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Actualités - CHRONOLOGIES

Hariri aborde le dossier Beyrouth-Damas - avec les Ligues chrétiennes

Trois jours après la manifestation d’appui au patriarche maronite Nasrallah Sfeir, on constate en gros que les autorités officielles semblent avoir opté pour l’ouverture d’un dialogue sérieux avec Bkerké, et que les instances religieuses musulmanes continuent à lancer des appels à l’apaisement tout en soulignant la nécessité du maintien de la présence syrienne au Liban. L’audience d’une heure et demie que le Premier ministre Rafic Hariri a accordée hier à une délégation de l’Union des ligues chrétiennes est déjà significatif. Les propos qu’a tenus le président de l’Union Harès Chéhab, au terme de l’entretien, confirment la volonté du gouvernement d’entamer le dialogue avec Bkerké. «Nous avons abordé toutes les questions politiques et économiques de l’heure et les relations libano-syriennes», a-t-il dit avant d’ajouter : «Il est évident que s’il y a consensus politique autour des questions essentielles posées, cela ne peut que se répercuter positivement sur la situation économique. (…) Nous attendons maintenant des mesures concrètes de la part de l’État». Contacté en soirée par L’Orient-Le Jour, M. Chéhab a qualifié de «francs» les entretiens avec M. Hariri. Celui-ci s’est montré «réceptif» à l’égard du discours tenu par les membres de la délégation. Le Premier ministre a estimé quant à lui que le dossier des relations libano-syriennes devait être traité avec beaucoup de «doigté». L’impression générale que dégage le chef de la Ligue maronite de cette réunion : il y a certes une volonté de dialogue de la part du gouvernement, mais il n’aurait rien de concret à proposer. Pour M. Chéhab, il est évident dans ce cadre que «la seule alternative au dialogue est la violence», une option que les Libanais sont unanimes à rejeter. Mais selon lui, le temps presse car, à terme, si le dialogue de sourds venait à persister, Bkerké pourrait voir la situation échapper à son contrôle. Il convient enfin de signaler que la réunion de M. Hariri avec les membres de l’Union des ligues chrétiennes avait été décidée avant la manifestation de mardi dernier. Il n’empêche que c’est évidemment sur ce sujet que les entretiens étaient essentiellement axés. Le ministre de l’Information Ghazi Aridi a confirmé la nouvelle approche d’ouverture initiée jeudi par le Conseil des ministres, faisant une fois plus le distinguo entre le cardinal Sfeir et «ceux qui tentent d’exploiter Bkerké pour prendre des positions en flèche et lancer des slogans». Et de rappeler à l’issue d’un entretien avec le chef du parti Kataëb Mounir Hajj que le patriarche maronite avait marqué à plusieurs reprises sa réprobation des manifestations de rue et de l’anarchie. Dans son prêche du vendredi, le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel-Amir Kabalan, a souhaité pour sa part que tous les Libanais, «les hommes de religion musulmans et chrétiens en particulier, s’emploient à renforcer l’unité et la coopération (…) tout en évitant de se laisser entraîner dans des prises de position confessionnelles préjudiciables à l’intérêt supérieur de la nation». Soulignant la nécessité de faire prévaloir «le langage du dialogue, de la compréhension et des concertations permanentes», le dignitaire chiite a insisté sur l’importance de la présence militaire syrienne au Liban. «Il revient aux deux États de prendre les décisions adéquates à ce sujet, dans l’intérêt des deux pays», a-t-il précisé, avant d’estimer en conclusion que les Libanais devraient remercier la Syrie pour «tous les sacrifices qu’elle a consentis en vue de consolider l’unité des rangs internes». Le député Mohsen Dalloul a dénoncé pour sa part l’attitude des manifestants qui ont hué à Bkerké le président de la République et le vice-Premier ministre Issam Farès. Le chef du Congrès populaire Kamal Chatila a estimé quant à lui que «rien, à part le sionisme, ne menace les chrétiens». L’ancien député Rocheid el-Khazen a préconisé une rencontre entre les présidents Émile Lahoud et Bachar el-Assad pour discuter des lacunes au niveau des relations libano-syriennes et pour «justifier les raisons du maintien de la présence militaire syrienne au Liban».
Trois jours après la manifestation d’appui au patriarche maronite Nasrallah Sfeir, on constate en gros que les autorités officielles semblent avoir opté pour l’ouverture d’un dialogue sérieux avec Bkerké, et que les instances religieuses musulmanes continuent à lancer des appels à l’apaisement tout en soulignant la nécessité du maintien de la présence syrienne au...