zoologie. – La langue ? Elle invite à se réunir mais n’y force pas : malgré une langue commune, les États-Unis se sont séparés de l’Angleterre et l’Amérique latine de l’Espagne. – La religion ? Elle dominait jadis les groupes sociaux ; aujourd’hui elle est devenue affaire de choix individuel. – La communauté des intérêts ? Un Zollverein n’est pas une patrie. – Des frontières naturelles ? Les montagnes, les fleuves tantôt séparent, tantôt réunissent... «une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. «L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs, l’autre est le consentement mutuel, le désir de vivre ensemble. «L’homme ne s’improvise pas. La nation, comme l’individu, est l’aboutissement d’un long passé d’efforts, de sacrifices et de dévouements».
«On peut se demander, a-t-il dit, ce qui fait une nation. La dynastie ? Les États-Unis et la Suisse n’en ont pas ; la France a renoncé à la sienne. – La race ? Elle eut jadis une importance capitale qu’elle a perdue depuis la formation de l’empire romain et le triomphe du christianisme, car l’histoire humaine diffère essentiellement de la zoologie. – La langue ? Elle...