Rechercher
Rechercher

Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Place de l’Étoile - Le chef du Parlement durcit le ton - Berry : « L’appel au départ des Syriens, un cheval de Troie » -

Deux discours antonymes en cinq mois d’intervalle : en novembre dernier, le président de la Chambre Nabih Berry opérait une ouverture en direction de Bkerké et annonçait du perron du siège patriarcal un prochain redéploiement syrien. Aujourd’hui, il pense qu’il faut cesser d’évoquer le dossier de la présence syrienne au Liban, qu’il a présenté comme étant un «cheval de Troie». Selon lui, «le contexte interne, arabe, régional et international ne donne pas raison à ceux qui réclament le départ des troupes syriennes du Liban». Encore inexpliqué, le revirement d’attitude de M. Berry intervient à un moment où s’intensifient les appels à ce départ et au rééquilibrage des relations entre Beyrouth et Damas. Le chef du Parlement considère qu’il n’est pas dans l’intérêt du Liban de poser ces questions tant qu’un «accord de paix globale et juste n’a pas été conclu dans la région». Il est «disposé au dialogue, mais pas sur le dossier syrien». C’est devant les journalistes accrédités place de l’Étoile que M. Berry a tenu ces propos. Normalement, il s’adresse oralement aux journalistes. Hier, il a choisi de lire un texte écrit dans lequel il a expliqué d’emblée les raisons pour lesquelles il a décidé d’aborder le débat sur le dossier syrien. «J’ai trouvé qu’il est de mon devoir de parler lorsque j’ai constaté que nul n’a tiré la leçon des tests intérieurs auxquels le Liban a été soumis, qu’il s’agisse des guerres lancées par Israël contre notre pays ou des discours qui se sont transposés aux lieux de culte dans une tentative d’en faire des barricades derrière lesquelles se cache le confessionnalisme abject et d’attiser les dissensions. En ma qualité de chef de l’autorité législative et en raison des dangers qui menacent à mon avis l’ordre public au Liban, j’ai trouvé qu’il est de mon devoir de parler». M. Berry a commencé par établir une distinction entre la position du patriarche Sfeir et celle d’un «autre groupe ayant des intérêts qu’il n’a pas pu réaliser et qui a fini par s’en prendre aux institutions – c’est son droit – par porter atteinte aux autorités, à des personnalités, à la Syrie, à la stratégie définie par le Liban». «Mais nous ne pouvons pas nous taire face à cela», a-t-il enchaîné avant d’énumérer les actions que les forces syriennes ont, selon lui, réalisé en faveur et dans l’intérêt du Liban. «Qui a mis fin aux affrontements libano-palestiniens, interlibanais et intercommunautaires ? Qui a empêché la division du pays et reconstruit l’armée ? Qui a mis fin à l’ère israélienne (au Liban) avant même la défaite israélienne ?», s’est-il interrogé, avant d’affirmer : «Voilà pourquoi je dis à ceux qui appellent au départ des forces syriennes que j’ai peur pour eux, à cause de leurs thèses, et que je ne les crains pas. Le contexte interne, arabe, régional et international ne leur donne pas raison». «Le débat sur la Syrie ne doit pas faire partie du jeu interne. Nous sommes prêt au dialogue autour de n’importe quel autre sujet sur lequel il existe un désaccord, mais dans le cadre des institutions (…), et cela même avec les courants qui ne sont pas représentés à la Chambre», a poursuivi M. Berry. «Croyez-moi, a-t-il ajouté, il n’est pas dans l’intérêt du Liban de poser la question du départ du réseau de sécurité syrien installé au Liban tant qu’un accord de paix globale et juste n’a pas été réalisé. De toute façon, la présence syrienne au Liban est stratégique et ce ne sont pas quelques voix ou huées qui en détermineront la fin. C’est une question qui se règle entre les deux États». Répondant aux questions de la presse, il a assimilé le débat sur la présence syrienne au «cheval de Troie» : «À travers leurs appels au départ des Syriens, les aounistes veulent le retour du général Aoun, les Forces libanaises souhaitent la libération de M. Samir Geagea et d’autres formulent des remarques sur l’accord de Taëf. Nous sommes prêts à discuter de toutes ces questions, mais au sein des institutions». M. Berry a mis l’accent sur la gravité du conflit israélo-palestinien et ses éventuelles répercussions sur le pays, estimant «que si la Syrie n’avait pas été présente au Liban, Beyrouth aurait dû prendre ses précautions et faire appel à elle». Il a aussi jugé que le patriarche maronite mobilise la foule «qui l’apprécie et le respecte», ajoutant : «Mais s’il avait visité le Liban-Sud après la libération de Jezzine, 400 mille chrétiens et musulmans l’auraient accueilli».
Deux discours antonymes en cinq mois d’intervalle : en novembre dernier, le président de la Chambre Nabih Berry opérait une ouverture en direction de Bkerké et annonçait du perron du siège patriarcal un prochain redéploiement syrien. Aujourd’hui, il pense qu’il faut cesser d’évoquer le dossier de la présence syrienne au Liban, qu’il a présenté comme étant un...