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Actualités - CHRONOLOGIES

CONCERT - À l’Assembly Hall-AUB - Bel canto : la beauté des voix reflétant le ciel d’Arménie

Une mezzo-soprano et un bariton, en droite ligne d’Arménie pour un tour de chant belcantiste à l’Assembly Hall-AUB. Présentés par le «Hamaskaine» et acompagnés au piano par Olga Khatchiguian, Christina Sahakian et Simon Simonian sous les feux de la rampe dans un menu riche conciliant répertoire européen (à prédominance italienne) et patrimoine musical arménien. Des pages de Vivaldi, Mascagni, Leoncavallo, Rossini, Verdi, Saint-Saens, Lara, Tigranian, Melikian, Ganatchian, Aprahamian et Tchoukhadjian ont retenti sous les voûtes en bois et les rosaces colorées de la grande salle de l’AUB. Habillée d’une robe longue en soie sauvage bleu pétrole, décolleté à volants sans bijoux, Christina Sahakian a entamé la première partie du programme, réservée aux accents lyriques oscillant entre l’élévation mystique d’un oratorio de Vivaldi (Le triomphe de Judith) et les battements de cœur, chantés sur tous les tons et enveloppés de tous les timbres, allant de la Santuzza de La Cavalleria Rusticana de Mascagni à la flamboyante Granada de Larra en passant par le prologue de I pagliacci de Leoncavallo (admirablement chanté par un Constantin Simonian, cheveux argentés, costume sombre, pochette blanche et col papillon), une cavatine pleine de fraîcheur du Barbier de Seville de Rossini, une vibrante aria du Rigoletto de Verdi, une suave et délicate complainte de Saint-Saens tirée de Samson et Dalila, un passage généreux du Bal masqué de Verdi et la flamboyante Granada où brille toute la passion ibérique… En seconde partie, changement de costumes avec Christina Sahakian, trés élégante dans un long ensemble noire, et Simonian avec veste blanche et pochette rouge baccarat. Place aux mélodies purement arméniennes teintées de nostalgie et marquées parfois par des rythmes vifs. Après un splendide duo de Tigranian tiré de l’opéra David, où sont évoquées les amours tragiques de Tamar et David Bek et la romance sur fond de douceur buccolique de «la rose rouge» de Mélikian, ont retenti les phrases du célèbre Craignez les yeux noirs suivies d’une chanson de Ganatchian d’un dynamisme et d’une vigueur toute martiale. Et l’on enchaîne avec les «yeux inoubliables» d’Aprahamian. Pour clôturer, vibrant et royal duo (au sens premier du terme !) de l’opéra Archag II de Tchoukhadjian d’une scène particulièrement grave et à la tension étincelante où la belle Parentsem est chassée par le roi après une rupture violente. Explosion d’applaudissements d’une salle comble et délirante d’enthousiasme. En plus de la beauté d’un chant au-dessus de tout éloge, de l’originalité et de la richesse d’un programme au métissage intéressant à plus d’un niveau, il y avait certainement là toute l’émotion libérée pour un chant profondément arménien marqué par la sensibilité et le patriotisme du pays de Sayat Nova et la douceur du lac Sevan. Du soleil de l’Italie aux orages de l’Arménie, le public a ovationné à tout rompre ce brillant duo de chanteurs efficacemment soutenu au clavier par une excellente pianiste. Du talent, de la présence et une belle prestation. Trois rappels généreusement honorés et l’auditoire en voulait encore... Voilà une soirée qu’on n’oubliera pas de sitôt.
Une mezzo-soprano et un bariton, en droite ligne d’Arménie pour un tour de chant belcantiste à l’Assembly Hall-AUB. Présentés par le «Hamaskaine» et acompagnés au piano par Olga Khatchiguian, Christina Sahakian et Simon Simonian sous les feux de la rampe dans un menu riche conciliant répertoire européen (à prédominance italienne) et patrimoine musical arménien. Des...