Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSES

Sommet arabe - Beyrouth reste sans prise sur l’événement - Bilan zéro pour le Liban à Amman

Selon un diplomate en retraite, le récent sommet d’Amman n’ajoute strictement rien aux résultats enregistrés lors de la précédente rencontre du Caire, il y a huit mois. L’Irak et le Koweït ne se sont toujours pas réconciliés. L’embargo ne fait l’objet d’aucune demande de levée de la part des Arabes. Qui omettent par contre d’exiger que Bagdad se soumette enfin aux résolutions de l’Onu. Parallèlement, il y a bien eu rabibochage entre les présidents Assad et Arafat. L’ébauche de détente s’étend ipso facto aux relations entre les officiels libanais et palestiniens. D’où une prochaine visite qu’Abou Ammar effectuerait bientôt à Damas puis à Beyrouth. Mais sur le plan pratique, ce rapprochement se réduit au simple engagement qu’aucune des trois parties ne signerait un accord de paix définitif avant les deux autres. Un arrangement de simultanéité dans la conclusion, mais évidemment sans coordination réelle dans la phase active des négociations, les trois volets relevant de critères trop distincts pour être mélangés. Sauf en ce qui concerne les réfugiés palestiniens. À ce sujet, important pour lui, le Liban ne marque encore aucun point. Car les Palestiniens, qui sont officiellement contre l’implantation, ne se rangent pas ouvertement aux côtés de Beyrouth quand il réclame le droit de rajouter cette question à son propre volet de négociations bilatérales. En évitant de se prononcer à ce propos, Arafat laisse assez clairement entendre qu’il souhaite que le dossier reste inclus dans son propre champ de pourparlers avec les Israéliens. Quoi qu’il en soit, l’ancien ambassadeur souligne que l’absence d’une résolution arabe en faveur de la levée du blocus qui frappe durement le peuple irakien est imputable au refus américain, bien plus qu’à la poursuite de la brouille entre Bagdad et Koweït. Il ajoute que le nouveau secrétaire d’État, M. Colin Powell, s’est précipité dans la région avant le sommet, pour étouffer toute velléité de revendication libératoire de la part des alliés, ou partenaires, arabes de Washington. Dont la nouvelle Administration, encore plus radicale que la précédente, veut renforcer les sanctions contre Saddam Hussein, plutôt que de les alléger. En ce qui concerne les Palestiniens, l’aide consentie court pendant six mois. Délai au bout duquel ou bien les pourparlers auront repris ou bien l’intifada se poursuivrait, et on verrait alors que faire. Ce qui est une façon diplomatique de ne pas s’engager. Les Arabes, ajoute la même personnalité, ne sortiraient de leur passivité que si les choses prenaient vraiment mauvaise tournure. Par un «exodage» massif des Palestiniens ou par une guerre régionale par exemple. Il y aurait alors un nouveau sommet extraordinaire, sans attendre le prochain, prévu pour l’an 2002 (à Beyrouth). Mais ce serait sans doute un événement secondaire, survenant en marge d’un probable coup de poing du Conseil de sécurité de l’Onu, des Américains et de l’Europe sur la table. Pour calmer le jeu et obliger les protagonistes à cesser de faire parler la poudre pour retourner à la table des négociations. Toujours est-il que le sommet d’Amman, pour décevant qu’il fût, n’en a pas moins agacé Washington. Par son soutien financier aux Palestiniens, pourtant limité, et par l’appel à une réactivation du boycott arabe d’Israël. Ce qui reste, on s’en doute, un vœu élastique. C’est que les Américains recherchent un double objectif : aider Israël à garder la tête hors de l’eau et continuer à mener eux-mêmes le jeu sur le plan diplomatique. Ils ont donc usé de leur droit de veto pour faire échec au Conseil de sécurité au projet de déploiement en Cisjordanie et à Gaza d’une force d’observation de l’Onu. La situation garde donc toutes ses complexités, et c’est Israël qui en profite le plus. D’une part, il parvient assez facilement, en se disant menacé, à bénéficier d’un fort soutien US ; et d’autre part, il arrive, en louvoyant, à empêcher les Américains d’imposer un arbitrage équilibré. Le président Moubarak et le roi Abdallah doivent aller en discuter avec le président Bush. Quant au Liban, il reste évidemment sans prise sur les événements.
Selon un diplomate en retraite, le récent sommet d’Amman n’ajoute strictement rien aux résultats enregistrés lors de la précédente rencontre du Caire, il y a huit mois. L’Irak et le Koweït ne se sont toujours pas réconciliés. L’embargo ne fait l’objet d’aucune demande de levée de la part des Arabes. Qui omettent par contre d’exiger que Bagdad se soumette enfin...