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Actualités - INTERVIEWS

rencontre - L’administrateur général de l’AIF aujourd’hui à Beyrouth - Roger Dehaybe : La francophonie doit être encore plus présente au Liban après le sommet

À la veille de son départ pour Beyrouth où il entamera à partir d’aujourd’hui une visite de trois jours pour préparer le sommet des pays francophones d’octobre 2001, M. Roger Dehaybe, administrateur général de l’Agence intergouvernementale de la francophonie, a évoqué, dans une interview exclusive à L’Orient-Le Jour, l’importance et les particularités de la rencontre des 55 chefs d’État de l’OIF en terre libanaise. Au-delà des volets politique et culturel du sommet, M. Dehaybe a souligné l’importance du thème choisi, à savoir ce «Dialogue des cultures», qui, dans le contexte géopolitique présent, devrait, selon lui, se traduire au Liban et dans l’ensemble de l’espace francophone par une acceptation de l’autre et une reconnaissance de ce droit à la différence plus que nécessaire aujourd’hui, à l’heure de la mondialisation. «Je ne sais pas si on a choisi le Liban comme lieu de rencontre à cause du thème du sommet ou si ce thème a été choisi parce que cela se passera à Beyrouth», a déclaré l’administrateur général qui a estimé que ces assises francophones seront les mieux préparées sur le fond, puisque les volets politique et culturel ont été bien examinés, et que les chefs d’État attendus à Beyrouth débattront notamment des grands problèmes politiques du monde dans le cadre du «Bilan des démocraties dans le monde» qui est en fait le titre du symposium tenu à Bamako en septembre dernier qui avait donné lieu à la déclaration politique de Bamako. Pour ce qui est du dialogue des cultures à proprement parler, une conférence ministérielle préparatoire au sommet aura lieu en juin prochain à Cotonou sur le thème de la diversité culturelle, conférence qui a fait l’objet de multiples concertations qui doivent aboutir à une déclaration forte et à un plan d’action. «Nous allons donc pouvoir arriver au sommet de Beyrouth avec des documents clairs tant sur les questions politiques avec en premier lieu celle de la démocratie dans le monde que sur les questions culturelles avec en priorité la diversité culturelle. Il s’agit en fait de réflexions largement approfondies et très fortes», a souligné M. Dehaybe. Pour assurer une bonne liaison entre la conférence de Cotonou et le sommet de Beyrouth, il a été décidé que le rapporteur de la conférence serait le ministre libanais de la Culture, M. Ghassan Salamé. Ainsi, les travaux de Cotonou seront immédiatement versés aux dossiers du sommet. «Au niveau matériel et logistique, les choses sont prêtes et le Liban s’en occupe très bien, notamment au niveau des espaces, du logement et de l’organisation pratique des diverses manifestations prévues», a poursuivi l’administrateur général. Sur le fond, plus particulièrement pour le thème du sommet, M. Dehaybe a indiqué qu’il s’agit là d’un concept moderne car, a-t-il expliqué, la mondialisation interpelle tous les citoyens par rapport à leur culture, par rapport à leur vécu et à leurs traditions. Ces dernières années, a poursuivi le chef de l’AIF, la francophonie a travaillé sur des sujets importants comme l’économie, comme nous l’avons fait à la conférence des ministres de l’Économie à Monaco où les problèmes de la mondialisation ont été posés et discutés. «Nous avions également organisé une concertation avant la réunion de Seattle de l’OMC, sur la thématique des biens et services culturels dans le commerce mondial», a rappelé à ce propos M. Dehaybe, qui a estimé que cela permettra de parler à Beyrouth du dialogue des cultures dans le contexte de la mondialisation. Notre priorité au cours de ce voyage à Beyrouth, a poursuivi l’administrateur général, est de faire le point sur la conférence de Cotonou afin que les documents actuellement en discussion puissent contribuer à la réflexion libanaise sur le dialogue des cultures pour qu’il n’y ait pas de hiatus entre la réflexion qui aura été menée à Cotonou et la réflexion qui sera pilotée à Beyrouth par le Liban. Un sommet de la francophonie, a conclu M. Dehaybe, n’est pas seulement un événement politique et médiatique de huit jours. C’est un moment fort dans l’histoire d’un pays ou d’une région par rapport à sa relation avec le monde et avec la culture francophone. Il est donc extrêmement important que des événements et des manifestations aient lieu toute l’année en préparation de ce sommet, mais il est plus important encore qu’après le sommet la francophonie soit plus présente encore qu’elle n’est actuellement au Liban. Il faut donc préparer des projets de coopération. Nous aurons des événements dans le courant de l’année culturelle libanaise, notamment des festivals de musique et de cinéma avec un Salon du livre et la remise d’un prix littéraire francophone qui est le Prix des Cinq Continents, qui sera décerné pour la première fois au Liban. Nous avons aussi des projets qui sont permanents. Le ministre de la Culture souhaite que nous soyons partenaires de son département dans un projet d’implantation de centres de lecture dans diverses régions du pays. À l’instar des deux cents centres de lecture actuellement présents dans l’espace francophone. Mondial. Le Liban bénéficiera donc de ce réseau puisque notre intention est de créer dix centres de lecture dans le pays, a conclu M. Dehaybe.
À la veille de son départ pour Beyrouth où il entamera à partir d’aujourd’hui une visite de trois jours pour préparer le sommet des pays francophones d’octobre 2001, M. Roger Dehaybe, administrateur général de l’Agence intergouvernementale de la francophonie, a évoqué, dans une interview exclusive à L’Orient-Le Jour, l’importance et les particularités de la...