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Actualités - CHRONOLOGIES

AL-BUSTAN - Clôture du festival - Derniers accords

Clôture en grande pompe du Festival d’al-Bustan après cinq semaines (depuis le 20 février) où la musique a revêtu ses plus beaux atours. Du chant dans ses multiples facettes aux retentissants récitals de piano en passant par la beauté solennelle des chants grégoriens, les accents feutrés des orchestres de chambre ou la grandeur du Requiem de Verdi, les partitions les plus originales, les plus variées et les plus audacieuses ont empli le ciel de Beit-Méry de leurs innombrables mélodies. En derniers accords, grâce à l’Orchestre symphonique du Collège Royal du Nord composé essentiellement de très jeunes talents, placé sous la houlette d’En Shao et la participation du brillant soliste au piano Vitaly Samoshko (dont on a applaudi l’année dernière une prestation qui avait du mordant!), des pages au panachage à la fois moderne et romantique incluant les voix d’Ottorino Respighi, Beethoven, Barber et Bizet. Premières notes de ce dernier concert avec la suite orchestrale Les oiseaux d’Ottorino Respighi, compositeur raffiné faisant revivre une musique ancienne où viennent se greffer des sonorités de J.P. Rameau, Bernardo Pasquini ainsi qu’un pastiche des Murmures de la forêt de Wagner. Curieux mélange pour une volière de tous les temps et de tous horizons ! Conçue pour un petit orchestre, cette œuvre aux frémissements délicats évoque le monde des oiseaux dans ses multiples pépiements. Dans cette volière sonore où battent de l’aile colombes, coucous, poules et rossignols, la musique, sous un vent d’une décapante fraîcheur, a des résonances particulièrement aériennes, amusantes et toutes en douceur. Un morceau d’anthologie musicale avec le concerto n° 3 en ut mineur pour piano et orchestre de Beethoven, œuvre dédiée au prince Louis Ferdinand de Prusse. L’ombre de Mozart plane sur cette œuvre puissante et torrentielle où toutes les ressources du clavier sont admirablement utilisées ne laissant souvent à l’orchestre qu’un rôle d’accompagnement. Chromatismes lumineux, arpèges perlés et rapides fendant l’air comme une lame de fond, mesures marquées et vives, la voix de Beethoven reste foncièrement séduisante dans sa beauté et sa puissance. À travers trois mouvements (Allegro con brio-largo-rondo : allegro), dans une narration absolument brillante, on retrouve toutefois la complexe personnalité du maître de Bonn avec ses passions dévorantes, ses tourmentes, ses colères orageuses, sa tendresse cachée, ses blessures mal cautérisées et surtout sa part inaliénable de rêve. Après l’entracte, changement d’horizon et d’atmosphère avec le compositeur américain contemporain Samuel Barber et «un adagio pour cordes» (joué pour la première fois en 1938 à New York sous la direction de Toscanini). Narration suave de caractère nettement post-romantique et écriture dans une langue musicale traditionnelle, malgré certaines nouveautés qui avaient fait déjà leurs preuves… Pour terminer, les couleurs musicales françaises les plus marquantes du XXe siècle avec Georges Bizet dont on a écouté ici une Symphonie, œuvre de jeunesse d’une géniale maturité. De coupe classique, elle comprend quatre mouvements traditionnels. Le premier, un «allegro vivo» à deux thèmes simples, alternant accords parfaits et brisés. Un «fugato» anime l’andante avec une prééminence pour le hautbois régissant le motif principal. Le troisième, l’allegro vivace, un authentique scherzo reprenant les thèmes initiaux. En finale, l’ombre de Haydn plane en douceur sur un développement tout en élégance orchestré avec une saisissante clarté par des jeunes pour un jeune ! Ce n’est guère un hasard si Nietzche avait choisit Bizet comme le représentant de «l’art méditerranéen»… Explosion d’applaudissements d’une salle presque pleine et toute ouïe. Après un vibrant rappel du public, d’ailleurs généreusement honoré par l’orchestre par une valse de Strauss, c’est donc sur ces phrases «bleues» de Bizet que se clôt ce huitième Festival d’al-Bustan qui nous a proposé un voyage aux couleurs de Venise à Amsterdam…
Clôture en grande pompe du Festival d’al-Bustan après cinq semaines (depuis le 20 février) où la musique a revêtu ses plus beaux atours. Du chant dans ses multiples facettes aux retentissants récitals de piano en passant par la beauté solennelle des chants grégoriens, les accents feutrés des orchestres de chambre ou la grandeur du Requiem de Verdi, les partitions les plus...