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Actualités - CHRONOLOGIES

Présence syrienne - N. Lahoud : « Le redéploiement a déjà été convenu entre les Libanais » - Sfeir : « Que l’on applique au moins l’accord de Taëf… »

Le chef de l’Église maronite a réaffirmé hier son attachement à l’application de l’accord de Taëf. «Personne n’a supporté ce que nous avons supporté, ni enduré ce que nous avons enduré pour l’accord de Taëf», a dit le patriarche devant ses visiteurs. «Qu’on l’applique au moins. Nous ne nous étions pas permis de réclamer le départ de l’armée syrienne du Liban tant que l’occupation israélienne durait. Mais après le départ de cette armée, appliquer le document d’entente nationale est devenu un devoir, en particulier en ce qui concerne le retrait syrien». Et d’ajouter que «quand le patriarche Hoyeck s’est rendu en France pour réclamer l’indépendance, personne n’y a trouvé d’objection, et tout le monde l’a accueilli lorsqu’il est rentré au Liban». Le patriarche Sfeir a par ailleurs démenti hier une rumeur selon laquelle il s’apprêterait à effectuer une nouvelle visite à Washington, ou qu’il se rendra en Syrie prochainement. Le chef de l’Église maronite a également déclaré tout ignorer d’un projet de manifestation prosyrienne qui se dirigerait vers le siège patriarcal. Par ailleurs, Bkerké a continué hier de recevoir les visiteurs et délégations venus souhaiter bon retour au patriarche et appuyer ses positions. Parmi les visiteurs, les députés Nassib Lahoud et Michel Pharaon, ainsi que le Amid du Bloc national Carlos Eddé. «Au Liban, les grandes questions se règlent de façon consensuelle», a affirmé hier M. Nassib Lahoud, député du Metn, après avoir rencontré le chef de l’Église maronite. «J’ai salué le patriarche et je lui ai exprimé toute mon estime pour la grande action nationale qu’il a accomplie durant son voyage», a commencé par dire M. Lahoud, en réponse aux journalistes qui l’interrogeaient. Tout en précisant qu’il n’avait pas abordé avec le patriarche, les propos tenus par le secrétaire général du Hezbollah cheikh Hassan Nasrallah, M. Lahoud a souligné que ce dernier «a le plus grand mérite» dans la libération du Liban-Sud, mais qu’il y a à redire en ce qui concerne le passage de son discours où il a parlé de «majorité et de minorité». M. Lahoud a déclaré : «Hier comme aujourd’hui, les grandes questions ne se règlent pas, au Liban, selon la logique du nombre, mais dans un esprit consensuel. Du reste, c’est cheikh Hassan Nasrallah lui-même qui a affirmé» que «les grandes questions exigent une entente nationale». «Évidemment, a ajouté M. Lahoud, il y a des questions sur lesquelles les Libanais se sont déjà entendus, comme le redéploiement de l’armée syrienne au Liban qui a été décidé dans l’accord de Taëf. De ce fait, il n’est plus besoin qu’on s’entende à ce sujet, et il est demandé aux gouvernements libanais et syrien de mettre au point un mécanisme d’application. Toutefois, la présence syrienne d’intérêt stratégique ainsi que les ingérences syriennes dans la vie politique sont des sujets qu’il est possible de discuter entre Libanais», a conclu M. Lahoud en appelant au dialogue. Non à l’incitation à la haine confessionnelle Pour sa part, M. Michel Pharaon a mis en garde contre «le recours à l’incitation à la haine confessionnelle qui ne saurait servir que les ennemis du Liban». «Je ne pense pas qu’il existe un seul Libanais qui ne respecte pas le siège patriarcal», a dit M. Pharaon. «Du reste, a-t-il poursuivi, le patriarche est plus attaché que jamais à la coexistence islamo-chrétienne et tout ce qu’il réclame, c’est que le Liban retrouve son rôle pionnier et dépasse sa crise économique et sociale». «Les choses ne se règlent pas par l’escalade, mais par le dialogue politique», a ajouté M. Pharaon, qui a constaté : «Oui, certains considèrent que nous sommes dans l’impasse. Par contre, nous constatons beaucoup de progrès palpables sur plusieurs plans. C’est pourquoi nous avons besoin de nous entendre sur les questions en suspens. En tout état de cause, il n’y a pas de substitut à l’État, à la Constitution, à la loi, à la sécurité et au pacte d’entente nationale». Après avoir souligné combien la liberté d’expression est sacro-sainte, M. Pharaon a déclaré qu’il n’y a «pas de substitut au dialogue au sein des institutions dans un climat de confiance, de cordialité et de respect réciproques». De son côté, M. Carlos Eddé a demandé à tous les Libanais «de revenir au dialogue démocratique», et a souligné que le Liban est «menacé par trois dangers, le danger sioniste, la mentalité confessionnelle et les risques que courent les libertés». Au sujet des propos tenus par cheikh Hassan Nasrallah, M. Eddé a déclaré : «Sayyed Nasrallah a des raisons pour réclamer le maintien de la présence syrienne au Liban. Nous nous retrouvons avec lui sur la politique de résistance à Israël, mais nous divergeons sur la présence syrienne». Et de conclure en affirmant que «ceux qui doivent dialoguer entre eux, ce sont, d’abord, les Libanais, ensuite les Libanais et les Syriens».
Le chef de l’Église maronite a réaffirmé hier son attachement à l’application de l’accord de Taëf. «Personne n’a supporté ce que nous avons supporté, ni enduré ce que nous avons enduré pour l’accord de Taëf», a dit le patriarche devant ses visiteurs. «Qu’on l’applique au moins. Nous ne nous étions pas permis de réclamer le départ de l’armée syrienne du...