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Actualités - CHRONOLOGIES

Communautés - Le patriarche maronite vante les mérites de la circonscription uninominale - 200 000 personnes à Bkerké pour accueillir Sfeir

En la personne du patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, c’est l’indépendance qui a été plébiscitée hier, dans la grande cour de Bkerké. Ils étaient près de 200 000, selon certaines sources, à se presser sur la nouvelle esplanade aménagée devant le siège patriarcal ainsi que dans les pinèdes qui l’entourent et sur les routes y conduisant. Des heures durant, ils ont attendu dans une atmosphère de grande kermesse politique l’arrivée du patriarche Sfeir, retour d’une tournée pastorale aux États-Unis et au Canada au cours de laquelle il avait martelé un message indistinctement pastoral et national : liberté, souveraineté, fin de la tutelle syrienne, fidélité aux traditions libanaises, maintien des liens avec l’Église et la patrie d’origine. Galvanisés par un message défendu avec éloquence, jour après jour, la foule a réservé un accueil délirant au patriarche, au terme d’un trajet triomphal de deux heures trente qui l’a conduit de l’aéroport à Bkerké. Après avoir revêtu ses habits liturgiques, et précédé de tout le collège épiscopal et de nombreux prêtres, le patriarche s’est frayé sous les vivats un chemin vers l’autel, où il a présidé le traditionnel office d’action de grâces qu’il célèbre au retour de chaque voyage. D’emblée, les lectures choisies pour la circonstances donnaient le ton. «Proclame la parole, insiste à temps et à contretemps (...) avec une patience inlassable et le souci d’instruire», disait l’épître, qui décrivait ce que le chef de l’Église maronite avait fait durant sa tournée pastorale, répétant inlassablement le même message de liberté et de souveraineté. La lecture de l’Évangile, elle, parlait du «Bon Pasteur», qui «donne sa vie pour ses brebis», et qui «ne se sauve pas comme le berger à gages quand il voit venir le loup». Là encore, on aurait dit un engagement de mener le combat jusqu’au bout. Puis, avec force et concision, sur un ton presque protocolaire, dans un mot qu’il a lu après l’Évangile, le patriarche a rappelé les mots-clés de ses innombrables interventions aux États-Unis et au Canada, en affirmant pour commencer que les Libanais d’origine sont très au fait des nouvelles et des épreuves de leur pays, ainsi que de son combat pour la souveraineté, la liberté de décision et de la levée de tout tutelle. Le chef de l’Église maronite a tenu à souligner qu’il avait été reçu par de nombreux officiels américains et canadiens. Une façon de répondre à ceux qui considéraient que son voyage a été un fiasco, puisqu’il n’était pas parvenu à rencontrer le président George W. Bush. Le chef de l’Église maronite a enchaîné en soulignant l’importance numérique croissante des Américains et des Canadiens d’origine libanaise, et du poids électoral qu’ils représentent dans leurs pays d’accueil. Ces Libanais émigrés, a-t-il ajouté, «vivent la démocratie à tous les échelons», aussi bien municipal que local ou national. Dans une allusion évidente à la loi électorale au Liban, dont le caractère arbitraire a été dénoncé en 1992, en 1996 et encore en 2000, le patriarche a vanté les mérites de la circonscription uninominale en vigueur aux États-Unis, qui favorise le contact direct entre l’électeur et le candidat et l’établissement de liens basés sur la transparence et la sincérité, et non sur «la manipulation de la volonté populaire». Et de souligner que, dans ce pays, «les députés ne signent aucun document engageant leurs électeurs, sans les consulter au préalable». Contrairement à ce qui s’était passé durant la cérémonie commémorant son jubilé sacerdotal, le patriarche ne s’est pas laisser démonter par les slogans vociférés par la foule, qui interrompaient son discours ou couvraient sa voix. Par contre, il a paru gêné quand, à deux reprises, dans des mots de remerciements, le nom du chef de l’État a été hué, ainsi d’ailleurs que les ministres et députés. Certains devaient en prendre leur parti et sourire, comme Nayla Moawad, mais d’autres n’ont pu cacher leur gêne, comme ce fut le cas du ministre Jean-Louis Cardahi, qui représentait le chef de l’État et avait escorté le patriarche à Bkerké. Cet impair devait être corrigé par un communiqué de Bkerké publié ultérieurement.
En la personne du patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, c’est l’indépendance qui a été plébiscitée hier, dans la grande cour de Bkerké. Ils étaient près de 200 000, selon certaines sources, à se presser sur la nouvelle esplanade aménagée devant le siège patriarcal ainsi que dans les pinèdes qui l’entourent et sur les routes y conduisant. Des heures durant, ils...