Sécurité - Journée test aujourd’hui pour l’État - Le Baas prosyrien maintient - son rassemblement à Berbir

La journée d’aujourd’hui pourrait constituer un test pour l’État sur le plan de la sécurité. Jusqu’en fin de soirée, hier, le parti Baas prosyrien n’avait toujours pas annulé, en effet, le rassemblement auquel il a appelé et qui devrait avoir lieu cet après-midi, à 15 heures, à Berbir, en signe d’appui à la présence syrienne au Liban. Ce rassemblement serait suivi d’une marche en direction du Musée. Le maintien de la manifestation du Baas prosyrien intervient en dépit du fait que le ministère de l’Intérieur et le commandement de l’armée ont publié ces dernières quarante-huit heures des communiqués interdisant tout rassemblement au cours des prochains jours. Cette mesure d’interdiction avait été décidée à la suite de la volonté des partis et courants de l’opposition (PSP, PCL, courant aouniste, Forces libanaises, PNL, mouvement du peuple de Najah Wakim) d’organiser un rassemblement à la place des Martyrs, à l’occasion du 13 avril, pour marquer leur refus des guerres internes. Des tracts attribués à des organisations islamiques inconnues avaient été distribués ces derniers jours dans divers quartiers de Beyrouth-Ouest, menaçant les partis d’opposition de représailles au cas où le rassemblement de la place des Martyrs serait maintenu. Ces tracts avaient ravivé les passions confessionnelles dans le pays, ce qui avait poussé le PSP, le PCL, les groupements de gauche et le courant de M. Wakim à appeler à un rassemblement à la place Berbir pour stigmatiser le climat confessionnel et pour réclamer un rééquilibrage des relations entre le Liban et la Syrie. Dans un communiqué publié hier soir, les organisations de jeunes du PSP, du PCL, du mouvement du peuple et des fractions gauchistes ont souligné sur ce plan qu’il est «inconcevable que les relations libano-syriennes demeurent dans leur état actuel, car cela porte préjudice aux deux peuples». As-Saoura : Dysfonctionnements Notons dans ce cadre que le quotidien officiel syrien as-Saoura a publié hier un article affirmant qu’il existait des «dysfonctionnements» dans les relations syro-libanaises en les attribuant à des gens qui ont «profité» de ces relations et non à la volonté des dirigeants des deux pays. «Il est clair qu’il y a certains dysfonctionnements au niveau des individus», écrit Nabih al-Bourgi, un éditorialiste libanais proche de la Syrie. «Le temps de parler franchement est venu, il y a eu des profiteurs», a-t-il ajouté. «Ces dysfonctionnements sont une tare aussi bien au Liban qu’en Syrie, une petite minorité seulement sait comment exercer ses prérogatives de manière évoluée, honnête et équitable, sans contrôler ou humilier», a-t-il dit.