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Actualités - CHRONOLOGIES

Mar Roukoz - Quand technologie et génétique vont de pair - Manifestations « Science et société »

L’influence de la science sur le développement de la société à une époque où technologie et génétique vont de pair fait l’objet de multiples études et séminaires un peu partout dans le monde. Ce thème a été au centre d’un colloque international qui groupe depuis jeudi soir plusieurs scientifiques et jeunes de divers pays francophones. Ces manifestations internationales, qui s’achèvent aujourd’hui samedi, se déroulent pour la première fois au Liban au campus des sciences et technologies de l’Université Saint-Joseph, à Mar Roukoz. Ces manifestations «Science et société», organisées par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) français, le Conseil national de la recherche scientifique libanais et L’Université Saint-Joseph, offrent aux participants l’occasion de discuter divers thèmes relatifs à la science et son impact sur la société. Elles sont le fruit de l’internationalisation du concept «Science et citoyens» créé par le CNRS français il y a dix ans. Au fur et à mesure, les rencontres se sont transformées en manifestations globales qui donneront naissance à une nouvelle notion : «Science et société». Après avoir sillonné le monde du Canada à l’Italie, au Maroc et au Portugal en l’an 2000, les organisateurs de «Science et société» s’arrêtent le temps d’un court séjour pour développer les liens entre intervenants français d’un côté et étudiants et intervenants libanais d’un autre, inciter à la réflexion sur des problématiques scientifiques et sensibiliser les jeunes générations aux métiers de la recherche et à l’esprit de la science. Les rencontres «Science et société» se déroulent sous forme de tables rondes regroupant des intervenants français et libanais, chefs de laboratoire, employés au CNRS, professeurs universitaires et chercheurs. Les ateliers sont ponctués par des films scientifiques. Les thèmes suivants ont été exposés hier : les réseaux informatiques, la révolution génétique, l’explosion technico-scientifique, la science et l’éthique et les fonctions attribuées aux chercheurs. Les rencontres seront clôturées aujourd’hui par une séance plénière. «Le point fort de ces rencontres est la participation des étudiants universitaires et des élèves des classes de terminales afin qu’ils échangent simplement leurs opinions sur les divers sujets traités», déclare Ragi Abou-Chacra, doyen de la faculté des sciences. Les élèves venant des établissements appartenant au Réseau des écoles associées à la faculté des sciences (REAFS) seront sélectionnés en fonction de l’intérêt manifesté par chacun d’entre eux aux thèmes en discussion. Selon M. Abou-Chacra, le REAFS est un programme de formation scientifique qui vise à mobiliser des écoles libanaises afin de renforcer l’éducation scientifique dans le pays. Les 12 écoles déjà associées ont le privilège de visiter les locaux de la faculté pour des séances d’animation dans les laboratoires. En échange, l’école associée contribue à la formation initiale et pratique des stagiaires de la faculté des sciences et les aident à perfectionner leurs interventions éducatives. Les divers ateliers L’atelier ayant pour thème la révolution génétique a rassemblé une centaine de personnes, des étudiants pour la plupart, qui ont manifesté un intérêt certain pour le clonage, les maladies héréditaires, les thérapies génétiques et les organismes génétiquement modifiés. Le père Jacques Loiselet, fondateur du laboratoire de biologie moléculaire à la faculté de médecine de l’USJ, a expliqué d’une manière très simple le rôle des acides nucléiques, constituant la base de l’ADN, pour la fabrication des protéines nécessaires pour l’homme. Il a ensuite énuméré les différents stades de séquence des génomes en passant par les virus, les bactéries, la levure de bière (séquencée en 1996), le ver «Caenorabditis elegans» (1998), la drosophile (2000), la mauvaise herbe, «Arabidopsis thaliana» (2000), pour arriver à un taux de 90 % de déchiffrage du génome humain (2001). Le père Loiselet a ensuite présenté sa recherche actuelle sur la surdité, malformation due à des gènes récessifs qui se manifestent avec l’union entre consanguins ou parents très proches. Huit gènes sur la surdité non syndromique ont été découverts au Liban. Une étude plus approfondie est en cours, en collaboration avec les hôpitaux et les centres de recherches à Paris, à Lyon et à Montpellier. Mireille Kallassy Awad, professeur à la faculté des sciences de l’USJ, a de son côté mis l’accent sur les organismes génétiquement modifiés en présentant les risques pour l’environnement et le consommateur, comme l’apparition d’insectes résistants, l’éventuel impact sur les insectes utiles comme les abeilles, le risque de la résistance humaine aux antibiotiques dû à l’introduction de l’endotoxine bio-pesticide de la bacille (Bacillus thuringiensis) dans les plantes qui seront consommées plus tard. Michel Bureau, chercheur au laboratoire de chimie bio-organique et de biologie moléculaire et cellulaire au CNRS-France, a présenté les thérapies géniques en expliquant comment la France a mobilisé une centaine de chercheurs et des millions de francs pour trouver une thérapie pour les maladies génétiques et les déficits immunitaires. Répondant à une question relative à l’éthique du clonage qui sera initiée par une équipe américaine, Clonaid, le Dr André Mégarbané, médecin et généticien à la faculté de médecine à l’USJ, a déclaré que la génération d’organes pourrait se faire comme celle de la peau à partir d’un groupe de cellules endormies qui seraient capables de se différencier. «On n’a pas besoin de sacrifier un organisme entier pour le but d’utiliser un seul organe, car les clones sont des êtres à part entière», a-t-il dit. Il a également critiqué les juristes – dépassés par la science – qui sont trop lents à promulguer les lois. Et de souligner : «D’ailleurs, il reste beaucoup de pain sur la planche, et même avec le décryptage du génome humain, on en a pour plusieurs années encore».
L’influence de la science sur le développement de la société à une époque où technologie et génétique vont de pair fait l’objet de multiples études et séminaires un peu partout dans le monde. Ce thème a été au centre d’un colloque international qui groupe depuis jeudi soir plusieurs scientifiques et jeunes de divers pays francophones. Ces manifestations...