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Actualités - REPORTAGES

Selon la loi, les icônes ne sont - pas des antiquités

Le patrimoine pictural libanais souffre de sérieux problèmes à différentes échelles. À l’importante dégradation des sites où l’on retrouve des peintures murales, il faut ajouter la mauvaise conservation de certaines icônes, la désastreuse restauration d’autres… Malheureusement, il ne faut pas compter sur la loi pour venir au secours de ces œuvres du patrimoine libanais. Les icônes ne sont tout simplement pas reconnues dans la loi comme des antiquités et sont par conséquent considérées comme de «simples» œuvres d’art ne pouvant donc bénéficier de la protection de la loi. Ce problème législatif a été soulevé au cours du colloque par le directeur général des Antiquités, Frédéric Husseini qui a précisé que «si la DGA ne s’occupe pas du problème des icônes, c’est pour les raisons légales en premier lieu. En outre, la DGA ne possède pas d’icônes, qui sont des biens de particuliers. Toutefois, nous travaillons pour la protection du patrimoine pictural mural, affirme M. Husseini. Car les peintures murales, les fresques et les mosaïques peuvent être classées sur l’inventaire général des monuments historiques et sont par conséquent protégées au même titre que les édifices auxquels ils sont attachés. D’ailleurs, un inventaire spécifique a été réalisé et des travaux de consolidation sont déjà entrepris dans certaines églises» poursuit-il. En effet, la DGA travaille depuis plus de deux ans à la formation d’une équipe de spécialistes libanais en restauration. Le projet, soutenu par l’Iccrom et l’Unesco, se poursuivra au cours de l’automne 2001. Le but de ce travail sur le terrain est de sensibiliser un groupe de personnes à la protection et à la sauvegarde du patrimoine pictural et les inciter par la suite à poursuivre leurs études à l’étranger afin de former une équipe de spécialistes dans le pays capable de prendre en charge la protection de ce patrimoine conclut-il. Charte pour la protection de l’héritage culturel Lors du colloque international pour la restauration des icônes, les membres du Comité national pour la sauvegarde du patrimoine pictural ont élaboré et discuté la charte créée par la maison d’Antioche pour la préservation du patrimoine pictural. La définition donnée par cette charte au patrimoine pictural est la suivante : «Tout ce que l’homme a peint, dessiné ou sculpté et que les générations ont reçu sur un support matériel comme partie intégrante de leur héritage culturel». Et ce patrimoine est menacé dans son existence. Victime des conflits armés, ou du manque de fonds nécessaires à sa restauration ou à sa protection, ce patrimoine est aussi menacé par l’ignorance. Les icônes centenaires d’une haute importance artistique sont oubliées et mal placées dans les églises. Conscients de cette réalité, les membres du comité s’engagent à appliquer la charte composée de douze articles. Ils sont ainsi obligés d’opérer pour la sauvegarde du patrimoine pictural suivant une méthode scientifique, en identifiant l’objet, en l’appréciant à sa juste valeur et en connaissant exactement son apport à l’histoire de l’art et au patrimoine local. Les membres de ce comité se chargent aussi de la sauvegarde de ce patrimoine en soumettant les objets détériorés à la restauration uniquement après avoir consulté un expert et fait une analyse scientifique détaillée. Ensuite, ils s’engagent à préserver l’objet dans des conditions appropriées même si cela nécessite l’aménagement des lieux. Afin de promouvoir ce patrimoine, les membres du comité se chargent d’assurer les reproductions et les publications nécessaires concernant les œuvres d’art et prennent également à leur charge la formation des historiens de l’art et de conservateurs. Enfin, les membres de ce comité considèrent que le patrimoine pictural du Moyen-Orient est un dépôt précieux sur lequel ils doivent veiller et pour la conservation de laquelle il doivent s’entraider. Invitation ouverte à toute personne intéressée La maison d’Antioche invite toute personne intéressée par la sauvegarde du patrimoine pictural à devenir un membre fondateur du comité. Il n’est pas nécessaire d’être spécialiste ou d’avoir une formation quelconque. La bonne volonté ou la passion pour le patrimoine sont largement suffisantes. La réalisation de l’inventaire nécessite un grand nombre de personnes et toute participation permettrait aux spécialistes de mieux connaître ce patrimoine et d’assurer sa sauvegarde pour les générations futures. Avis aux amateurs… Pour tous renseignements, prière d’appeler au : 03 21 30 39 ou au 09 22 07 97
Le patrimoine pictural libanais souffre de sérieux problèmes à différentes échelles. À l’importante dégradation des sites où l’on retrouve des peintures murales, il faut ajouter la mauvaise conservation de certaines icônes, la désastreuse restauration d’autres… Malheureusement, il ne faut pas compter sur la loi pour venir au secours de ces œuvres du patrimoine...