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Actualités - CHRONOLOGIES

Lobby ou pas lobby ?

La puissante communauté libanaise du Brésil est-elle ou non en mesure de se constituer en un lobby véritablement agissant, voué à la défense des intérêts nationaux libanais auprès des autorités locales ? Cette question, fréquemment posée par le rédacteur en chef de L’Orient-Le Jour durant son récent séjour au Brésil, a invariablement suscité deux genres de réponse, phénomène observé même au cours d’une rencontre avec un groupe de députés d’origine libanaise au Parlement de l’État de São Paulo. «Mais nous sommes déjà un lobby», assure ainsi le doyen de ces élus, Wadih Hélu : affirmation que reprendra plus tard M. Ricardo Azar, faisant valoir que certains de ces députés ont été jusqu’aux Nations unies pour y réclamer le départ de toutes les forces étrangères du Liban. «Pures balivernes», estime pour sa part le député Pedro Toubia, pour qui un seul député juif fait davantage ( pour Israël ) que les 12 «Libanais» siégeant à São Paulo. Et puis il y a le proverbial régionalisme, sinon l’individualisme, libanais qui entrave toute tentative sérieuse de confédérer les associations ; c’est ainsi que pour la seule cité de São Paulo on compte une bonne demi-douzaine de clubs : le Monte-Libano et Zahlé sont les plus importants, suivis de Marjeyoun et de Rachaya dans ses deux versions, al-Fakhar et al-Wadi dont tous sont d’accord sur un point, cependant : un lobby digne de ce nom ne saurait exister sans le soutien actif et constant de Beyrouth lequel, apparemment, n’ y songe guère. Quant à l’attachement légendaire des émigrés et de leurs descendants à la mère-patrie, il ne laisse pas de dérouter quelque peu le visiteur : on a là en effet un nationalisme libanais spontané, à fleur de peau, mais il y a lieu de se demander parfois s’il dépasse bien le stade épidermique, surtout en ce qui concerne les jeunes générations. Bien sûr, kibbé, taboulé et esfiha continuent de faire le menu de tous ces foyers, mais peu de natifs du Brésil des deuxième ou troisième générations connaissent plus de quelques mots de notre langue... Le mot de la fin revient sans doute au député Toubia, cité plus haut : «Le Brésil est véritablement un pays d’accueil, donnez-lui et il vous donne en retour, si bien que l’émigré y est très vite – et totalement – intégré. Dans mon Akkar natal que j’ai quitté il y a vingt ans seulement, je n’avais aucune chance de percer, issu que j’étais en effet d’une famille démunie. J’ai bien travaillé ici ; et dans sa générosité, le Brésil me l’a bien rendu».
La puissante communauté libanaise du Brésil est-elle ou non en mesure de se constituer en un lobby véritablement agissant, voué à la défense des intérêts nationaux libanais auprès des autorités locales ? Cette question, fréquemment posée par le rédacteur en chef de L’Orient-Le Jour durant son récent séjour au Brésil, a invariablement suscité deux genres de réponse,...