Sfeir appelle les jeunes à rentrer au Liban

B,kerké ne désemplit pas depuis le retour du patriarche maronite Nasrallah Sfeir de sa tournée en Amérique du Nord. Mgr Sfeir a ainsi reçu plusieurs personnalités politiques venues appuyer ses positions nationales en faveur de la souveraineté, de la liberté et de l’indépendance, à l’instar du ministre de l’Industrie Georges Frem, du président de la Ligue maronite Harès Chéhab et du conseiller politique des Forces libanaises (FL) Toufic Hindi. Par ailleurs, le Premier ministre Rafic Hariri a pris contact par téléphone avec le patriarche maronite, pour la première fois depuis son retour. De son côté, le patriarche maronite a appelé hier «la société civile à aider l’État à remplir ses fonctions» et «les ONG à unifier leurs rangs et leurs positions et à accomplir leur mission». «Plusieurs jeunes, hommes et femmes, ont rejoint les rangs de ses organisations, et il convient de compter sur eux, leur action est nécessaire et importante pour la société libanaise», a indiqué Mgr Sfeir à Bkerké devant une délégation de la Ligue maronite présidée par M. Harès Chéhab. «Nous déplorons le départ d’un nombre non négligeable de jeunes Libanais à destination des États-Unis ou du Canada. Beaucoup d’entre eux ont affirmé qu’ils désiraient rentrer dans leur pays à condition que les circonstances favorables se présentent», a-t-il poursuivi. «Nous souhaitons que les jeunes restent au Liban, qu’ils ne quittent pas leur pays et qu’ils puissent être en mesure de retourner», a-t-il conclu. Il a ensuite reçu le ministre de l’Industrie, Georges Frem, qui a affirmé que «la manifestation populaire spontanée qui a accompagné le retour du patriarche a prouvé que ses positions concernant la souveraineté, l’indépendance et la libre décision font l’unanimité chez les Libanais, tant implicitement qu’explicitement». «Le peuple a institué une nouvelle étape dans le processus des pactes nationaux à travers l’accueil qu’il a réservé au patriarche. Cet accueil ouvre une nouvelle page en faveur du dialogue véritable et cherche à fermer celle de la guerre», a-t-il estimé. «Le patriarche incite ses interlocuteurs à la modération et au consensus, qualités qui devraient permettre à l’État de remplir son rôle tel que conçu par le peuple», a poursuivi M. Frem. Il a enfin affirmé, en réponse à une question sur l’éventualité du débat en Conseil des ministres sur les relations libano-syriennes, que «le sens national exprimé par Mgr Sfeir dans son discours» sera pris en considération. De son côté, le conseiller des FL Toufic Hindi a estimé que «le plus important dans l’accueil réservé au patriarche maronite avait été l’unité entre toutes les parties politiques et le peuple sous la bannière de Bkerké et le discours indépendantiste du patriarche». «La politique suivie par Bkerké n’est dirigée contre personne, et elle exprime une position libanaise, et non pas chrétienne», a-t-il souligné. Il a enfin rendu hommage aux forces de l’ordre et a appelé l’État à «établir un dialogue avec le peuple». Le prélat maronite a en outre successivement reçu le supérieur de l’Ordre des moines maronites libanais, l’abbé Athanasios Jalkh à la tête d’une délégation, une, délégation de Télé-Lumière, le député Gebran Tok, les anciens députés Nicolas Ghosn, Rouchaid el-Khazen, Michel Samaha l’ancien commandant en chef de l’armée Iskandar Ghanem, l’ancien président du parti Kataëb Élie Karamé à la tête d’une délégation de l’opposition Kataëb, l’ambassadeur du Chili au Liban et le général Adonis Nehmé. Mgr Sfeir s’est par ailleurs entretenu par téléphone avec les anciens présidents de la Chambre Hussein Husseini et Kamel el-Assaad et le ministre du Tourisme Karam Karam.