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Actualités - CHRONOLOGIES

Antélias : plusieurs slogans, une seule cause

Toute la chrétienté était unie pour la première fois, hier, à l’occasion du retour du patriarche Sfeir, derrière une seule et même cause : le retrait immédiat de l’armée syrienne. Sur l’autoroute d’Antélias, ornée de drapeaux libanais et d’emblèmes du Vatican, un millier d’habitants se sont rassemblés devant la Coopérative, pour voir passer celui en qui ils placent désormais tous leurs espoirs de voir un Liban libre et souverain. Dès 11 heures, hommes, femmes et enfants des environs affluent vers le lieu de rassemblement du quartier. Nombreux sont les drapeaux des Forces libanaises et des Kataëb, à côté des portraits de Samir Geagea et Béchir Gemayel. «C’est la rue qui s’exprime, explique un représentant du parti Kataëb. Nous sommes conscients des consignes de lutte pacifique prônée par le patriarche, et sommes d’accord avec lui, mais ces jeunes tiennent à montrer leur refus à leur manière. Après tout, nous luttons tous pour la même cause». Seuls, les représentants du courant aouniste respectent les consignes de l’Église maronite. Aucune photo du général Michel Aoun, mais aux côtés des drapeaux libanais, d’énormes banderoles arborent ses slogans, parallèlement à ceux du patriarche, brandis tout haut, demandant le retrait immédiat des forces syriennes du Liban et l’application de la résolution 520 de l’Onu. «Nous appuyons le patriarche non seulement parce qu’il est chrétien, mais pour ses slogans et ses convictions, dit le représentant du courant aouniste. Nous espérons d’ailleurs qu’il continuera à tenir les mêmes propos au Liban qu’à l’étranger». Par ailleurs, ajoute-t-il, «nous sommes conscients qu’une partie de la population ne peut exprimer son opinion, de peur d’être réprimée, mais il est important que les musulmans réagissent, car le retrait syrien et la liberté sont une affaire nationale qui nous concerne tous». Aux alentours de 16 heures, la tension est à son paroxysme. L’avion du patriarche vient d’atterrir. Les commerçants ont fermé boutique et sont venus grossir le flot des manifestants. Les élèves ont quitté leurs écoles plus tôt que d’habitude. L’autoroute continue de déverser son flot sans cesse grandissant de voitures, d’autobus et même de camions. On salue le rassemblement, on s’encourage mutuellement. Tout n’est plus qu’un brouhaha de klaxons, de chants patriotiques mais aussi de slogans contre la présence syrienne au Liban, sous l’œil bon enfant des forces de l’ordre. Le mot d’ordre est clair : «Contentez-vous de régler la circulation et d’empêcher les manifestants d’envahir la chaussée», ainsi que le répercute un responsable aux agents des FSI. À 16 heures 45, le pont se vide enfin. Les motards arrivent, toutes sirènes hurlantes, précédant le convoi du patriarche. La foule en délire s’agglutine sur la chaussée, fermant quasiment le passage aux voitures. Et c’est à qui criera son slogan plus haut, et c’est à qui se fera le mieux entendre du patriarche. «Libérez Geagea», entend-on du côté des Forces libanaises. «Souveraineté, liberté, indépendance», répond-on du côté aouniste, alors que la foule applaudit son patriarche qui se bat pour la seule cause libanaise.
Toute la chrétienté était unie pour la première fois, hier, à l’occasion du retour du patriarche Sfeir, derrière une seule et même cause : le retrait immédiat de l’armée syrienne. Sur l’autoroute d’Antélias, ornée de drapeaux libanais et d’emblèmes du Vatican, un millier d’habitants se sont rassemblés devant la Coopérative, pour voir passer celui en qui ils...