AWTTE 2001 - Réunion à Beyrouth des spécialistes du voyage dans le monde arabe - L’OMT encourage le Liban à développer son tourisme culturel

Le tourisme culturel est en pleine expansion. D’ici à 2020, ce tourisme enregistrera une croissance de 25 % au Proche-Orient si la paix est instaurée d’ici là dans la région. En 2000, malgré la violence dans les territoires autonomes palestiniens, le tourisme culturel a accusé une hausse de 10 %. C’est du moins ce qu’a affirmé hier Francesco Frangialli, secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) lors de la séance inaugurale d’Awtte 2001, le Salon des échanges touristiques et de voyage dans le monde arabe qui se tient à la place des Martyrs au centre-ville. Dans les prochaines années, le tourisme traditionnel en Méditerranée va devenir complémentaire au tourisme culturel. Aujourd’hui, 20 % des touristes qui se rendent en Europe le font à des buts culturels. «Ce type de tourisme encourage le respect des cultures et des civilisations d’autrui et conforte la paix interne», a dit M.Frangialli «Un de nos plus importants défis, dans l’avenir, est de sauvegarder l’héritage culturel face à l’accroissement du nombre des touristes prévus», a-t-il souligné avant d’annoncer une nouvelle politique de l’Unesco visant à inciter et à aider les gouvernements à mettre en relief tous les sites archéologiques méconnus de leur pays. «Nombre de sites importants ne figurent pas sur la carte du tourisme international», a-t-il dit appelant, par ailleurs, le Liban, la Syrie et la Jordanie à dévoiler toutes leurs richesses culturelles. À titre d’exemple, il a cité le projet de l’Unesco pour conforter la route de la soie. Le représentant de l’OMT a appelé les pays de la région à investir davantage dans l’infrastructure qui entoure les sites archéologiques et à ne pas hésiter à demander le concours du secteur privé à ce niveau. Il a donné l’exemple de la France qui consacre près de 50 milliards de FF par an pour moderniser et développer ses sites historiques, la moitié de cette somme étant une contribution du secteur privé. Par ailleurs, M. Friangelli a mis l’accent sur l’importance de mettre au point une politique de commercialisation et de promotion rationnelle et surtout une politique des prix raisonnables. Cette dernière devrait mener les touristes à prolonger leur séjour dans les pays hôtes. Il n’a pas manqué de relever au passage l’importance de l’introduction des nouvelles technologies dans le secteur du tourisme qui permettra de réduire la pression provoquée pour le défilé des touristes sur les sites archéologiques. M. Friangelli a révélé enfin qu’à l’initiative du ministre de la Culture Ghassan Salamé une mission de l’Organisation mondiale du tourisme se réunira à Beyrouth en novembre prochain pour étudier les moyens de valoriser les sites historiques libanais. Le ministre de la Culture Ghassan Salamé s’est félicité de la nouvelle vision des peuples de la région qui sont désormais conscients de l’importance de la culture dans la dynamisation du tourisme qui pourrait ainsi devenir un important domaine de production comme c’est le cas dans les pays développés. «Pour être efficace, toute action visant à moderniser et développer le potentiel du tourisme culturel nécessite une base de données scientifiques et authentiques. C’est ce qui fait défaut dans notre pays», a dit M. Salamé, qui a insisté sur une coopération étroite entre le Liban, la Syrie et la Jordanie pour relever le défi d’un tourisme culturel performant dans la région. Abondant dans le même sens, M. Kassem Mokdad, ministre syrien du Tourisme, a déploré le fait que l’accord tripartite signé en 1992 à Lattaquié concernant la coopération touristique soit restée presque lettre morte. «Notre coopération est dictée par l’unité de notre histoire et de notre avenir commun», a-t-il dit Il a assuré que le pouvoir en Syrie œuvre sérieusement à développer le rôle du tourisme notamment culturel pour dynamiser une économie en pleine mutation.