Liban-Israël - Initiative « symbolique », selon le président du Conseil du Sud - Kabalan inaugure la station de pompage du Wazzani

Le Liban a commencé hier à pomper de l’eau de la rivière Wazzani en dépit des protestations israéliennes contre ce projet, la rivière alimentant le lac de Tibériade, principale réserve en eau douce de l’État hébreu. Le directeur du Conseil du Liban-Sud Kabalan Kabalan a inauguré la station de pompage en présence de notables locaux et notamment de responsables du mouvement Amal et du Hezbollah. Le projet est destiné à alimenter en eau potable les villages de Wazzani et de Mayssat, situés à 1,5 km de la station, installée pratiquement à la frontière avec Israël, à une dizaine de mètres de la station de pompage israélienne. L’inauguration de la station s’est déroulée sous le regard des soldats israéliens, postés à Ghajar, et alors que l’aviation militaire de l’État hébreu effectuait des survols de la région. Des allocutions de circonstance ont été prononcées à cette occasion par l’imam du village de Wazzani et par un député de la région, Nazih Mansour. Les évêques Élias Kfoury et Antoine Hayek ont également pris part à la cérémonie. Dans une première étape, la station libanaise va pomper 36 m3 à l’heure, sept heures par jour. Elle fonctionnera par la suite 24 heures par jour pour alimenter trois autres villages, a indiqué M. Kabalan, sans fournir de date. «Il s’agit d’une initiative symbolique et modeste, mais elle constitue un message exprimant notre détermination à défendre notre souveraineté sur notre terre et nos eaux», a-t-il déclaré. Le 14 mars, le directeur de la compagnie israélienne des eaux Mekorot, Uri Saguy, avait accusé le Liban de détourner le Wazzani et avait appelé le gouvernement israélien à empêcher le pompage de l’eau de cette rivière. La rivière fournit chaque année près de 100 millions de m3 d’eau. Les accusations israéliennes ont été rejetées par le Liban qui a obtenu le soutien de l’Onu sur son droit à pomper une partie des eaux du Wazzani pour alimenter en eau potable des villages de la région. À la suite de démarches effectuées auprès du ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Peres, le représentant de l’Onu au Liban Steffan de Mistura a déclaré il y a quelques jours que l’État hébreu n’avait pas l’intention de «provoquer de crise» au sujet de l’affaire du Wazzani.